5 talents émergents à découvrir au Pitchfork Avant-Garde

5 talents émergents à découvrir au Pitchfork Avant-Garde

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Par Naomi Clément

Publié le

Du 25 au 29 octobre, le Pitchfork Music Festival revient pour faire danser la capitale. Voici cinq jeunes artistes à ne pas rater.

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Comme à chaque automne depuis 2011, le Pitchfork Music Festival fait vibrer la capitale française grâce à une programmation pointue et éclectique. Pour cette édition 2016, on retrouvera quelques noms bien connus des ondes, à l’instar de Chet Faker, Todd Terje ou M.I.A., qui viendront défendre leur musique chérie dans le cadre du “Main Event”, la scène principale du festival, qui se dressera du 27 au 29 octobre dans l’enceinte de la Grande Halle de la Villette.

Mais le Pitchfork Festival, c’est aussi (surtout ?) l’occasion de découvrir un paquet de jeunes artistes émergents – mais pas moins doués que leurs aînés. Désireux de dénicher les talents cachés de demain, le Pitchfork Festival a également créé le Pitchfork Avant-Garde : un évènement plus petit que celui prenant place à la Grande Halle de la Villette, qui se déroulera dans 7 salles du quartier de Bastille les 25 et 26 octobre prochains. On y verra notamment JONES et Tommy Genesis, dont nous vous parlions récemment, et une vingtaine d’autres jeunes pousses. Voici les artistes qui nous ont déjà conquis.

Smerz

Originaire de Norvège, Smerz distille une house envoûtante, sublimée par des chants sensuels. Composé de Tirzah & Mikachu, deux jeunes femmes au style bien affirmé, le duo commence à faire parler de lui l’année dernière, en imposant sa musique minimaliste sur les scènes de Roskilde, Insomnia ou Way Out West, trois festivals respectivement basés au Danemark, en Norvège et en Suède.

Mais c’est grâce à “Because”, un single sorti début 2016 et sur lequel il est quasi impossible de ne pas mouvoir ses hanches, que la paire s’exporte au-delà des frontières scandinaves. “‘Because’ parle du fait d’être négligent tout en voulant ne pas l’être ; du fait d’essayer de se disputer, que l’on soit heureux ou non”, expliquaient les deux acolytes à i-D en janvier 2016.

Smerz viendra défendre les couleurs de son nouvel EP, Okey, sur lequel on retrouve notamment “Blessed” (qualifié par Noisey de “banger”), le 25 octobre, à 21 heures, sur la scène du Supersonic.

Loyle Carner

Originaire du Sud de Londres, Loyle Carner tombe très tôt dans la marmite explosive de la grime, captivé par des MC’s comme Skepta, Kano, Ghetts ou Lethal Bizzle. Cette musique si particulière, qui conjugue agressivité et lyrisme à la perfection, permet rapidement au jeune garçon d’exprimer sa passion première : la poésie.

Quand j’étais plus jeune, je faisais beaucoup de poésie, et l’anglais était ma matière préférée à l’école, bien que je fus dyslexique”, confiait Loyle Carner à The Line of Best Fit en 2015. “Quand j’ai découvert qu’il existait un domaine dans lequel mon petit accent du Sud de Londres ne serait pas considéré comme dérangeant, ou pas à sa place, j’ai tout de suite foncé.

Trois ans après ses débuts avec “Eleven”, Loyle Carner sculpte à présent un son teinté de grime et de hip-hop old school, qu’il agrémente tantôt de rock (“No CD”), tantôt de jazz (“Ain’t Nothing Changed”). Une identité forte et affirmée qui a fini par taper dans l’œil de Kate Tempest et de Joey Badass, avec lequel il a fait quelques dates, et qui le propulse aujourd’hui sous le feu des projecteurs du Pitchfork Avant-Garde. Rendez-vous le 25 octobre à 20 h 30 au Café de la Danse pour le voir en live.

