On a rencontré Tess, l’étoile montante de la pop française

On a rencontré Tess, l’étoile montante de la pop française

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Par Naomi Clément

Publié le

Originaire de la Réunion, Tess façonne une musique intime et délicate influencée par les grandes prêtresse de la pop contemporaine. Nous l’avons rencontrée à l’occasion de la sortie de son tout premier EP.

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Malgré la pluie grisâtre qui s’abat sur Paris le jour de notre rencontre, Tess rayonne. Emmitouflée dans une moumoute blanche, qui contraste avec son teint doré, cette Réunionnaise de 22 ans nous accueille le sourire aux lèvres, détendue, comme parfaitement rodée à l’exercice de l’interview. Et pour cause : bien que sa carrière soit encore naissante, la jeune femme est depuis toute petite habituée au feu des projecteurs.

De ses 4 à ses 19 ans, Tess Océane Joffroy, de son vrai nom, pratique la danse de façon intense, et donne régulièrement des spectacles, qui lui confèrent ses premiers émois, ses premières envies de scène. Mais c’est finalement par la musique qu’elle assouvira ce désir de partage avec le public. En 2013, Tess, qui s’est depuis peu mise à la guitare, partage une reprise d’un titre de Lilly Wood and The Prick et attire instantanément les oreilles de Pierre Guimard, fondateur du label Choke Industry, sur lequel elle sort son premier single, “Endlessly”, en 2015.

Désormais basée à Biscarrosse (Landes), loin de son île chaleureuse mais toujours aussi proche des vagues (“Je ne pouvais pas complètement me séparer de l’océan”, nous confiera-t-elle), Tess dévoile aujourd’hui son premier EP, sur lequel on retrouve notamment le fascinant A.CHAL. Au programme ? Cinq titres intimistes, à travers lesquels la chanteuse nous incite à l’amour, au bonheur, à la vie. Rencontre.

“Je faisais de la scène tous les ans grâce à la danse”

Konbini | Pour mieux cerner ton univers, j’aimerais savoir : qu’est-ce que tu écoutais quand tu étais plus jeune, à la Réunion, avec ta famille ?

Tess | J’écoutais principalement les chansons qui passaient à la radio, avec des artistes comme Shakira, Britney Spears, Blacked Eyed Peas… Plus tard, je me suis surtout tournée vers de grandes artistes comme Adele, Lana Del Rey, Katy Perry ou Rihanna. Ce qui me plaisait chez elles, c’est d’abord le fait qu’elles chantent en anglais, car je suis vraiment attirée par cette langue. Et aussi par le fait qu’il y a toujours quelque chose de “grand” dans leurs chansons.

Avant que la musique n’envahisse ta vie, tu as fait énormément de danse…

Oui ! J’ai commencé par apprendre le modern jazz à 4 ans, puis la danse classique à 10 ans. J’ai continué à pratiquer les deux jusqu’à mes 19 ans. Ces années ont été été marquées par énormément de cours, de spectacles… Je faisais de la scène tous les ans grâce à la danse, et ça me plaisait beaucoup. J’aimerais bien reprendre, d’ailleurs, mais j’ai dû arrêter pour laisser place à la musique. Ça m’arrive encore de prendre quelques cours quand je viens à Paris, où il y a pas mal de studios de danse. Quand j’ai le temps, j’en profite !

Quand as-tu commencé à prendre la musique vraiment au sérieux ?

Quand j’ai commencé à prendre des cours de guitare, vers 13, 14 ans. J’ai pris trois ans de cours, sur mes heures de loisir, et puis un jour j’ai commencé à chanter dans ma chambre avec ma guitare, à faire des reprises et à les poster sur YouTube…

Des reprises grâce auxquelles tu t’es fait connaître…

Oui. J’ai fait une cover d’une chanson de Lilly Wood and the Prick, en 2013 je crois, qui a attiré l’oreille de son producteur. Il m’a contactée en me disant : “J’aime beaucoup ta voix, est-ce que t’aimerais bien travailler dans la musique plus tard ? Si un jour tu viens à Paris, viens au studio pour qu’on fasse des essais.”  À cette époque-là, j’étais en première année d’étude de kiné, à la Réunion. Mais pile au moment où Choke Industry m’a appelée, je m’apprêtais à m’envoler à Paris pour y passer mes vacances. Donc je suis allé les voir, ça c’est super bien passé, et j’ai signé un contrat.

“C’est assez difficile de mener une carrière dans le domaine la musique quand on habite à la Réunion”

Comment ta famille perçoit-elle le fait que tu te lances dans la musique ?

Au début, ils n’étaient pas super rassurés. Ils me disaient d’être prudente, de faire attention, de bien me renseigner sur les personnes que j’allais rencontrer… Mais voyant que ça prenait, ils ont fini par me faire confiance. Ma mère m’a même accompagnée au studio ! Elle était très fière.

J’imagine que toute la Réunion est derrière toi aujourd’hui ?

En tout cas, tous mes amis sont à fond, y compris leur famille qui n’arrête pas de partager la moindre info sur leur Facebook [rires] ! Ils sont très fiers, d’autant plus que c’est assez difficile de mener une carrière dans le domaine de la musique quand on habite à la Réunion, en tout cas dans ce genre de musique. Mise à part la musique locale, il n’y a pas grand-chose… 

Comment décrirais-tu ta musique d’ailleurs ?

De façon générale, je dirais que c’est de la pop. Mais certains de mes morceaux sont davantage tournés vers l’électro, d’autres sont plus influencés par le R’n’B. Je dirais aussi que c’est un univers assez frais, et assez mystérieux en même temps.

“Avec A.CHAL, on s’est super bien entendus”

Sur ton premier EP, tu dévoiles quelque chose d’assez doux et intime, comme si tu souhaitais nous donner les clefs de ton monde personnel. Qu’est-ce qui t’a inspiré pour l’écrire ?

J’aime bien mêler le réel et l’imaginaire. J’écris souvent sur le thème de l’amour – ce qui est assez vague, et me permets d’emprunter énormément de directions différentes, donc c’est chouette ! Mais je ne me restreins pas qu’à l’amour. Sur “Leave or Now”, la quatrième piste de mon EP, j’aborde plus le thème de la vie, le fait de profiter de l’instant présent… 

Comment est née la collaboration avec A.CHAL, que tu as invité pour revisiter ton tout premier single, “Endlessly” ?

Je ne le connaissais pas avant que Choke Industry me le fasse découvrir. J’ai écouté son album, que j’ai adoré, et du coup on lui a proposé de créer sa propre partie sur “Endlessly”. Il nous l’a envoyée, et là encore j’ai tout de suite adoré [rires] ! Du coup on a validé le titre, sans même que je le rencontre. C’est seulement sur le tournage du clip, qu’on a réalisé à Los Angeles, que je l’ai rencontré. On s’est super bien entendus, il était très sympa, c’était top.

C’est quoi la suite pour toi ? On m’a dit que tu avais déjà écrit et composé près de 30 morceaux…

Oui c’est vrai, j’écris beaucoup, et très vite. Ça m’arrive souvent d’écrire une chanson en moins d’une heure. Du coup, la prochaine étape, c’est l’album ! 

Le premier EP de Tess est disponible depuis le 20 janvier via Choke Industry, sur Spotify et iTunes.