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En écoute : Skins, le premier album posthume de XXXTentacion

En écoute : Skins, le premier album posthume de XXXTentacion

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©Cover Skins – XXXTentacion

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Par Guillaume Narduzzi

Publié le

Décédé le 18 juin dernier, XXXTentacion semble encore vivre à travers sa musique. Son entourage vient de dévoiler son premier album posthume, Skins, ce vendredi 7 décembre.

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La valse des albums posthumes se poursuit. Après Lil Peep et son Come Over When You’re Sober, Pt. 2 il y a un mois, voici le tour de XXXTentacion. Immense espoir de la scène américaine, malgré une vie privée ultra-mouvementée et peu recommandable, le chanteur est décédé en juin dernier à seulement 21 ans. Son entourage a tout de même décidé d’exploiter ce que XXX a pu laisser derrière lui. En résulte Skins, son premier album posthume, qui a déjà fuité sur Internet dans la semaine.

Teinté de mélancolie, le jeune homme laisse parler ses démons (“Train food”, “Whoa (Mind in Awe)”), pour un album introspectif et complètement torturé. Et malgré tout le contexte qui émaille le débat sur cet artiste, l’écoute se révèle assez émouvante. Si le début de l’album reste mystérieux, voilà qu’arrive d’outre-tombe la voix si reconnaissable de Jahseh Dwayne Ricardo Onfroy, de son vrai nom, pour déballer son univers émo.

Seulement, on a ici affaire à un micro-album. Dix titres certes, dont une intro et un interlude, pour seulement… dix-neuf petites minutes d’écoute ! Forcément, on manque un peu de matière. Et ce même si XXXTentacion a – de son vivant – toujours été un adepte des projets assez brefs.

Pour autant, le projet est une réussite sur le plan artistique. Une petite bombe, un concentré de tout le talent de feu XXX. On y retrouve toute la polyvalence et le spectre musical de l’artiste, entre morceaux plus hip-hop (le single “BAD” qu’on a pu découvrir il y a un mois et “I Don’t Let Go”), petits morceaux à la guitare des familles (“difference (interlude)” et surtout le très beau “what are you so afraid of” qui conclut le projet), et sons rock très énervés.

On retrouve cet aspect sauvage, presque métalleux sur “STARING AT THE SKY” et “One Minute”, le seul morceau en featuring de l’album, avec un certain Kanye West. Un exercice de style très réussi, même si Yeezy prend la défense de XXX peut-être un peu trop personnellement.

“Now your name is tainted, by the claims they paintin’ – The defendant is guilty, no one blames the plaintiff” (“Maintenant, ton nom est terni par les accusations qu’ils ont faites – L’accusé est coupable, personne ne blâme le plaignant”), rappe-t-il. Certes, on ne nie pas que les accusations abusives existent, mais cette phrase lunaire est quand même dérangeante et d’autant plus déplacée que les accusations en question se sont révélées vraies. Mais elle résume également tout le paradoxe de ces deux artistes, comme pour nous rappeler à quel point on peut être un génie de la musique tout en restant une sombre ordure.