Okay Kaya

La musique n’était pas le choix premier d’Okay Kaya. Née d’une mère norvégienne et d’un père américain, Kaya Wilkins (de son vrai nom) a 18 ans lorsqu’elle quitte sa petite ville natale de Nesoddtangen, aux abords d’Oslo, pour tenter sa chance dans le mannequinat. Elle s’envole d’abord pour Londres, où elle ne rencontre pas le succès escompté, et un an plus tard pour New York, où la désillusion se poursuit. “J’étais pas mal déprimée et je n’avais pas beaucoup d’amis”, racontait-elle à Radio Nova en août dernier.

C’est pendant cette période de solitude que la jeune femme compose ses premiers morceaux, accompagnée de son éternelle guitare, un instrument qu’elle a apprivoisé plus jeune grâce aux encouragements de son grand frère. La nuit tombée, Kaya Wilkins couche ses pensées sur du papier, dans la pénombre de sa chambre. Des sessions d’écriture nocturnes qui donnent lieu fin 2014 à une première mixtape, dont les titres doux et Lo-Fi finissent par captiver l’attention de King Krule, Adele ou The xx. Grâce à ces derniers, la chanteuse sort “Damn, Gravity” et “Clenched Teeth”, deux morceaux teintés de mélancolie qui incarnent l’ADN profond d’Okay Kaya.

Depuis, l’Américano-Norvégienne a été signée sur le label Hot Charity Recording, a assuré les premières parties des tournées de Leon Bridges et de Tobias Jesso Jr., et a même participé à la composition de la musique du ballet Tree of Codes aux côtés de Jamie xx. Une artiste pleine de promesses, à découvrir le mardi 25 octobre à 21 h 30 sur la scène de La Loge.

Manast LL’

Avec ses paroles chantées dans la langue de Shakespeare et ses productions cloud, Manast LL’ semble, de prime abord, tout droit sorti des États-Unis. Pourtant, ce jeune MC de 21 ans est un pur produit de l’Hexagone. Originaire d’Orléans, désormais installé entre Paris et Montréal, Manast LL’ distille un rap éthéré et sensuel, rappelant à certains égards un PartyNextDoor ou un Clams Casino.

Grâce à des premiers morceaux comme “Yung N Fly” ou “Blue Wave”, discrètement balancés sur sa page SoundCloud, Manast LL’ est parvenu à conquérir le cœur du label Kistuné, sur lequel il est désormais signé, et avec lequel il s’est associé en mai dernier pour sortir “Known as Sookah”. Un EP constitué d’un seul et même titre (“Sookah”) revisité dans six atmosphères différentes, qu’il viendra défendre sur la scène du Café de la Presse le 25 octobre à 19 h 45.

Mabel

Mabel a la musique dans le sang. Et pour cause : sa mère n’est autre que la chanteuse Neneh Cherry, connue pour avoir interprété le superbe “Woman”, et son père, Cameron McVey, se cache derrière l’un des groupes les plus novateurs en matière de trip-hop : Massive Attack.

Marquée par la culture du R’n’B contemporain, qui connaît une effervescence sans précédent aux États-Unis à la fin des années 1990, la Londonienne de 20 ans s’est façonnée un univers old school teinté de douceur et de mélancolie, tout en se construisant une image réminiscence du temps d’Aaliyah, des TLC et autres Destiny’s Child, faite de gloss, de créoles et d’ongles vernis infinis.

Après avoir dévoilé “My Boy My Town”, “Know Me Better” et repris le mythique “Say My Name”, Mabel a récemment dévoilé “Thinking of You”. Une sublime ode à l’amour, marquée par la vulnérabilité et acclamée par la critique, qui retentira à coup sûr sur la scène du Badaboum, où elle se produira le 25 octobre à 21 heures.

Découvrez les autres artistes programmés dans le cadre du Pitchfork Music Festival de Paris sur le site du  festival.