Beach House revient avec 7, un album rayonnant

Beach House revient avec 7, un album rayonnant

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Par Sophie Laroche

Publié le

Pour son septième album, Beach House brille par sa constance à proposer un son hors du temps qui transporte toujours aussi loin.

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Difficile de saisir les contours de la musique de Beach House. Incandescente, hypnotique, nostalgique. À la manière des peintures impressionnistes, elle s’inscrit dans le réel sans vraiment y correspondre. Elle invoque des émotions familières et universelles tout en restant étrangère à la réalité. Quand on parle de Beach House, on parle d’ailleurs souvent de dream pop, d’une performance à la fois complètement intime et en même temps insaisissable. 7, le nouvel album du groupe, n’échappe pas à cette logique. Loin de là.

Succédant aux albums Depression Cherry et Thanks for Your Lucky Star sortis successivement en 2015, 7 possède, par son appellation, quelque chose d’à la fois cryptique et de complètement terre à terre. Bien sûr, ce choix fait référence à son statut de septième album du duo.

Le groupe a cependant poussé la logique à l’obsessionnel en calculant chaque paramètre de sa conception en fonction de ce chiffre. D’après Pitchfork, si le premier single de l’album est sorti le 14 février dernier (soit le 14/2), c’est que l’addition de tous les chiffres est égale à 7 (1+4+2). Aussi, en ajoutant les onze pistes de l’album à la discographie du groupe, on atteint 77 titres et le numéro de série initial du disque était 777.

À l’écoute de ce nouveau projet, on ne peut que constater la constance avec laquelle Beach House arrive, album après album, à nous plonger dans sa bulle cotonneuse sans jamais se répéter. Tout en conservant son ADN difficilement imitable, le duo constitué d’Alex Scally et de Victoria Legrand arrive à faire de chaque morceau une découverte.

On se sent tantôt plongé sous un ciel orageux, électrisé par les guitares de “Drunk in L.A.”, tantôt complètement serein et apaisé sur le doux “Lose Your Smile” pour finir par une conclusion transcendante avec “Last Ride”. La voix omnisciente de Victoria Legrand nous fait alors ses adieux sur un morceau de 7 minutes (ou 6:59 minutes précisément), comme un dernier clin d’œil à la logique du projet.

Dans sa review d’album, Pitchfork a écrit de manière assez juste : “Vous entrez dans leur projet de la façon dont vous vous installez dans une salle de cinéma, demandant à être submergé et baigné de lumière.” Avec le retour des beaux jours, on vous recommande vivement d’écouter l’album la fenêtre grande ouverte et de vous laisser aller à la lumière de ce projet éclatant.

7 de Beach House est disponible depuis le 11 mais 2018.