Andre 3000, un retour qui fait du bien au rap

Andre 3000, un retour qui fait du bien au rap

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Par Rachid Majdoub

Publié le

En deux couplets seulement, la moitié d’Outkast a plié le game 2K16.

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Deux couplets et puis s’en va (pour l’instant). Andre 3000 est la moitié de l’une des toutes meilleures formations de l’Histoire du hip-hop, si ce n’est la plus grande pour certains. Et l’un des rappeurs les plus doués de notre époque. Absent depuis son sixième album, Idlewild, sorti en 2006, Outkast manque cruellement au rap. Délestez-vous de votre mélancolie, le duo pourrait signer son retour prochainement.

Pour faire monter progressivement l’excitation et dire “Hey yaa, j’suis toujours là !”, Andre 3000 a pointé le bout de son nez cette année avec deux apparitions monstres. Deux performances sur deux des plus importants albums depuis le mois de janvier, entre lesquelles il aurait pu au passage ajouter : “Voilà ce qu’est du vrai rap”, histoire de rappeler à la nouvelle génération qui il est, ce qu’il vaut, et comment cracher sur un anti-pop. Les vrais le savent, et retiennent les sorties remarquables du MC parmi la flopée de titres en tous genres proposés par Internet et ses plateformes de streaming.

“Solo (reprise)”

Avec talent, aisance et une détermination limite surprenante, Andre 3000 a régné sur le nouvel album de Frank Ocean (oui, encore lui), Blond. D’un seul semi-titre présenté comme une reprise de “Solo” (l’un des meilleurs morceaux du disque de celui-dont-il-ne-faut-plus-prononcer-le-nom), le rappeur en a fait un monument, pour le placer en tête des pistes les plus importantes d’un album dont il est l’invité.

En quelques mesures – enregistrées il y a deux ans selon CeeLo Green, Andre 3000 a remis en place bien des apprentis rappeurs en donnant une véritable leçon ; que ce soit à travers le flow, la justesse et les paroles employés, s’adressant notamment aux “artistes” qui n’écrivent pas ou plus leurs paroles.

Et pas besoin d’artifices niveau production, un simple piano suffit. Après une ultime accélération à couper le souffle, la voix s’arrête sec, laissant l’instru’ se dissiper lentement avant un repeat immédiat tant on aimerait que le titre soit plus long. Mais finalement, sa courte durée n’est pas si malvenue. Voilà la première et marquante entrée en matière pour Andre 3000 en 2016.

“The Ends”

La deuxième, plus récente, a frappé le deuxième album de Travis Scott, Birds in the Trap Sing McKnight. Le membre de Grand Hustle et GOOD Music s’est ainsi payé le luxe d’inviter Andre 3000, pour l’accompagner sur un titre, à savoir la piste 1, intitulée “The Ends”.

Et rebelotte, le mec a plié le morceau d’un couplet qui mérite d’être inscrit au panthéon des meilleures performances dans un featuring de cette année.

Ce qui frappe ici, c’est que le bonhomme a su traverser les âges et les genres pour s’adapter à la temporalité dans laquelle il évolue et, bien au-delà, la maîtriser. Tout en racontant l’histoire d’un serial killer des années 70.

Rappelons tout de même que sa longévité et un tel niveau aujourd’hui sont surprenants, car rares sont les rappeurs à conserver une telle fraîcheur pendant 20 ans de carrière.

Et pour ceux qui n’étaient pas encore nés ou assez grands pour se rendre compte du chemin parcouru par l’un des emcees les plus importants de l’Histoire (à juste titre, il figure constamment parmi les dix plus grands, aux côtés des Tupac, Biggie, Rakim, Jay Z, Eminem…), petite piqure de rappel avec la meilleure performance d’Andre 3000 de tous les temps (oui, c’est subjectif) sur le titre de l’un des albums les plus cultes du hip-hop :