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FRENCHMEN #13 : Black Stars, producteur aux mains d’or gantées d’obscurité

FRENCHMEN #13 : Black Stars, producteur aux mains d’or gantées d’obscurité

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Par Rachid Majdoub

Publié le

Ils représentent la nouvelle vague du rap français. Freestyles, interviews, photos : de leur style à leur flow, voici les FRENCHMEN, par Konbini. Après Prince Waly, Demi Portion, Siboy, Sofiane, Sianna, Roméo Elvis, Ichon & Bon Gamin, Josman, Phénomène Bizness, Nusky & Vaati, KPoint et Gros Mo… celui qui a composé les prods de leurs freestyles : Black Stars. 

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“BruxellesVie” de Damso, “JDC” de Booba, “Nador” de Kaaris… c’est lui. “Frenchmen 1” et “Frenchmen 2”, les deux prods que vous pouvez entendre exclusivement sur tous les freestyles de la série… c’est lui aussi. Pour tout amateur de son, on a refait le monde du beatmaking avec une étoile qui scintille dans l’obscurité.

Black Stars est un jeune producteur français qui monte, doucement mais sûrement, tout en restant dans l’ombre. Et même si, comme ses confrères, il est moins exposé que les rappeurs dans le paysage du hip-hop français, on se devait d’orienter les projecteurs vers son art et son travail. Il fait donc partie de cette première saison des #FRENCHMEN, pour laquelle il a été choisi.

-> Retrouvez les précédents FRENCHMEN juste ici

De ses débuts à ses collaborations les plus marquantes, de son univers sombre et ses inspirations mangas à son quotidien, de sa méthode de travail sur Fruity Loops à ses techniques fétiches… on a discuté avec Black Stars et, à travers lui, un producteur dans sa chambre, de la création des deux freestyles de la série produits de ses mains.

Freestyles, interviews, photos : retrouvez chaque soir les FRENCHMEN, la nouvelle vague du rap français. Après Prince Waly, place à Demi Portion

Publié par Konbini sur mercredi 5 avril 2017

Freestyle, interview, photo : Trois en un avec Sianna, pour une petite claque du samedi soir

Publié par Konbini sur samedi 8 avril 2017

Konbini | Première question : quel est ton vrai prénom ? 

Black Stars | [Rires] J’suis obligé de le dire ça ?

Comme tu veux. 

C’est Jonathan.

Est-ce qu’au-delà de Black Stars t’as d’autres surnoms ? 

Ouaiiis. Y a Joe Black… Joe la Frite aussi (rires), un grand de mon quartier m’appelait comme ça.

Quand et où es-tu né ? 

J’suis né au Blanc-Mesnil, dans le 93. Le 20/08… 93, ha ha ha.

Quelles sont tes origines ? 

Ivoirien et un peu Guadeloupéen pour mes origines.

Quel est ton crew ? 

J’suis signé, on va dire, chez Because. Et en édition avec Haussmann & Miller. J’ai aussi un groupe qui s’appelle Le Sommet, composé de DSK, Junior à la prod’, Heezy Lee, S2keyz, Shabz, Le Motif et moi.

La crème de la jeune génération de beatmakers français.

Oh oui.

Aussi, depuis que je suis tout petit, je travaille beaucoup avec un gars à moi, qui s’appelle Izii Tiime et qui a notamment bossé avec Gradur sur “Stringer Bell” ou “L’Homme au bob”, tout ça. Voilà hein, c’est ça ! Et y a mon grand frère aussi, ici présent : j’en parle pas mais c’est grâce à lui que j’en suis là. Il m’a toujours conseillé dans mes choix, et en bien.

From Fruity Loops with hits

Tu bosses sur quel logiciel ? 

Sur Fruity Loops, tu connais ?

Yes, les vrais savent… maîtriser Fruity Loops. 

[Rires]

Quand est-ce que tu l’as installé pour la toute première fois ?  

