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Cinq façons de se faire bannir d’un pays quand on est artiste

Cinq façons de se faire bannir d’un pays quand on est artiste

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Par Naomi Clément

Publié le

T EST DÉSORMAIS BANNI D’AUSTRALIE, TU AS GAGNÉ @CoralieAlison JE SUIS CONTENT POUR TOI <3

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Si, comme le rapporte le Daily Mail, un porte-parole du Département de l’Immigration et de la Protection des Frontières australien a expliqué qu’aucune décision n’a encore été prise concernant l’affaire, d’autres artistes ont bel et bien été interdits de territoire pour avoir commis des actes jugés politiquement incorrects par certains gouvernements. Comment se faire jeter d’un pays en bonne et due forme ? Voici quelques exemples qui pourraient vous inspirer.

Pour des raisons politiques

En 1997, Brad Pitt incarnait le rôle principal du film Sept ans au Tibet de Jean-Jacques Annaud. Un long métrage qui n’a pas vraiment plus aux autorités chinoises, comme le rappelle Flavorwire, puisqu’il expose la violence avec laquelle l’Empire du milieu envahit le Tibet. Résultat : l’acteur et le réalisateur ont été bannis du pays.
L’année dernière, soit dix-sept ans après cette décision, Brad Pitt était de retour en Chine pour la promotion du film Maléfique, incarnée par sa femme, Angelina Jolie. S’il a pu franchir les portes du pays, plusieurs médias relatent qu’il a malgré tout dû faire profil bas durant ce voyage. Quant à Jean-Jacques Annaud, il a également retrouvé grâce aux yeux du gouvernement chinois, et a même été autorisé à tourner des films dans le pays, avec des acteurs locaux.
D’autres personnalités ont subi le même sort pour avoir clamé haut et fort leur soutien au Tibet. C’est le cas de Martin Scorsese, avec son film Kundun (1997), mais aussi d’Harrison Ford, de Richard Gere, du groupe Oasis ou encore de Björk, qui a crié “Tibet ! Tibet !” au beau milieu de son morceau “Declare Independance” lors d’un concert à Shanghai en 2008.

Pour une blague de mauvais goût

Il faut savoir que la Chine n’est pas à court de prétextes pour vous blacklister de ses terres. Connue pour ses twerks infinis, c’est pourtant à cause de son “humour” que Miley Cyrus s’est attirée les foudres du pays asiatique en 2009, à l’époque où elle n’était encore que la douce Hannah Montana. En cause ? Cette photo, qui a leaké sur le web et que le gouvernement chinois n’a pas visiblement pas apprécié. Yang Jiechi, le Ministère des Affaires étrangères, avait alors déclaré :

Mademoiselle Cyrus a bien montré qu’elle n’était pas l’amie de la Chine ni de quiconque originaire de l’Asie de l’Est. Nous n’avons aucun intérêt à continuer de polluer les esprits de nos enfants avec l’ignorance américaine.

Pour un comportement jugé extravagant

En mai 2012, Lady Gaga est devenue persona non grata en Indonésie. Alors que le reste du monde s’est, depuis Born This Way, habitué aux frasques vestimentaires de la pop star, le gouvernement indonésien l’estime de son côté bien “trop provoc“.
Il en va de même pour une autre diva américaine, Beyoncé (qui avait d’ailleurs collaboré sur le titre de Gaga, “Telephone”), elle aussi jugée “too risqué” par la Malaisie. Même son Jay Z de mari a dû se confronter à un refus de visa : la Chine (encore elle, décidément), l’a bannie de ses terres pour “vulgarité”.

Pour des croyances religieuses

En 1990, Madonna s’illustre dans la vidéo de “Like A Prayer”, qui deviendra plus tard l’un des clips les plus marquants de sa carrière. Mais à l’époque, la vidéo est considérée comme irrévérencieuse par le Vatican, ce qui contraint alors la chanteuse à annuler l’intégralité des concerts de sa tournée “Blonde Ambition” planifiés dans la cité italienne.
Le rappeur américain Akon a quant à lui été banni du Sri Lanka en 2010. En cause ? Le clip de “Sexy Bitch”, un titre en collaboration avec notre compatriote David Guetta, dans lequel une pool party se déroule sous les yeux d’une statue de Bouddha. Un acte blasphématoire, selon les Sri-Lankais, qui avait même provoqué des émeutes dans le pays. “Je n’ai jamais voulu offensé ou profaner la religion de quiconque, avait expliqué le rappeur, en réaction à ces actes de violence. Je suis un homme spirituel, donc je peux comprendre qu’ils se sentent offensés. Mais la violence n’est jamais la réponse et je suis abattu par ce qu’il s’est passé au Sri Lanka.

Autre fait, légèrement plus sanglant : le 1er février 2004, le groupe de black metal Gorgoroth délivre un concert à Cracovie en Pologne. Un show au cours duquel, comme le rappelle Metal Archives, des hommes et femmes nus sont crucifiés, des têtes de moutons empalées et des litres et des litres de sang de mouton projetés vers le public – sans mentionner les nombreux symboles sataniques présents. Or, non seulement les lois polonaises condamnent fermement les offenses religieuses, mais surtout, Cracovie se situe dans la région dont est originaire Jean-Paul II – qui est à l’époque le sacro-saint garant de l’Église catholique romaine.
Une enquête policière a été ouverte, mais les accusations ne furent finalement pas retenues, les membres du groupe n’étant pas au courant des lois en vigueur. Cependant, l’organisateur du concert a hérité d’une amende de 10 000 złotys (2 400 euros) en 2007 : il était au courant de ces lois, et n’a pas informé les artistes.

Pour des soucis avec la justice

Alors que Snoop Dogg a récemment été interpelé par la police suédoise, qui le suspectait d’avoir consommé des stupéfiants, la Norvège l’avait déjà condamné il y a deux ans pour possession de 8 grammes de weed. Résultat ? Le rappeur de Long Beach a été frappé d’une interdiction de pénétrer sur le territoire longue de deux ans. C’est qu’on ne rigole pas avec la gue-dro en Scandinavie, où la tolérance zéro s’applique de manière implacable.
De nombreux pays ont d’ailleurs jugé Snoop persona non grata. C’est le cas du Royaume-Uni, qui a condamné l’artiste en 2006 après qu’il a été accusé d’avoir déclenché une bagarre dans un aéroport de Londres. Comme le rappelle Spin, Snoop n’était plus le bienvenu chez nos voisins d’Outre-Manche durant les quatre années qui ont suivi cet incident.
Puis en 2007, l’Australie a refusé qu’il vienne co-présenter les MTV’s Australian Video Music Awards. Et pour cause, le rappeur s’était récemment rendu à Los Angeles pour des infractions liées aux drogues et port illégal d’armes. “Il n’a pas l’air d’être le genre de type qu’on veut dans ce pays“, a ainsi affirmé Kevin Andrews, Ministre de l’immigration de l’époque, d’après The Guardian.

Sans surprise, d’autres rappeurs ont connu des problèmes du même type. En 2008, Busta Rhymes a été interpellé au London City Airport puis renvoyé hors du pays. Il était en effet poursuivi pour agression et port illégal d’armes aux États-Unis, ce que les autorités voyaient d’un très mauvais œil. The Game a quant à lui été touché d’une interdiction de se rendre au Canada en 2011 à cause de son affiliation avec les Bloods, le plus célèbre gang des États-Unis avec les Crips.
Article co-écrit avec Maxime Retailleau.