Exclu : Jackie Moontan vous plonge dans son univers psychédélique avec son premier clip “Llama Fur”

Exclu : Jackie Moontan vous plonge dans son univers psychédélique avec son premier clip “Llama Fur”

photo de profil

Par Sophie Laroche

Publié le

“Llama fur” est le deuxième extrait de Zoo, le premier projet à l’accent animalier de Jackie Moontan.

À voir aussi sur Konbini

 
Au premier regard, Jackie Moontan a tout l’air d’un hurluberlu venu d’une autre planète (il se décrit d’ailleurs sur sa page Facebook comme “travaillant de son jardin botanique sur sa base lunaire”), sa fantaisie n’empêche cependant pas sa musique d’être cohérente et élaborée. À écouter son nouveau morceau, psychédélique et planant, on saurait deviner quelque chose de Tame Impala dans le travail de l’artiste, une certaine légèreté en plus, qui s’exprime notamment dans les paroles. Nommé assez justement “Llama Fur”, le deuxième extrait de son projet Zoo, enregistré en août dernier, porte assez bien son nom. On y entend Jackie célébrer les lamas, ou plutôt leur fourrure, soyeuse et douillette, un peu comme ce son qui donne le ton du projet et nous emmène très loin.
 
Pour le clip du morceau qui est le premier clip de Jackie Moontan, le jeune homme a fait appel à Diane Sagnier, fière chanteuse du trio électro-pop Camp Claude, qui a fait ses classes dans la photographie et l’image avant de se lancer dans la musique. (C’est notamment elle qui a réalisé quelques-uns des clips de Granville ou The Popopopops.) Ensemble, les deux artistes signent une vidéo aux allures de mirage ou d’hallucination à l’accent 70’s qu’on vous fait découvrir en exclusivité sur Konbini. Un clip qu’on a agrémenté d’un petit échange avec le musicien à l’origine de ce personnage fantasque :
 
 
Konbini | Pour ce clip, tu as travaillé avec Diane Sagnier (chanteuse de Camp Claude), comment s’est fait votre collaboration ?
 
Jackie Moontan | J’ai toujours visualisé “Llama Fur”, même pendant l’écriture du morceau. Je voyais de l’opulence, du kitsch et de la fourrure blanche. Je voyais surtout le personnage de Jackie promener son lama dans Paris comme si de rien n’était ; une scène surréaliste dans un paysage urbain. Je connaissais Diane de par ma copine. Nous étions allés à la présentation/soirée Halloween du single “Hero” de son groupe Camp Claude au Carmen il y a un an. J’étais habillé en Dracula et mes crocs en plastique n’arrêtaient pas de tomber. C’était la deuxième fois que je voyais Diane. Elle avait des lentilles noires qui cachaient la totalité de ses yeux et elle dansait en passant du son avec cette énergie positive et contagieuse qui est la sienne. C’est cette énergie qui m’a amené à travailler avec Diane et au moment où on s’est assis ensemble pour discuter de kitsch, d’un salon de coiffure, de cheveux et de fourrure de lama, mon intuition a tout de suite été confirmée.
 
D’où vient cette obsession pour les lamas ?
 
Je ne dirais pas forcément que je suis obsédé par les lamas en particulier. Je suis cependant fasciné par le comportement des animaux. On remarque souvent une absence aigue de conscience de soi, contrairement à ce qu’on observe chez les humains – surtout de nos jours, et cela est amplifié par les réseaux sociaux. J’avais trouvé dans le lama, avec son air un peu hébété et apparemment si peu conscient de la beauté de sa fourrure, un animal parfait pour montrer cette qualité si attachante, qui contraste avec la vanité humaine.
 
Au-delà des lamas, il y a une atmosphère très 70’s dans ce clip. Cette époque a-t-elle une influence sur tes visuels/ta musique ?
 
Je ne pense pas qu’il y ait une décennie en particulier qui marque ma musique ou mes visuels. Je pense cependant que certaines couleurs et textures se retrouvent souvent dans ce que je fais. Prenons “Llama Fur” : la basse est une grosse fourrure synthétique mauve, les voix sont enveloppées de velours rouge bordeaux et les synthétiseurs ont le goût de nuages roses.
 
Il y a quelques temps, tu avais sorti “Pink Morning”, prépares-tu un projet qui regrouperait ces deux morceaux ?
 
J’ai enregistré un album fin août qui s’intitule Zoo, dont sont extraits “Pink Morning” et “Llama Fur”. Zoo est conçu comme une étrange galerie de portraits d’humains et d’animaux. Jackie en fait partie d’une certaine manière, mais il est plutôt le caméléon perché sur sa branche, qui au gré des humeurs, change de peau pour mieux s’infiltrer. “Llama Fur” est la première représentation visuelle des fantaisies qui peuvent se dérouler dans la tête de Jackie. À vrai dire je pense toutes les chansons d’une manière visuelle. Le rêve serait de pouvoir tourner un clip pour chaque chanson de l’album. Il y en a que dix… c’est donc totalement faisable, non ?