La première fois que je l’ai installé, c’était en… 2006-2007. J’étais au collège, en 4e. C’était un pote à moi en fait, il est venu chez moi et m’a dit : “Regarde, tu vois ceux qui font les musiques sur lesquelles les rappeurs rappent ? Bah c’est grâce à ça.” Petit à petit, je me suis intéressé au logiciel, je l’ai regardé et au début j’y comprenais rien, normal. Puis j’ai commencé à tâter le truc.

Et après c’est venu tout seul : c’était de l’exercice, de l’exercice, de l’exercice… jusqu’à ce que ça prenne. 

Ouais c’est ça. Avant il n’y avait pas des tutos comme tu peux en trouver aujourd’hui sur Internet. Y avait pas de trucs sur lesquels prendre exemple. Fallait mettre la main à la patte.

Qu’est-ce qui t’a poussé à poursuivre le truc ? 

Dans ma tête en fait c’était soit le football, soit la musique. Mais j’étais encore petit, je ne savais pas comment appréhender la musique tu vois. C’est en mûrissant que c’est venu. Et vu que ma mère m’avait dit “Non le foot c’est mort” [rires], ça m’a boosté un peu et je me suis mis à la musique.

“Ma musique me permettait d’être dans ma chambre au lieu d’être ailleurs”

Et la prod’, un univers plus enclin à la solitude j’imagine. 

Eh ouais, tu connais le dispositif. T’es devant ton ordi, avec ton petit clavier, et tu fais tes bails hein.

Est-ce que ça t’a aussi permis d’avoir une ligne directrice, assez jeune, dans ta vie. 

Ouais, je vois ce que tu veux dire. C’est un peu dans ce délire-là, t’as compris. Ma mère ne m’a jamais empêché de faire de la musique, parce que ça me permettait d’être dans ma chambre au lieu d’être ailleurs.

Chief Kamachi, Dipset, Dr. Dre…

Et à ce moment-là, t’écoutais quoi comme sons ?

Mon refré écoutait beaucoup de son avec ses potes, et moi je tendais l’oreille. Depuis tout petit j’écoutais… quoi, des sons cainri. Ouais, c’était vraiment de l’underground hein, le sous-terrain du sous-terrain frère. Des Chief Kamachi [membre du JuJu Mob, ndlr], on comprenait pas la langue, on comprenait pas les paroles, mais juste la musique. C’était purement musical, ça me parlait. Quand j’étais petit je kiffais plus ça que le rap français, on va dire. C’est ce qui m’a orienté dans le délire.

T’as d’autres exemples d’artistes qui t’ont peut-être influencé ?

Il y a… Dipset [The Diplomats], Cam’ron, tout ça, Jim Jones…

Yes, lourd. 

Dr. Dre aussi, la base.

Est-ce que tout producteur doit absolument passer chez le Dr. ?

Mais ça c’est sûr. Si tu veux réussir, faut s’inspirer des meilleurs. Timbaland, fort aussi.

Mike Will Made It, London on da Track, Scott Storch

Ton top producteurs d’aujourd’hui ? 

Aujourd’hui c’est Mike Will Made It, et… London on da Track. Y avait Lex Luger aussi à un moment. Et un peu Metro Boomin.

Et de tous les temps ? 

Ah de tous les temps, tu connais hein. Timbaland, Dr. Dre, euh… Scott Storch !

Scott Storch, pour moi c’est le meilleur. 

Ah lui… c’est lui qui était derrière le piano [sur “Still Dre”, ndlr] mais personne ne le sait, tu vois.

Clairement. Tu parlais de Lex Luger, toi t’es arrivé un peu dans la même période, quand ce mec a lancé la trap dans le rap US.

Ouais, ouais on peut dire ça. Et je commençais petit à petit à bien connaître. C’est venu avec… “B.M.F.”, gros classique.

Ça, ça m’a inspiré c’est sûr. Comme tout le monde, on a été nombreux à avoir été touchés.

