À Chicago l’électro n’est pas considérée comme de la “vraie” musique

À Chicago l’électro n’est pas considérée comme de la “vraie” musique

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Par Bérénice Rebufa

Publié le

Les autorités du comté de Cook (qui englobe une partie de Chicago) ne considèrent pas les DJ comme des artistes. Un argument pour demander près de 200 000 euros d’arriérés d’impôts à des clubs de la ville.

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Les DJ ne sont pas de “vrais” artistes pour une partie des autorités de Chicago. Une affirmation qui pourrait coûter très cher aux clubs de la ville. Dans le comté de Cook, qui englobe plusieurs quartiers de Chicago, une taxe de 3 % est prélevée sur tous les évènements de “divertissement” payants. Cette loi de 1996 est toutefois nuancée. Les salles de 750 personnes ou moins, et accueillant une prestation culturelle “live“, sont exemptées de cette taxe, une façon pour la région de préserver une activité culturelle.

Malheureusement, la musique électro ne fait pas partie de l’un des “beaux arts” épargnés par les autorités. Un argument qui pourrait rapporter au comté 200 000 dollars d’arriérés d’impôts (environ 179 400 euros). La somme est réclamée à deux clubs de la ville, le Beauty Bar et l’Evil Olive.

Anita Richardson, la juge administrative du comté de Cook qui mène l’enquête, justifie cela en affirmant que des performances live de rock, country, rap, et électro ne rentrent pas dans les normes de “musique” ou de “culture” du comté. Elle a même ajouté que seuls les petits sites réservés aux orchestres symphoniques ou aux opéras n’auraient pas à payer.

Une sorte de discrimination musicale en contradiction avec la ville. En constante ébullition culturelle, Chicago a vu passer de nombreux artistes dans ses clubs (Kanye West entre autres). C’est même dans cette ville qu’est née la house music. Célébré une fois par an, le “Frankie Knuckles Day” rend hommage au DJ qui a rendu célèbre ce style musical.