#Frenchmen 2018 : c’est Rémy et ça vient d’Auber’

#Frenchmen 2018 : c’est Rémy et ça vient d’Auber’

photo de profil

Par Rachid Majdoub

Publié le

Ils représentent la nouvelle vague du rap français. Freestyle, interview, photos : de leur style à leur flow, voici les FRENCHMEN, deuxième saison. Après PLK et 7 Jaws, direction Aubervilliers avec un jeune rappeur qui raconte la rue, la vraie, et qui se dévoile un peu plus : Rémy.

À voir aussi sur Konbini

Octobre 2017 : un nouveau jeune rappeur doit faire ses preuves au Planète Rap de Skyrock. Bonnet Lacoste vissé sur la tête rougie par la chaleur, Rémy se présente au micro et fait sensation sur l’instru’ de “Mockingbird” d’Eminem. Plus qu’un freestyle, le morceau interprété en live devient viral, portant le représentant d’Aubervilliers sur les toits du 93.

Avec Mac Tyer comme mentor et Def Jam comme maison, le rappeur de 21 ans a depuis parcouru du chemin, à travers des morceaux, des clips et enfin un premier album, simplement intitulé “C’est Rémy”, sorti en mars de cette année. Les présentations faites en grande pompe et la rue narrée en petits détails, Rémy s’impose aujourd’hui comme un pilier de la nouvelle génération des rappeurs francophones.

-> #Frenchmen saison 2 : 7 Jaws va dévorer le rap game

C’est donc tout logiquement que Rems a répondu à l’appel de cette saison 2 de Frenchmen, entre un freestyle sobrement sombre sur une prod’ de Seezy – beatmaker attitré de la série cette année –, et une interview honnête en forme de portrait chinois, à lire juste en dessous.

Comment t’appelles-tu ?

Rémy, c’est mon vrai prénom.

Où et quand es-tu né ?

Au Blanc-Mesnil, en 1997.

Où vis-tu actuellement ?

À Aubervilliers, dans la cité du Pont-Blanc.

Quel surnom te donnent tes potes ?

Rems.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de te mettre au rap ?

Je dirais… la rue.

Trois adjectifs pour décrire ton rap ?

Mélancolique, authentique et imagé.

Qu’est-ce qui t’inspire le plus dans ta musique ?

La rue, la famille et l’environnement dans lequel j’ai grandi.

Tu peux décrire ta rue en quatre adjectifs ?

Dangereuse, joyeuse, conviviale et sombre.

Cinq lieux phares dans ton quartier ?

Le 42, Wara, le Carré, le 25, le 38 et le parking [rires].

Le morceau dont tu es le plus fier sur ton dernier album, C’est Rémy ?

“Ne me quitte pas” et “Pas besoin”.

Une punchline à retenir de toi ?

“R.E.M.Y, d’Aubervilliers, je viens vous faire du rap français.”

Tu te souviens du tout premier texte que t’as gratté ?

Oui, enfin le deuxième parce que le premier je ne le trouve plus. Le morceau est en privé sur YouTube. Il est caché et personne ne peut le trouver à part moi. Le titre, c’est “On rêve”. Il y a plein de trucs que t’as pas vu, mon gars [rires].

Tu te souviens du tout premier morceau que t’as sorti officiellement ?

Oui, c’est “J’ai vu”. Le premier que j’ai balancé sur YouTube.

Le son phare de ta carrière, celui qui a tout changé pour toi ?

Mon son “Réminem”, c’est plus qu’un freestyle, c’est un vrai son.

Tu te souviens de ton tout premier freestyle ?

Oui, c’était sur Skyblog. Tout le monde l’avait vu et les grands de ma cité m’avaient taillé. Ils me disaient “Wesh ex-taulard”, parce que je disais ça dans le son au début. Que veux-tu ? À 11-12 ans tu dis de la merde [rires].

T’as fait quoi de ton tout premier chèque ?

J’ai donné des sous à maman.

Le disque de ton adolescence ?

La compile Planète Rap 2006 ou 2007, je crois.

L’artiste ou le groupe que tu kiffes en ce moment ?

21 Savage, c’est mon kif du moment. Maintenant, j’écoute beaucoup plus de rap US.

Ton morceau préféré de tous les temps ?

Bonne question… Je dirais “Right Now” de Akon. Ce son, je l’ai écouté toute ma vie. Trop de souvenirs, c’est un truc de ouf. Quand je partais en vacances avec mes parents par exemple.

À quoi es-tu accro ?

Franchement, c’est la bouffe, j’aime trop manger même si je mange moins qu’avant. Tu m’aurais vu avant, c’était pire. Les filles aussi. Les deux plus grands plaisirs de la vie.

Ta plus grande peur ?

L’échec.

Ta basket préférée ?

Les paires de requins noires.

Ta sape préférée ?

Les ensembles jogging classes et simples à la fois. Pas forcément des grosses marques.

Ta voiture préférée ?

Les Audi RS3 et RS6.

Si t’étais un animal ?

Traite-moi d’éléphant aussi [rires] ! Non, je rigole, en vrai je dirais une hyène. Ou une chouette parce que je regarde toujours tout et je prends du recul. Ouais, une chouette c’est bien !

Si t’étais un élément ?

La foudre. Je suis calme, j’arrive doucement, mais quand je suis là, j’envoie tout.

Une saison ?

Je serais l’automne, le romantisme et la mélancolie à l’état pur.

Si t’étais un moment de la journée ?

Le coucher du soleil.

Un pays ?

La Serbie, parce que je kiffe ce pays et que je connais grave des Serbes.

Si t’étais une rue ?

Je ne vais pas donner mon adresse [rires] mais… rue Hemet, c’est là où je traîne.

Si tu étais un personnage de fiction ?