C’est ça… en inventant pratiquement la trap, Lex Luger a emmené avec lui tout un courant musical avec plein de nouveaux beatmakers. Toi la trap, c’est un style qui t’a particulièrement marqué ?

J’aime la trap. C’est un bon délire. Mais pour de vrai, moi, j’suis un mec des samples. New York tu vois, The Alchemist, je préfère plus cette vague-là.

Tu restes ouvert vers d’autres horizons.

Ouais, R’n’B aussi, les années 1990 et leurs sonorités… c’est du lourd.

Est-ce que tu peux m’expliquer comment tu fonctionnes quand tu composes ? Ton processus de création, en partant de zéro… 

Ça dépend, parfois je commence par les percussions, parfois par la mélodie… ça dépend du mood dans lequel je suis. Quand j’ouvre le logiciel, si je vois qu’il y a une bonne petite percussion, je me lance là-dessus, et je varie selon l’inspiration, si ça le fait ou pas.

Yes. Et ça t’est déjà arrivé de recevoir les pistes voix avant, et devoir construire une prod’ tout autour ?

Ouais y a déjà eu. Avec plusieurs artistes… S.Pri Noir par exemple. Il m’avait envoyé ses voix, et je devais faire une prod’ par-dessus.

Après, selon les artistes, j’imagine que t’ajustes selon ce qui peut leur convenir ? 

J’ajuste, mais j’aime bien aussi les emmener dans mon univers. Mais c’est plus chaud, ils sont dans leur truc tu vois.

T’affectionnes des instruments en particulier ? 

Le piano, c’est la base. Piano, guitare, basse, c’est du lourd tu vois. Trop d’émotions dans le piano.

BPM : 53-80

Et tu te situes entre quels niveaux de BPM en moyenne ? 

Euh… 60… ça commence à 55, parfois même plus bas, 53, tu vois j’aime bien parfois des rythmes lents, ça tape. Et ma limite… 80.

T’ajustes en fonction du type de l’instru’ c’est ça ?

C’est ça. Une prod’ style JuL, on sait que le BPM est élevé [rires].

Tu produirais pour JuL s’il te le demandais ? 

J’suis ouvert à toutes propositions. S’il me dit “Viens on fait un son”, y a pas de problème. PNL aussi, tout est bon.

“Ma vie est telle que je suis obligé de faire des prods sombres”

T’as un univers assez sombre… comment tu le décrirais, toi ?

Yes c’est sombre, c’est ça.

Pourquoi c’est aussi sombre ?

Ah, c’est à cause de la vie que je mène, tu vois. Ma vie est telle que je suis obligé de faire des prods sombres. Mais si demain ça marche mieux, tu le ressentiras dans mes prods.

C’est-à-dire, la vie que tu mènes ? 

C’est sombre frère. C’est le tiéquar, tu connais. On est là, pas d’argent, on essaie de s’en sortir… et, quand je rentre chez moi, je prends tout ça et je rejette dans ma musique.

L’Attaque des Titans, Hellsing Ultimate, Death Note

Les mangas aussi que je regarde, beaucoup de mangas sombres qui m’inspirent aussi. C’est tous ces univers qui font que quand je compose, c’est souvent sombre. Après je peux faire des prods plus joyeuses, selon les demandes aussi.

Il y a des mangas en particulier qui t’ont inspiré plus que d’autres ?

Euh… le dernier que j’ai regardé… non, l’avant-dernier, c’est L’Attaque des Titans. 

Y a Hellsing Ultimate, ça c’est bien sombre. Y a quoi encore… ah y en a trop.

Death Note, tout ça ?

C’est magnifique ça. Ça c’est magnifique.

Est-ce que t’arrives à vivre du son ou pas encore ?

Franchement, pas encore, mais ça va arriver.

Et tu composes à plein temps ? 

À plein temps, il y a rien à côté. C’est tout ou rien.

