“I’m a Slave 4 U” a 20 ans : 3 choses à savoir sur le titre qui a propulsé Britney Spears

“I’m a Slave 4 U” a 20 ans : 3 choses à savoir sur le titre qui a propulsé Britney Spears

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“I’m a Slave 4 U” (©Youtube)

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Par Joséphine de Rubercy

Publié le

Il y a 20 ans déjà, ce titre iconique changeait la carrière de Britney à tout jamais, à ses risques et périls…

En février dernier, la sortie du documentaire Framing Britney Spears a secoué les États-Unis. Alors qu’il est maintenant visible sur Amazon Prime, ce film du New York Times propage ses ondes de choc dans le monde entier. L’enquête, qui révèle une Britney Spears détruite par le sexisme et la violence du show-business, est l’occasion de revenir sur la carrière de l’artiste américaine, qui résonne encore aujourd’hui. Comme elle est plutôt carrément longue, on a décidé de se concentrer sur l’album Britney, sorti en octobre 2001, qui fête ses 20 ans cette année (un petit coup de vieux, peut-être ?).
Au début des années 2000, Britney Spears a une forte emprise sur le monde de la musique. Jeune adolescente, la chanteuse et danseuse est parvenue à s’imposer comme la pop star de la future décennie grâce à deux albums certifiés diamant (Baby One More Time et Oops!… I Did It Again), des titres en tête des palmarès, trois tournées de concerts au succès commercial immense et des légions entières de fans dévoués. Bref, sa carrière de hit girl (next door) jeune et candide est déjà toute tracée.
Pourtant, Britney (2001) sera le point final de cette ère de l’innocence et marquera le début d’une nouvelle carrière pour la chanteuse. Dans l’album, le titre le plus significatif de cette évolution est “I’m a Slave 4 U”. C’est surtout le tout premier single à sortir en septembre 2001 et, en somme, l’extrait qui donnera le ton du projet à venir. Que ce soit le texte, la mélodie ou le clip, le morceau incarne pleinement le passage à l’âge adulte de Britney, qui a troqué ses jolies nattes et son uniforme d’écolière contre une image de bad girl. Un changement d’univers artistique assez décapant, qui en a surpris plus d’un.
Pour vous le prouver, voici trois choses à savoir (ou à se rappeler) sur “I’m a Slave 4 U”, le titre qui a changé la carrière de Britney.

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Une première collab avec The Neptunes et une Britney en mode R’n’B

Avec “I’m a Slave 4 U”, Britney Spears s’éloigne de son style pop rock habituel, qui avait jusque-là été synonyme de succès, pour s’aventurer dans les profondeurs du R’n’B. Écrite et produite par Chad Hugo et Pharrell Williams, qui forment le groupe The Neptunes, la chanson “I’m A Slave 4 U” était à l’origine destinée à Janet Jackson et All for You, son septième album (tout comme le titre “Boys”, la deuxième contribution du duo à l’album Britney). À l’époque très ancrés dans le hip-hop, les Neptunes permettent à Britney d’opérer un virage à 360 °C sur la vibe caliente des productions R’n’B des années 2000.


Lorsque le groupe a présenté le titre à Britney, la pop star est ravie. Le timing de “I’m a Slave 4 U” est parfait pour Britney en termes d’image et de paroles. “Ba-by, ne veux-tu pas danser sur moi, pour un autre temps et un autre lieu”, entend-on sur un rythme hypnotique très sexy.
Dès le début du titre, sa résolution est claire : “Vous tous, vous me regardez comme une petite fille, mais avez-vous déjà pensé que ce serait bien pour moi d’entrer dans ce monde / Je me dis toujours n’entre pas dans ce club, eh bien j’essaie juste de comprendre pourquoi, parce que la danse c’est ce que j’aime.” “I’m a Slave 4 U” permet donc à Britney d’assumer son passage à l’âge adulte et d’extérioriser sa sexualité, ses anciens titres ne présentant que de coquettes suggestions.
À côté de ça, le morceau montre l’élargissement de la signature vocale de Britney, avec une intention beaucoup plus intense. Tout au long de la chanson, il y a des chuchotements, des halètements et des petites phrases érotiques balancées entre deux souffles sensuels. Le tout détonne avec la voix claire et fluette de “Baby One More Time”. Malgré un tel changement de ton, “I’m a Slave 4 U” résonne aujourd’hui plus que jamais comme du Britney tout craché.

