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Fall of Summer, le festival “nostalgique d’une époque où Metallica jouait contre un pack de bières”

Fall of Summer, le festival “nostalgique d’une époque où Metallica jouait contre un pack de bières”

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Par Théo Chapuis

Publié le

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Oubliez les mastodontes comme Deep Purple, Korn ou Slipknot et découvrez le metal côté “kvlt”. L’an passé, pour sa toute première édition, le Fall of Summer invitait la formation Venom, rien moins que les inventeurs du terme “black metal” (36 ans de carrière au compteur). Mais aussi les thrasheurs d’Exumer, ou encore Pentagram, sorte de Black Sabbath oublié du grand public… Si les têtes d’affiche étaient moins grand public qu’à la grand-messe clissonnaise, les “trve” metalheads (comme on dit, hein) qui faisaient le déplacement pouvaient témoigner : on n’atterrit pas par hasard au Fall of Summer.
D’ailleurs, tous les festivaliers du monde vous le diront : qu’est-ce qu’une bonne programmation si le festival craint ? Un gâchis. Or avec sa petite jauge (autour de 3 500 festivaliers), son établissement sur le très confortable site de la base de loisirs de Torcy, face à un délicieux petit lac, les chevelus en goguette ont pu goûter non seulement à une affiche impressionnante pour qui s’y connaît un peu, mais également à un confort de loin supérieur à la plupart des grands rassemblements d’été. Eh oui, voir ses groupes favoris les pieds dans le sable et ne pas avoir à attendre trois heures dans la queue pour une barquette de frites molles, avouez que ça change.

4 continents et 666 millions d’amis

“[Le logo d’un groupe] au fond, c’est comme le sigle d’une marque : si le logo est visible, il n’y a même pas besoin d’écrire “Nike” pour comprendre”

“Au Fall of Summer, tu comprends pourquoi les metalleux sont metalleux”

“La veste à patches est bruyante, elle sent la bière, mais elle n’est pas dangereuse…”

Bonus : les recommandations metal du Fall of Summer

Perdu dans la programmation ? Vous ne savez pas distinguer le doom abyssal et gigerien de Triptykon du revival thrash espiègle et technique de Gama Bomb ? Avant le début de la seconde édition du festival, du haut de sa sagesse métallique, Jessica Rozanes nous conseille l’écoute de deux ou trois vétérans de la scène metal auxquels vous pourrez goûter sur les planches du Fall of Summer édition 2015.
Alors, rendez-vous à Torcy ?

Sabbat, black thrash en slip en cuir

Les Japonais de Sabbat ont commencé il y a plus de trente ans en tant que cover band de Venom, notre tête d’affiche de l’année dernière. Petit à petit ils ont fait leur propre metal : du black thrash, toujours très inspiré de Venom notamment dans l’imagerie sataniste provoc’. Ils jouent sur scène moulés dans des slips en cuir qu’ils confectionnent eux-mêmes, avec les habituels clous et cartouchières.
Ils poussent dans ses retranchements le côté grandiloquent du metal et l’anti-christianisme qui fait peur à la grand-mère anglaise : chez eux, c’est du dix-huitième degré. Mais ce n’est pas pour s’esclaffer non plus, il s’agit plutôt de le prendre comme de l’humour noir.

Metalucifer, heavy à frange

Metalucifer, c’est Sabbat et Sabbat c’est Metalucifer : c’est en fait leur side band qu’on fait venir en France aussi. Là on oublie le black thrash : avec cette incarnation, ils jouent plutôt du heavy metal anglais comparable à Satan ou Angel Witch qu’on a aussi sur l’affiche [mais aussi aux débuts d’Iron Maiden pour les moins calés, ndlr], mais passé à la moulinette japonaise : c’est too much !
Sur scène, il faut s’attendre à un look très années 80, avec les vestes à patches (évidemment !), les collants, comme à l’époque où la frange était à la mode dans le metal.

Razor, stakhanovistes thrash

Pionnier du thrash canadien [32 ans d’existence tout de même, ndlr], c’est un groupe qui ne tourne malheureusement presque plus ! On en est très fiers parce que c’est leur première date en France, alors qu’ils sont assez courus ailleurs en Europe comme en Allemagne par exemple. Ils font partie de ces nombreux artistes metal qui ne vivent pas de leur musique et beaucoup de gens ne le savent pas ou bien ne le comprennent pas.
Dans le thrash metal, c’est l’archétype du groupe culte et peu médiatisé – sauf aux États-Unis, où ils ont plus de renom. Chez nous, les succès du genre c’est Slayer, Metallica, Anthrax… mais la scène canadienne, malgré son talent, est moins connue.