À Solidays, j’ai touché un clitoris géant et vu une chlamydia pour la première fois

À Solidays, j’ai touché un clitoris géant et vu une chlamydia pour la première fois

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© Lise Lanot

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Par Lise Lanot

Publié le

Chaque année au festival parisien, l’exposition "Sex in the City" déculpabilise et sensibilise le public sur le sujet "infini" des sexualités.

Saviez-vous qu’“un bon tiers des 75-85 ans ont des relations bucco-génitales” ? Que le clitoris concentre “7 500 terminaisons nerveuses” et que le faux sperme des vidéos porno se fabrique à base de lait concentré sucré et de blanc d’œuf ? Moi non plus. Tout cela, je l’ai appris pendant ma visite de l’exposition “Sex in the City”, organisée tous les ans par le collectif Solidarité Sida pendant le festival Solidays.

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Je dois vous avouer, cher lectorat, que lorsque ma directrice de rédaction m’a demandé de visiter l’exposition lors de ma venue à Solidays, je l’ai vu comme un simple bonus au milieu de tous les concerts du festival. Tant qu’à être transparente, je vais même vous avouer que, le premier soir, n’ayant pourtant bu que de l’eau, j’ai complètement oublié l’exposition et ne m’en suis souvenue qu’à 2 heures du matin, face à Soso Maness, alors que l’exposition avait fermé ses portes depuis un moment.

Qu’à cela ne tienne, je suis revenue le lendemain et n’ai pas regretté. L’exposition constitue un élément phare du festival et est présentée au public depuis le début des années 2000. Chaque édition rassemble néophytes et habitué·e·s de tout âge, les bénévoles m’assurant voir défiler “entre 10 000 et 12 000 personnes sur le week-end”.

Les bénévoles en question, formé·e·s aux sujets relatifs aux sexualités et à la prévention par Solidarité Sida, forment la clé de voûte de l’exposition. Pensée comme un labyrinthe de 45 minutes, celle-ci présente différents ateliers interactifs et informatifs.

L’idée est d’aborder les sexualités, sans tabou, sans complexe, le plus sereinement possible. Attention, nous ne sommes pas à une cérémonie des Hot d’or pour autant et les bénévoles font très attention au vocabulaire choisi et à l’aisance de leur public.

Au bar à sex-toys, la bénévole en charge a commencé par me demander si j’étais à l’aise avec le fait de parler et de voir des jouets érotiques, avant de sortir de sous le comptoir divers objets bigarrés et colorés.

Après une entrée dans un vestibule parsemé de définitions relatives aux orientations et identités de genre et de statistiques, j’ai joué avec des inconnu·e·s à un “Burger Quiz des sexualités”, j’ai vu deux personnes jouer à un “Beer-pong des IST” permettant d’en apprendre plus sur les infections sexuellement transmissibles, leurs symptômes et leurs traitements, et j’ai tenu entre mes mains un clitoris géant.

Entre légèreté et gravité

Chaque année, l’exposition veille à rester d’actualité et s’attelle à explorer des sujets propres à nos générations, à l’instar du chem sex ou de l’industrie du porno (notamment comment la rendre plus féministe et inclusive).

L’idée, rapporte Élise, une des bénévoles de l’exposition, est de “décentrer la sexualité de ce qui est très normé dans les codes hétérosexuels”. “La sexualité est infinie”, ajoute-t-elle dans un sourire.

Déculpabilisant et léger, le parcours n’omet pas de parler consentement, de culture du viol et de rapports de domination. Oscillant entre sujets légers et graves, l’exposition ne laisse jamais le public désœuvré : de l’accueil à la sortie, bénévoles et sexologues sont là pour répondre aux interrogations d’un public clairement enthousiaste.

Konbini, partenaire de Solidays.