Clip : en tête à tête avec son piano, Juliette Armanet chante “L’Amour en solitaire”

Clip : en tête à tête avec son piano, Juliette Armanet chante “L’Amour en solitaire”

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Par Naomi Clément

Publié le

Révélée grâce à son EP “Cavalier seule”, celle que l’on a souvent comparée à Véronique Sanson s’apprête aujourd’hui à sortir son premier album, dont elle nous offre aujourd’hui le premier clip : “L’amour en solitaire”. Une vidéo étrange, fantasmatique, qu’elle nous raconte à l’autre bout du fil.

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En 2014, Juliette Armanet exprimait son “Manque d’amour”. À présent, elle chante “L’amour en solitaire”. Un titre que la Française joue depuis deux ans à travers la France, mais qu’elle revisite aujourd’hui en tête à tête avec son piano, sa “bête noire”, comme elle aime à qualifier ce compagnon de route musical, qu’elle côtoie depuis son enfance.

Née à Lille puis élevée en région parisienne, cette ancienne journaliste de 32 ans a en effet été bercée par les douces mélodies de cet instrument à cordes que ses parents, libraires de profession mais musiciens de cœur, ont toujours joué. “Jouer du piano et chanter, c’est ce que je fais le plus naturellement, le plus instinctivement, nous confie-t-elle au téléphone. Tout mon album est donc construit autour de ce tête-à-tête avec le piano. C’est vraiment le noyau dur du projet.” 

D’où le clip de “L’amour en solitaire”, réalisé par le talentueux Philippe Jarrigeon, qui nous projette au cœur d’une scène minimaliste, charnelle et étrange, dans laquelle Juliette Armanet, parée d’un kimono et de cheveux gaufrés, offre un numéro hypnotisant et drôle avec sa “bête noire”. Une vidéo où la beauté et l’humour s’entrelacent sans jamais se heurter, et qui replace la voix au centre du tableau.

“Laisser résonner le texte”

Konbini | Pourquoi avoir choisi “L’amour en solitaire” pour annoncer la sortie de ton premier album ? 

Juliette Armanet | C’est une chanson que j’interprète depuis un petit moment déjà, que j’ai emmenée un peu partout avec moi, et que j’ai énormément jouée en piano-voix. Et puis, il a fallu la produire pour le disque, alors on est partis sur quelque chose de très proche de ce qu’était le piano-voix, parce qu’on aimait la simplicité de la chanson. On a choisi une ambiance assez élégante, une orchestration assez minimale, avec des batteries un peu 70’s, un peu à contre-courant de ce qui se fait aujourd’hui. J’aimais l’idée d’imposer une esthétique sobre et de laisser résonner le texte, de donner une vraie importance au chant.

C’est vrai que la chanson est en parfaite adéquation avec le clip. Tous les deux sont des œuvres épurées, qui laissent toute la place à ta voix…

Oui, c’est exactement ce qu’on voulait avec Philippe, dont c’est d’ailleurs le premier clip !

Comment en êtes-vous arrivés à travailler ensemble ?

Philippe est un ami, ça faisait longtemps que j’avais envie de travailler avec lui. On avait esquissé plusieurs projets ensemble, qui malheureusement n’ont jamais vu le jour. Pour “L’amour en solitaire”, il voyait quelque chose d’assez graphique et d’un peu fantasmatique, un truc un peu indémodable…

“Un album qui ressemble à tout ce que j’ai vécu”

J’ai l’impression que ce clip tranche radicalement avec ton univers mais aussi avec celui de Philippe. D’habitude, vous êtes tous les deux très pop, très colorés…

C’est vrai. Sans doute parce que je voulais laisser une place plus grande à l’émotion sur cette chanson-là. Il y a quand même une part d’humour dans ce clip, puisqu’on me découvre assise sur un piano, à prendre des poses un peu étranges, à moitié en pyjama, dans un kimono, avec les cheveux gaufrés… Mais ouais, ça me plaisait bien d’être plus sobre pour ce clip. D’autant plus que tout le monde m’attend, justement, sur l’humour, sur le décalage.

Je voulais poser les enjeux de mon album, que j’ai mis énormément de temps à faire, et sur lequel on retrouve des chansons profondes, qui viennent de loin. Je voulais absolument qu’on prenne un virage intense, qu’on plante le décor de ce disque. Je n’irai pas jusqu’à parler de sérieux, car cet album reste dans la lignée de mon EP ; mais je dirais qu’il y a quelque chose de plus émouvant.

Comment te sens-tu, à quelques semaines de la sortie de ton tout premier album ?

C’est la grosse pression [rires], c’est horrible ! Mais il faut passer le cap. Il y a peut-être plein de maladresses, de trucs qui ne sont pas très réussis, mais si ça se trouve c’est ça, le charme du disque. Il va y avoir plusieurs piano-voix dans l’album, donc il y aura quelque chose de fidèle à ce que j’ai fait depuis deux ans. Et puis il y a des morceaux que j’ai orchestrés avec le groupe avec lequel je joue, donc je suis allée dans le sens de ce que je faisais sur scène. Je n’ai pas cherché à faire un album de studio, j’ai fait un album racontant ce qui m’était arrivé pendant ces deux dernières années, sur scène. Pour que ça ressemble à tout ce que j’ai vécu.