Columbine dévoile le clip délirant et très rose de “Talkie Walkie”

Columbine dévoile le clip délirant et très rose de “Talkie Walkie”

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Par Sophie Laroche

Publié le

Columbine sort “Talkie Walkie”, le quatrième extrait vidéo de leur futur album Enfants terribles.

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Columbine, c’est le collectif rennais qui secoue le monde du rap avec son univers décapant et ses personnages mémorables (comme Lorenzo). Pour accompagner leur musique, dérive juvénile, tantôt délirante et satirique, tantôt sombre et désabusée, les jeunes artistes sont devenus pros dans l’art du clip, développant une maîtrise visuelle qui prouve leur sens aigu de l’esthétique. Des clips qu’ils réalisent eux-même comme le dernier “Talkie Walkie”, un clip très rose, parsemé de références à leurs précédentes vidéos et qui rappelle le Virgin Suicides de Sofia Coppola façon banlieue. “Talkie Walkie” est le quatrième extrait vidéo de leur futur album Enfants terribles qui sortira le 21 avril.

Pour parler du morceau mais aussi de ce second album, on a posé quelques questions à Columbine :

Vous réalisez vous-mêmes vos clips et vos références au cinéma sont nombreuses (dans “Elephant”, “Blue Velvet”). Quelle était l’inspiration de “Talkie Walkie” ?

On a souvent beaucoup de références mais beaucoup nous viennent à posteriori. Sur ce clip, à la base, notre inspiration principale était Casino de Scorsese, puis au fil des plans, on s’est rendu compte qu’on en était à des années-lumière. On peut penser à Quentin Dupieux, à Virgin Suicides, et puis on aperçoit aussi un poster de Kitano dans ma chambre… pour autant je pense que “Talkie Walkie” fait principalement référence à des anciens clips de Columbine. Par exemple, on tourne devant un immeuble devant lequel il y a de la faïence qui rappelle “Les Prélis”, et ça on s’en est rendu compte au montage ! On voit beaucoup de références au montage auxquelles on ne pensait pas pendant la réalisation du clip. On laisse une grande part de hasard et nos références sont franchement involontaires… On voulait jouer avec le format pour accentuer les variations de la prod et insister sur le côté plus sombre du second couplet.

Avant “Talkie Walkie”, vous avez sorti “Rémi” et “Temps électrique” qui sont des morceaux, à mon sens, plus sombres et désabusés que ce que vous donniez dans Clubbing for Columbine, est-ce que ça correspond à l’orientation du prochain album Enfants terribles ?

C’est un choix de clipper des titres plus personnels par rapport au premier album, ou on a peut-être trop voulu faire des “hits”. Généralement Enfants terribles est plus introspectif que Clubbing, on a pris plus de risques, dans les titres comme dans les clips. C’est la version évoluée du même mood, même si je ne pense pas que “Rémi” et “Enfants terribles” soient vraiment plus sombres que “Retour IRL”, “Mandragore” ou “Elephant”.

Et en même temps dans “Talkie Walkie”, vous repartez sur un son plus délirant. C’est par moments difficile de vous cerner. Où se situe Columbine entre votre image juvénile et second degré et une autre facette plus sérieuse et sombre ?

Ça dépend de l’année ! (Rires) “Un jour tu pleures, un jour tu ris / Un jour tu meurs, un jour tu vis…” Enfants Terribles peut paraître plus sombre parce qu’il l’est aussi, mais l’importance est dans le “aussi” : il a aussi sa part de sons joyeux comme “Woohoo”. Je pense que ça fait partie de la vie de sourire le jour et pleurer le soir, et Enfants terribles est un album écrit la nuit. C’est un album lunatique. L’adjectif. On est ni des artistes joyeux ni des artistes tristes ! On est convaincus qu’il n’y aura jamais ni de bonheur ni de malheur, juste une alternance de jours plus ou moins éclairés – rien d’infini, rien d’absolu. Faire un album triste ou joyeux serait mentir sur ce qu’on ressent. L’humeur !  Au final Clubbing a été perçu comme plus léger qu’il ne l’est vraiment, il n’y a qu’à écouter “Les Prélis”, “Fleurs du Mal”, etc.

Vous utilisez beaucoup le rose dans le clip “Talkie Walkie”, ce qui est très différent de l’image qu’on se fait des clips de rap. Est-ce qu’il y a une volonté de décloisonner le rap chez vous (et chez la nouvelle génération) ?

Pour nous le rap n’a pas de couleur. Et puis le rose, ça passe crème. (Rires).

L’album Enfants terribles paraîtra le 21 avril.