Voici 3 raisons de regarder le documentaire Billie Eilish: The World’s a Little Blurry

Voici 3 raisons de regarder le documentaire Billie Eilish: The World’s a Little Blurry

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Par Aurélien Chapuis

Publié le

Diffusé sur Apple TV, ce film de R. J. Cutler offre un portrait percutant de la superstar, et décrypte l’adolescence en filigrane.

Le documentaire Billie Eilish: The World’s a Little Blurry s’ouvre sur une vidéo de la jeune artiste, seulement âgée de 13 ans, chantant son célèbre “Ocean Eyes”. C’est hypnotique, dès les premières minutes, et on comprend l’équation qui rend Billie Eilish si unique, un mélange entre une technique vocale incroyable et une simplicité déconcertante dans l’interprétation.

Dès la séquence d’après, nous sommes en 2018 et Billie est déjà une énorme star. Réalisé par R. J. Cutler, le film documentaire va alors suivre la chanteuse pendant deux ans, de l’élaboration de son album WHEN WE ALL FALL ASLEEP, WHERE DO WE GO? aux tournées, en passant par la réalisation de visuels ou d’interviews promo. Très long (plus de 2 h 30) mais aussi très prenant, ce film décortique l’une des réussites pop les plus fulgurantes de ces dernières années, depuis les doutes sur le premier album jusqu’à la raffle de six Grammy Awards en 2020. Voici 3 raisons de regarder de toute urgence ce documentaire unique sur Billie Eilish.

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Une immersion dans son quotidien familial

Le plus marquant dans le film reste le contact perpétuel de Billie Eilish avec sa famille, ses parents Maggie Baird et Patrick O’Connell, omniprésents à chaque instant, et son frère Finneas, qui compose et réalise sa musique avec elle. Tout le documentaire est articulé autour de leurs relations et de leurs réactions aux événements qui bouleversent continuellement la vie de Billie.
Sa relation avec son frère est vraiment touchante. On sent qu’ils n’ont pas besoin de se parler beaucoup pour se comprendre parfaitement. C’est cette fusion qui leur permet de créer de nouveaux morceaux. Les idées s’échangent dans leur chambre d’adolescents et les tubes se façonnent entre deux discussions dans la cuisine. Et c’est passionnant d’assister à une conversation autour de la composition de “bad guy”, le tube ultime de la chanteuse, pendant que la maman s’occupe du jardin et que le papa prépare des jus de fruits. Parfois, le ton monte, Finneas cherchant toujours à faire des tubes, quand Billie en a marre. Et les parents modèrent habilement les deux enfants en pleine recherche créative.
Dans l’ensemble, les parents jouent un rôle crucial ici, discutant, admettant leurs erreurs et offrant beaucoup d’espace pour laisser une vie d’adolescente à la plus grosse star du moment. Ils interviennent souvent dans son processus d’apprentissage, que ce soit dans la conduite de sa voiture de sport, une énorme Dodge Charger, ou sa relation avec son petit ami, qui paraît tellement “normale” que c’en est troublant.
L’histoire racontée dans Billie Eilish: The World’s a Little Blurry est basée sur le contraste entre le quotidien dans la maison familiale, cocon créatif et enveloppant, et les tournées gigantesques à travers le monde, où Billie pense à ceux qu’elle a laissés à la maison et qui lui manquent.

Une lutte continuelle avec son corps et ses émotions

Sans voix off, le film offre une version brute de la superstar aux adolescents du monde entier. On l’aperçoit ainsi dans ses joies les plus intenses mais aussi dans ses moments de détresse, de doute et de souffrance. Et sa douleur est très communicative, quand on la voit lutter contre son corps. On apprend que Billie était une passionnée de danse dans son enfance mais que, suite à un accident, elle a eu de gros problèmes musculaires. Ainsi, pendant la tournée, Billie a beaucoup de mal à marcher, elle fait des exercices et place des sacs de glace sur ses tibias après chaque prestation. Elle dit même : “Mon corps sera toujours brisé, même si je le guéris.”
Le documentaire aborde aussi par petites touches le déficit de l’attention, la dépression et le syndrome de la Tourette dont souffre Billie. Pas du tout misérabilistes, ses petits moments difficiles s’intègrent dans un quotidien stressant mais toujours contrebalancé par des éléments positifs. Ainsi, on voit Billie plongée dans d’intenses sessions de création avec Finneas quand il faut prendre des décisions sur la structure d’un morceau. Mais plus tard, après un concert épuisant, Billie est victime d’un toc pendant quelques secondes, sous les yeux bienveillants de son équipe et de sa famille qui la rassurent et l’entourent.
Les carnets de croquis et paroles de Billie Eilish sont aussi souvent montrés, mélangeant monstres sous le lit et tendances suicidaires, comme un journal de sa vie d’adolescente qui doute. Dans un test de chanson, elle écrit qu’elle hésite toujours à sauter du toit. Présente, sa mère lui demande alors si c’est un geste auquel elle pense vraiment, qu’elle se voit faire. Et Billie répond : “L’écrire et le chanter m’évitent de le faire.” Cette fatalité et ce désarroi occupent une place centrale dans le quotidien de la chanteuse, laissant entrevoir un mal-être profond, sans que le documentaire n’insiste trop, comme pour lui laisser quelques secrets.

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