Demi Lovato met en scène son overdose pour délivrer un message important

Demi Lovato met en scène son overdose pour délivrer un message important

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Par Joséphine de Rubercy

Publié le

Une overdose quasi fatale survenue en 2018 et que la chanteuse expose au public à travers son art, en musique et en images.

En juillet 2018, Demi Lovato faisait une overdose d’héroïne et de fentanyl qui lui a valu de frôler la mort. Dans le clip de son nouveau single “Dancing with the Devil” (“Danser avec le diable”) sorti vendredi 2 avril, la chanteuse américaine expose au public un aperçu de cet épisode douloureux. Réalisée par Michael D. Ratner et elle-même, la vidéo reproduit quasiment à l’identique la nuit de son overdose, de sa coupe de cheveux à sa tenue vestimentaire en passant par la fête à laquelle elle était, mais aussi son passage à l’hôpital.

Avant que le clip ne commence, un message s’affiche sur fond noir : “Cette vidéo contient des scènes décrivant la dépendance, la consommation de drogues, des traumatismes et des abus sexuels qui peuvent heurter la sensibilité de certains.” On voit ensuite la chanteuse en train de danser avec ses amis lors d’une soirée, consommant alcool et drogues, et finissant par appeler son dealer qui lui apporte un sac entier d’héroïne. Après une prise conséquente de substances, Demi Lovato se réveille à l’hôpital, reliée à plusieurs machines médicales. L’ambiance du clip est glaciale, tant on a l’impression d’y être, de vivre (subir) ce moment avec elle. Et ça fait froid dans le dos.
Par-dessus les images, elle chante de sa voix puissante et remplie d’émotion : “I was dancing with the devil / Out of control / Almost made it to heaven / It was closer than you know” (“Je dansais avec le diable / Incontrôlable / J’ai presque atteint le paradis / Il était plus proche que vous ne le croyez”). À la fin de la vidéo, l’artiste américaine dévoile son tatouage “Survivor” (“Survivante”) dans son cou, laissant présager sa détermination à s’en sortir. Ce vendredi 9 avril est sorti le making-of du clip, dévoilant comment la star a dû revivre cette scène difficile.

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Une série documentaire sur son overdose

En parallèle, Demi Lovato a sorti une série documentaire du même nom que son single, “Dancing with the Devil”, revenant plus longuement et plus intimement sur son overdose. Au fil des quatre épisodes diffusés sur YouTube du 23 mars au 6 avril derniers, la chanteuse, son équipe et ses proches se livrent sur cet incident qui lui a presque été fatal. Christina Aguilera et Elton John apparaissent également.
Dans le premier épisode, nommé “Perdre le contrôle”, Demi, ses amis et sa famille reviennent sur le contexte et les événements qui l’ont menée jusqu’à l’overdose.

Le deuxième, “À 5 minutes de la mort”, retrace l’arrivée et le réveil de la jeune femme à l’hôpital, après avoir frôlé la mort, ainsi que la découverte de ses premières séquelles.

Dans “Récupérer le pouvoir”, le troisième volet, Demi se rend en cure de désintoxication et commence son chemin difficile vers la guérison. On y voit son premier retour sur scène à l’occasion de la cérémonie des Grammys en janvier 2020, soit un an et demi après l’overdose, lors de laquelle elle interprète son titre “Anyone” et se voit félicitée d’une standing ovation.

Enfin, dans le quatrième et dernier épisode baptisé “Renaissance”, la chanteuse affirme avoir trouvé un équilibre face à sa dépendance et clôture la série en évoquant son nouvel album (sorti ce vendredi 2 avril), Dancing with the Devil… the Art of Starting Over.

Tout au long du documentaire, des révélations sont faites. Demi nous apprend avoir été violée à l’âge de 15 ans lors d’un tournage pour Disney, mais aussi la nuit de son overdose où son dealer aurait profité d’elle avant de partir en la laissant inconsciente. Elle révèle également avoir fait trois AVC et une crise cardiaque suite à l’overdose. Après être revenue sur son enfance avec un père alcoolique et toxicomane absent, la chanteuse se confie sur la mort tragique de ce dernier en 2013.
Elle affirme être aujourd’hui pansexuelle, puis évoque sa bipolarité, ses troubles alimentaires et ses addictions, avec lesquels elle peine à vivre. On comprend la difficulté, pour elle comme pour beaucoup d’autres femmes (comme l’a prouvé l’histoire de Britney Spears), de répondre aux attentes de la société, de l’industrie musicale, des fans, de ses équipes, et de subir les pressions du rôle d’enfant star hier et d’idole et modèle des jeunes aujourd’hui.

Un nouvel album pour un nouveau départ

Le nouveau projet de Demi Lovato est sorti le 2 avril dernier, soit plus de deux ans après son overdose et trois ans et demi après son album Tell Me You Love Me. Dancing with the Devil… the Art of Starting Over, produit par Demi Lovato et Scooter Braun, se veut “profondément personnel” et donne aux fans un aperçu plus intime que jamais de la star et de sa vie aujourd’hui. “J’ai l’impression que cet album me représente d’une manière qu’aucun autre de mes albums ne l’a jamais fait. […] Ma musique reflète enfin qui je suis vraiment”, explique l’artiste de 28 ans, dans une vidéo publiée sur son compte YouTube le 7 avril.

Pour elle, produire puis livrer ce nouveau projet a été une expérience bénéfique et cathartique, comme elle l’explique dans son documentaire. Bercé par un style country, soul et pop des années 1990, l’album contient 17 morceaux et 3 bonus.
Les trois premiers titres sont assez tristes et mélancoliques, notamment “Anyone” et “Dancing with the Devil”. Ils offrent des sonorités très soul, portées tantôt par de douces notes de piano (“Anyone”, “ICU”), tantôt par une prod lente et puissante (“Dancing with the Devil”), et laissent éclater la douleur et la voix brisée de Demi.

Vient ensuite une intro, en quatrième position de la tracklist, indiquant que l’on passe à une autre étape (importante) du projet, comme un nouveau départ et, surtout, avec une nouvelle Demi. La chanteuse nous explique en chuchotant ce passage de l’ombre à la lumière :

“I asked if anyone could hear me / As I danced with the devil / And because of that I was blind, and now I see / Let me take you on a journey” (“J’ai demandé si quelqu’un pouvait m’entendre / Alors que je dansait avec le diable / Et à cause de ça j’étais aveugle, mais maintenant je vois / Laissez-moi vous emmener en voyage”).

Beaucoup plus pop, dansants et joyeux, les 15 morceaux suivants sont effectivement d’un autre ton. On retrouve Sam Fischer sur “What Other People Say”, Saweetie sur “My GFs Are My BFs”, Ariana Grande sur “Met Him Last Night” et Noah Cyrus sur “Easy”.

Avec quatre collaborations, cette deuxième partie de l’album s’oppose à la première, que Demi interprète totalement en solo, et semble incarner son retour dans le monde et son ouverture, à nouveau, aux autres et à la vie. Au fur et à mesure que les titres défilent, on ressent une Demi Lovato plus apaisée que jamais, plus en phase avec elle-même, et surtout plus heureuse. “J’ai plusieurs vies, comme un chat. J’en suis à ma neuvième”, affirme-t-elle. Alors on lui souhaite que celle-ci soit la bonne.