Dans un clip (ultra) torride, Britney est désormais une bad bitch

Après avoir écouté le titre, c’est sûrement en regardant le clip que le public a été le plus abasourdi. Britney a clairement quitté les couloirs du lycée et les conventions pour une tout autre ambiance. La vidéo, réalisée par Francis Lawrence et sortie fin septembre 2001, a été tournée entre le 1er et le 2 septembre en Californie à Universal City, des Studios Universal. On y voit Spears en compagnie de plusieurs danseurs et danseuses, occupant une maison vide qui ressemble à des bains publics.

La température est élevée, comme le laisse deviner la transpiration dégoulinante des figurants. Au milieu de cette sécheresse, Britney apparaît dans un crop top rose scintillant de sueur et laissant apparaître son ventre (tellement plat et tonique que c’en est énervant). La chanteuse bouge avec sensualité sur une chorégraphie très tactile de Brian Friedman. Avec ces collés-serrés de Britney sur la piste, on est bien loin des pas de danse bien placés qu’on lui connaissait.
D’un regard effronté, elle joue avec la caméra en susurrant être “esclave de la musique”. Sa danse du ventre (qu’elle a apprise spécialement pour le clip) et sa moue affriolante rendent chaque scène plus chaude que la précédente. En toute fin de clip, un torrent de pluie inespéré s’abat et chacun se rue sur un balcon pour profiter d’une humidité bienvenue.

Clairement, dans le clip “I’m a Slave 4 U”, Britney Spears n’est plus la princesse teen-pop bien soignée que le monde avait découverte peu de temps avant. Le style est beaucoup plus sauvage, il fait (très) chaud, et Britney se présente plus négligée (mais plus magnifique) que jamais. Alors qu’elle semble s’exprimer librement pour la première fois, cette nouvelle identité de bad girl lui collera à la peau jusqu’à aujourd’hui (pour le meilleur et pour le pire).

La naissance d’une showgirl aux MTV Video Music Awards

La “hot attitude” du clip de “I’m a Slave 4 U” ne peut être concurrencée que par sa désormais célèbre interprétation en direct du titre aux Video Music Awards de 2001. Elle reste l’image la plus emblématique associée à “Slave”. Sur un thème tropical, la jeune femme âgée à l’époque de 19 ans est arrivée sur scène avec un python vivant de 11 kg, nommé Banana, autour de son cou. Les regards estomaqués d’un public en folie se sont immédiatement braqués sur la chanteuse, plus sexy que jamais, et son corps athlétique parsemé de paillettes.

Vêtue d’un soutien-gorge vert en mousseline, d’un mini-short prolongé d’une traîne bleu et de bottes serties de bijoux, Britney fait sensation. Elle commence son interprétation en sortant d’une cage dans laquelle elle était enfermée avec un tigre blanc. Des danseurs en costumes inspirés de la jungle se trémoussent sur le sol aux côtés de la starlette, qui enchaîne parfaitement la chorégraphie et domine complètement la scène.
Cette performance stupéfiante de Britney n’a fait que renforcer l’impact de l’artiste sur l’industrie musicale, et confirmer son statut de showgirl internationale et la puissance de son aura. Le lendemain, elle apparaissait en une de nombreux journaux. Et 20 ans plus tard, la prestation reste toujours aussi iconique aux yeux du public. Dans un sondage de 2014, les lecteurs de Rolling Stone l’ont sacrée septième meilleure performance de l’histoire des VMA et, en 2017, Billboard l’a répertoriée comme l’une des 100 plus grandes performances des récompenses de MTV.

En sortant “I’m a Slave 4 U” il y a 20 ans, Britney met la barre encore plus haut. Le single marque un changement de direction artistique : il nous fait comprendre qu’il est temps de dire revoir à l’adolescente innocente pour accueillir une femme mûre qui assume sa sexualité sur des vibes très R’n’B. De pop starlette idole des jeunes, la chanteuse passe au rang de bad girl sulfureuse et performeuse hors pair. Britney domine alors le paysage de la pop et semble contrôler sa musique, son image et sa carrière. Mais alors qu’elle apparaît plus libre que jamais, l’avenir prouvera (malheureusement) à tous le contraire.