J’suis dedans là, ça y est. Soit ça marche, soit ça marche pas. Mais si ça marche pas frère… ça va marcher t’inquiète !

[Rires]

Quand est-ce que tu t’es sérieusement mis à faire des prods, et à en placer chez certains rappeurs ?

J’suis vraiment dedans depuis… 2013, on va dire. C’est à ce moment-là que j’ai vraiment commencé à savoir qu’il y a quelque chose à faire.

“Les nuits blanches… dans le sous-sol, en train de préparer les bails. Et là, on est prêt”

Du coup, entre 2007 et 2013, t’étais en formation on va dire ?

Voilà t’as tout compris, centre de formation. Les nuits blanches… j’étais dans le sous-sol là, en train de préparer les bails. Et là, on est prêt.

Yes. C’est important aussi, pour tout jeune beatmaker, ou même rappeur, de ne pas tout balancer tout de suite et être patient jusqu’à être prêt…

Ah oui, si tu te précipites c’est mort. Vaut mieux prendre son temps, faire les choses bien, et quand t’es prêt, tu balances. Et t’inquiète pas, le travail finit toujours par payer.

Booba, Damso, Kaaris…

Quels sont les plus gros artistes avec lesquels t’as pu bosser jusqu’ici ? 

Euh… Booba, Kaaris, Alonzo, Damso, Kalash, Sofiane… Y en a pas mal.

Avec des sons qui ont grave marché récemment. Comme “BruxellesVie”, “Nador”… Des titres phares d’albums. T’es millionnaire en vues, c’est bien !

Ouais tu vois, les hits hein !

On peut dire que t’es un hit-maker du coup ?

[Rires]

Nooon, j’suis pas un hit-maker, j’suis un producteur (rires).

“On a beaucoup de fonctions que le public ne connaît pas”

Toi tu préfères “producteur” ou “beatmaker” comme appellation ? 

Producteur. On produit, on n’est pas que derrière notre ordi. On a beaucoup de fonctions que le public ne connaît pas, tu vois.

Lesquelles par exemple ?

On peut aiguiller les artistes sur les voix par exemple. On peut faire un yaourt sur nos prods, faire écouter ça à l’artiste, qui s’adapte ensuite. Il peut même écouter le truc, kiffer, et se calquer dessus tu vois.

Ça s’est passé comment avec Booba ? 

C’était pour le son “J’arrête Des Carrières” [“JDC”, ndlr], début 2016. Booba c’est que par mail. On parle parfois, je lui envoie des prods… et un jour il a kiffé celle-là.

Et il y en a d’autres avec qui ça s’est passé en réel, en studio… Kaaris par exemple ? 

Avec Kaaris on s’est vus ouais. On a parlé, on a écouté des prods, et il a fait ce qu’il avait à faire.

Ça va, il est cool ?

C’est un mec bien, c’est un mec bien.

Est-ce qu’il y a une collaboration qui t’a plus marqué que d’autres, dont t’es le plus fier ? 

Ah Booba. Aaah quand j’ai appris ça frère… de bon matin, tu te réveilles, tu vas sur Insta, tu vois des vidéos et t’entends ton son. Là t’es content. On est là, on galère… c’est une réussite tu vois. Kaaris aussi hein, c’était un bon souvenir.

Télé-courses-prod-dodo

Aujourd’hui, une journée type de Black Stars, du lever au coucher, ça ressemble à quoi ? 

Tu veux savoir… je me réveille, j’allume la télé, je joue à la Play, ma daronne m’envoie aller faire quelques courses, je rentre chez moi, je regarde la télé, je commence à avoir une inspiration de prod’ tu vois, je fais la prod’, et après c’est tout hein.

T’as ton studio chez toi du coup. 

Ouais, j’ai mon petit studio chez moi, j’ai investi un peu tu vois. On a fait des sacrifices ! J’ai pas tout, mais j’ai ce qu’il faut pour bien produire.

