Fidèle à lui-même, Hugo TSR est de retour avec un sixième album

Fidèle à lui-même, Hugo TSR est de retour avec un sixième album

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Par Joséphine de Rubercy

Publié le

Plus de trois ans après son dernier album, le mystérieux rappeur revient avec un nouveau projet de 10 titres.

Loin du rap mainstream, de l’autotune et des prods trop sophistiquées, Hugo TSR est de retour avec un nouvel album, Une vie et quelques. Très discret, le rappeur indépendant avait annoncé l’arrivée de ce projet au moment de la sortie de son single “Senseï” en novembre dernier, quelques mois après avoir lâché par surprise le titre “Périmètre”, en mars 2020.
La patience de ses fans est enfin récompensée, Une vie et quelques est disponible sur toutes les plateformes de streaming. Après trois ans d’absence et cinq albums parus entre 2005 et 2017, et notamment son dernier projet Tant qu’on est là, Hugo TSR nous dévoile dix nouveaux titres, dont un interlude. Un album plutôt court donc, produit par Swed CMF, Goul MDC, Beateljouss, Art Aknid mais aussi par l’artiste lui-même. Une mainmise sur sa musique qui permet à Hugo de proposer, encore une fois, du rap sincère, authentique, puissant et simple en même temps. Un nouvel album qui prouve encore que la recette Hugo TSR fonctionne

Fidèle à lui-même, le rappeur du 18e arrondissement raconte son quartier, sa vie quotidienne et ses sentiments, en mêlant descriptions très imagées et punchlines acérées, toujours avec sincérité. On comprend par exemple sa colère dans “Cœur brave”, avec des mots simples et directs : “Ça vient du Nord, c’est l’rap polaire/Des rimes obèses, des coups d’tonnerre/Beaucoup d’colère, humeur mauvaise”. Dans le premier titre du projet, Hugo évoque son “Périmètre”, ce fameux arrondissement qu’il n’a quasiment jamais quitté. “Quartier tracé par le périph et les ponts glauques”, rappe-t-il sur une prod old school et un flow dénué de toute trace d’autotune.
Parce que c’est aussi ça Une vie et quelques : le phrasé sans trucage du rappeur, sublimé par des instrus et des beats bruts, plus proches du rap du début des années 2000 que des sons mainstream. Figure emblématique du rap underground, Hugo TSR reste aux antipodes de la mode actuelle. “Underground, c’est déjà trop mainstream”, l’entend-on certifier dans le titre “Senseï”.
Incontestable représentant de la “génération shit et grec-frites”, Hugo cultive dans ce projet une certaine forme de nostalgie, emplie de mélancolie. Il critique l’époque actuelle, bercée par les médias et les réseaux sociaux dont il se tient éloigné et pour lesquels il reste anonyme. Dans “Coloc à terre” en featuring avec Tragik (le seul de l’album), il est très clair : “C’est mon son qui parle pour moi, pour ça qu’j’aime pas les interviews”. Même chose dans le titre “Plaisirs tristes”, dans lequel il fusille la mode des selfies et tout ce qui va avec.

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“Ça vit à la troisième personne, ça s’retouche sans vergogne
Ils veulent tous avoir l’air riche, elles veulent toutes avoir l’air connes
Et ça passе vite comme l’air heurеux pour un selfie.”

Le meilleur pour la fin : avec le dernier morceau “À la nôtre”, le rappeur du 18e nous propose de trinquer (avec un peu d’ironie) et s’affiche dans un clip seul dans une usine désaffectée. “On va sûrement crever en ville, alors à la nôtre”. C’est noté.