J’ai le cœur sur la main, je serais Omar Sy dans Intouchables.

Ta série favorite ?

Game of Thrones, Suits et Prison Break.

Le dessin animé de ton enfance ?

Quand j’étais petit, je kiffais regarder Martin Matin… “Martin Matiiiin, tous les matins en se levant” [rires].

Ton jeu vidéo référence ?

Call Of Duty : Black Ops I, c’est le jeu que j’ai le plus dosé.

Ton plat préféré ?

Les pâtes : je mange que des pâtes, frère !

Et une boisson avec ça ?

Coca Cherry.

Un sport ?

Le basket.

Un hashtag ?

#CestRemy.

Ton réseau social favori ?

Instagram.

Une émotion qui te caractérise ?

Sans émotion. “Je montre rien comme Yagami.”

Ton mot favori, celui que tu n’arrêtes pas de dire ?

“Mon refré !”

Un mot / une expression que tu détestes ?

“T’as changé” ! Mes potes jouent avec, mais pour rigoler.

Un bruit que tu aimes bien ?

C’est une bonne question, les gens aiment bien savoir ça ! Le bruit des cross quand l’été arrive [rires].

Un métier que tu n’aurais pas aimé faire ?

Travailler au Samu.

Première chose que tu fais en te levant ?

Je vais pisser [rires].

Dernière chose que tu fais avant de te coucher ?

Je vais pisser et je regarde des vidéos sur YouTube.

Ta chaîne YouTube préférée ?

Le Zap de Spi0n et Malik Bentalha.

T’as une blague à nous raconter ?

Tu veux que je t’en raconte une bonne ? Elle est éclatée de ouf [rires] ! Il y a un putois qui croise un autre putois et il lui dit : “Hey, tu pues, toi !” [rires] Question suivante…

Un vice que tu n’aimes pas chez les autres ?

Le mensonge.

Quel est ton plus grand rêve ?

Il ne va jamais se réaliser, mais être bien tout le temps et ne plus avoir de problèmes.

Le premier concert auquel tu as assisté ?

Mac Tyer à La Cigale.

Le dernier concert ?

Je crois que c’est celui-ci en vrai. Je n’ai jamais été à un concert depuis.

S’il n’y avait pas le rap, tu ferais ou tu aurais aimé faire quoi ?

Si je te le dis, les gens vont se foutre de ma gueule… Coach sportif dans la boxe ou le basket. Je suis un bon mangeur, mais un bon coach. Je sais motiver les gens. J’ai toujours été fait pour ça. Je devrais même faire coach de vie !

Si tu pouvais voyager dans le temps à quelle époque irais-tu ?

Je retournerais dans mon enfance. Quand je faisais des conneries à la cité et du vélo. Entre mes 8 et 15 ans, on s’amusait tous les jours et on ne pensait à rien d’autre.

Ce que tu as de plus précieux ?

Ma mère.

Si tu pouvais avoir un superpouvoir, ce serait lequel ?

Pouvoir lire dans les pensées des gens. Je ne me ferais jamais entuber. Comme je te le disais, je suis une chouette, j’aime bien analyser les gens. Tu peux tout avoir avec ça.

Tu vois, par exemple, quand j’étais plus jeune j’étais amoureux d’une meuf et je me disais toujours : pourquoi je ne peux pas savoir ce qu’elle pense ? Voilà, petite anecdote, même si je vais passer pour un fragile. Merci Konbini !

Si tu ne devais garder qu’une seule et unique photo parmi celles de ton téléphone…

La photo de la fenêtre de ma chambre. C’est la photo de ma vue, celle que j’aurai tout le temps, tous les jours.

Ta matière préférée à l’école ?

L’art plastique. Je kiffais la musique, mais quand j’étais petit je ne voulais pas chanter devant les gens.

Ton meilleur souvenir d’école ?

La récré, quand tu étais avec tes potes et que tu te tapais des barres.

Un plaisir coupable musical ?

Céline Dion en live, elle a une voix incroyable.

Ta plus grande qualité ?

C’est pas à moi de dire ça, frère ! J’ai été trop gentil, mais attention j’ai changé. Sérieusement… je suis sérieux.

Ton plus grand défaut ?

Je suis relou.

Le beatmaker avec lequel tu préfères bosser ?

Mohand à la prod ma gueule ! Il a fait beaucoup de sons sur l’album.

Le featuring de tes rêves ?

Akon et Céline Dion.

Une chose que les gens ne savent pas à ton sujet ?

Quand tu écoutes mes sons, tu peux croire que je suis triste, mais je souris plus dans la vie de tous les jours que dans ma musique. Je suis quand même un peu mélancolique dans ma tête. Comme tout le monde, je pense.

Tes objectifs pour l’avenir ?

Je ne demande pas grand-chose, en vrai. Peut-être remplir un Zénith ou Bercy. Ou même remplir une petite salle et que tout le monde connaisse mes sons : je ne demande pas mieux.

Où te vois-tu dans dix ans ?

Dans dix ans, si je suis encore en vie, tranquille. En vrai, je ne sais pas. Quand tu programmes un truc, ça ne se passe jamais comme prévu donc je ne me pose pas la question, je prends les choses comme elles sont.

Auteur et réalisateur du projet : Rachid Majdoub

Photos : Benjamin Marius Petit

Merci aux rappeurs qui ont bien voulu participer, et à leurs équipes. Merci à la prod’ vidéo de Konbini, d’Adrian Platon à Simon Meheust en passant par Manuel Lormel, Paul Cattelat, Jérémy Casanova, Luca Thiebault, Mike Germain, Nicolas Juares et Rédouane Boujdi au montage. Merci à Jérémie Léger. Merci aux DA, Terence Mili et Arthur King.