AccueilPop culture

5 artistes à ne pas rater au Pitchfork Festival

5 artistes à ne pas rater au Pitchfork Festival

avatar

Par Théo Chapuis

Publié le

Health : le noise, c’est la santé

Artistiquement, Health est un groupe auquel il est difficile de reprocher quoi que ce soit : leur noise à eux, c’est le résultat d’une indigestion des agressions industrielles de Nine Inch Nails ou de Liars et d’une lutte à mort entre un batteur à la virtuosité disproportionnée et des robots-synthétiseurs-extraterrestres débarqués sur Terre pour détruire les tympans de la race humaine.
Après un Get Color impressionnant de maturité en 2009, les petits malins de Los Angeles revenaient asseoir leur toute-puissance bruitiste avec Death Magic cette année – et les six ans d’attente valaient le coup. Le petit dernier élargit encore un peu les horizons soniques de Health, jonglant entre post-punk hanté, beats technoïdes passés à la sauce feedback, pastiche de pop katyperryesque.
Rassurez-vous : en concert, le groupe n’en oubliera pas pour autant de broyer vos oreilles comme les vulgaires morceaux de chair et de cartilage qu’elles sont, coincées entre les lames synthétiques aiguisées et l’avalanche de tonnes de percussions dévalant votre conduit auditif en hurlant.

À voir aussi sur Konbini

Four Tet : le magicien électro

Kieran Hebden est ce qu’on pourrait appeler un magicien. Un magicien de la musique électronique, qui transforme n’importe quel sample ou son en un truc sublime. Qu’il s’agisse de post-rock, de house, d’hip-hop ou même de ce qui peut se rapprocher plus ou moins à de l’EDM, le bonhomme semble ne jamais rater son coup.
Son aventure (solo) démarre en 1998 et n’est visiblement pas sur le point de s’arrêter. Lorsqu’il ne balance pas une fournée de nouveaux morceaux, que ce soit avec un album, un mix, ou encore sous la forme d’inédits offerts généreusement à ses fans, il collabore avec d’autres musiciens, tels que Jamie XX, Thom Yorke, Omar Souleyman ou encore Rome Fortune (qui sera également de la partie au Pitchfork Festival).
Et s’il était déjà venu à la précédente édition du festival, cette année sera probablement différente : il vient de sortir son neuvième album Morning/Evening (deux morceaux de 20 minutes chacun, en gros), le premier en deux ans.

Run The Jewels : le duo rap game

Killer Mike + El-P = Run The Jewels. L’équation commence à être connue. Depuis 2013, le duo sévit, produisant des morceaux toujours au dessus du game, aux textes toujours plus engagés et énervés. Ce n’est pas pour rien que Pitchfork élisait justement leur dernier opus meilleur album de 2014. Rien que ça.
Alors qu’ils viennent de sortir, ce qui devait être au départ une simple blague, ce même album entièrement remixé avec des bruits de chats, les deux Américains continuent de tourner. Mais plus pour longtemps, si l’on croit leur dernier interviews pour DIY, où ils expliquent qu’ils passeront probablement toute l’année 2016 en studio à pondre leur nouveau bébé.
Ce passage en France pourrait de fait être leur dernier avant pas mal de temps. Et s’il vous faut un argument supplémentaire, Killer Mike et El-P sont de vrais bêtes de scènes comme on en a rarement vu. Littéralement. Un concert définitivement immanquable, pour les fans autant que pour les non-initiés.

Kurt Vile : la folk oklm

Détendez-vous. Prenez un thé, pressez play sur “Pretty Pimpin”, son dernier titre, posez vos pieds sur la commode, comme cela, et attendez que ça fasse effet. Pour son retour avec un sixième album (intitulé B’lieve I’m Goin down) en sept ans d’une carrière déjà bien remplie, le compositeur américain Kurt Vile, ancien de The War on Drugs, toujours armé de sa nonchalance, distille une folk purement américaine, inspirée autant par Bob Dylan, Bruce Springsteen que Neil Young.

S’il fallait un autre argument pour vous pousser à aller jeter une oreille à Kurt Vile au Pitchfork, dites-vous que son nouvel album est le fruit d’une intense collaboration entre une ville cosmopolite (New York), une cité des anges (Los Angeles) et un désert fait de cactus (Joshua Tree). Et on ajoutera un nom, celui de Robert Schapf, connu pour avoir été le producteur d’Elliott Smith (Either/Or) et de Beck (Mellow Gold). Ce samedi, si vous croisez un mec avec un banjo, une guitare lap-steel ou un orgue Farfisa, ce sera Kurt.

Nao : princesse du R’n’B

Si le R’n’B se porte bien en 2015, c’est grâce à l’aune de ses nouvelles princesses qui, tout doucement, font résonner leur voix. C’est le cas de la Londonienne Nao, 24 ans, qui n’en finit pas de nous charmer. Nous vous en parlions ici ou , au cours d’une histoire d’amour qui dure depuis sa découverte avec le titre “Take Control Of You” et, encore avant, avec “So Good”.

Après un premier EP réussi, So Good, puis un deuxième intitulé February EP, noté 8,4/10 sur Pitchfork, la chanteuse-compositrice s’impose de plus en plus comme l’une des valeurs sûres du R’n’B. Avec une grande influence 90’s qui se ressent au niveau rythmique sur une couche de lourdes basses, Nao flirte avec les bases du rhythm and blues, quelque part entre les Britanniques AlunaGeorge et FKA Twigs.
Aérienne et élégante, sa musique sera à savourer en live au Pitchfork Festival 2015. En attendant, découvrez son tout nouveau titre sorti il y a quelques jours :

 
Article co-écrit par Theo Chapuis, Arthur Cios, Louis Lepron et Rachid Majdoub