Il est composé de quoi, ton matos ?

J’ai un Mac, un petit clavier Akai, une carte son M-audio, j’ai… mes enceintes de monitoring Krk, et c’est tout hein. Y a pas besoin de plus je pense, déjà que tout ça rentre à peine chez moi [rires].

VST : Nexus, Omnisphere et gros kick

Et est-ce que t’as un VST préféré ? 

Ouais, ouais, si, si, si. Il y a Nexus. Omnisphere aussi j’aime bien, grosse base de 42 gigas tu vois. Après, il y en a d’autres mais j’aime bien ces deux-là.

Yes, et t’as un truc fétiche que tu fais couramment niveau prod’ ?

J’aime bien les percussions. J’aime bien souvent utiliser le même kick, j’aime bien les kicks qui tapent. Et j’en ai un… quand tu dis fétiche, ouais, j’ai un kick qui revient souvent.

Tu te souviens de la toute première prod’ que t’as réussi à placer ? 

C’était… pour Still Fresh, et son morceau “C’est ça ou pas” [mai 2013, ndlr]. C’était mon tout premier son. À l’époque, Spike Miller m’appelle et me dit : “Still Fresh va sortir son album, il lui faut un hit.”

De Haussmann & Miller aux US

Spike Miller a beaucoup compté dans ta carrière non ?

Il a beaucoup compté. Il m’a beaucoup parlé, il m’appelait et me disait de venir chez lui, pour écouter du son. Et m’expliquer plein de choses. Il m’a beaucoup orienté au niveau de mes productions et de ma carrière. Il y a aussi Kamal Haussmann, la moitié de Haussmann & Miller Publishing, chez qui je suis signé, qui fait un travail de l’ombre mais qui fait un gros travail.

C’est important d’avoir aussi une structure quand tu produis. 

C’est très important. Quand t’es tout seul c’est chaud aussi, t’envoies des mails, des prods… personne ne te répond. La structure dans laquelle t’es peut t’aider à y arriver.

Est-ce qu’il y a un son qui, pour toi, a créé le déclic dans ta carrière ?

Le son déclic… je l’ai pas encore je pense. C’est que le début.

“Justin Bieber frère”

Tu comptes exporter ta musique aux US ? 

Ça, c’est la base, c’est sûr. C’est mon objectif n°1 : travail-aux-États-Unis-avec… les grosses têtes là-bas.

Tu comptes t’y prendre comment ? 

Ah, faut aller sur le terrains.

Est-ce qu’il y a un artiste étranger avec qui t’aimerais bosser plus que tout ? 

Ah… Justin Bieber frère.

Vraiment ? 

Ah mais de ouf, je kiffe largement. C’est le n° 1 ! Il a lui, Lady Gaga, Beyoncé… Rick Ross, j’aimerais bien aussi. Travis Scott…

Yes. On peut te souhaiter quoi pour le futur ?

Que de la réussite dans mes projets. Que ça avance et que ça marche surtout.

Rendez-vous demain soir pour le très particulier dernier épisode des FRENCHMEN.

Une série dédiée à Polo, force et courage. <3

Crédits :

  • Auteur du projet et journaliste : Rachid Majdoub
  • Direction artistique : Arthur King, Benjamin Marius Petit, Terence Mili
  • Photos : Benjamin Marius Petit
  • Vidéo (cadrage, montage) : Paul ‘Polo’ Bled, Mathias Holst, Simon Meheust, Redouane Boujdi, Adrian Platon, Maxime Touitou, Fanny
  • Son : Manuel Lormel
  • Remerciements : à tous les rappeurs ayant accepté de participer et à leurs équipes, à la team Konbini ayant aidé de près ou de loin, Lucille, Florent Muset, les attachés de presse cools, Julien Choquet pour la disponibilité de son enregistreur audio, Thomazi pour sa petite enceinte Supreme, XXL Magazine…