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Confessions d’un accro aux sneakers

Confessions d’un accro aux sneakers

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Par Yellow Kid

Publié le

“A mon époque, il fallait mériter sa paire”

“Combien de paires tu as, mais comment tu les stockes, et combien coûte ta paire la plus chère, et tu sais où je peux trouver ces Huarache? Et ces Blazer? Et ces Roshe?”

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“L’odeur chimique d’une paire neuve”

“Le sneaker effect”

Parce qu’au final, tout ça nous échappe, et on est conditionné. J’ai lu dans un magazine féminin (j’effectue une veille pour mieux comprendre cet animal complexe qu’est la Femme), qu’un homme devait absolument arborer des chaussures propres pour être digne d’intérêt. Donc tu te retrouves à avoir des dizaines de paires pour augmenter leur durée de vie. Et tout est remis en question quand tu découvres une étude sociologique qui affirme que tout le monde porte des Converse All Star, sauf que les petits aisés les portent bousillées et dégueulasses, et les petits du ghetto les portent neuves et en prennent soin. En même temps, les chaussures sont le véritable signe extérieur qui trahit ton identité. Aligne 10 personnes habillées exactement de la même manière, laisse les choisir leurs chaussures et tu en apprendras beaucoup plus sur eux qu’avec un test du supplément Psychologie.
C’est tellement un marqueur social que s’est installé aux USA le “Sneaker Effect”: les vendeurs de boutique de luxe ont tendance à mieux traiter les clients qui portent des baskets, en se disant qu’ils ont les moyens financiers de se pointer dans une grande maison en se foutant royalement des codes habituels. Rappelle-toi de la cour de récré, quand quelqu’un débarquait avec des Air Tech toutes neuves pendant que tu usais tes fausses LC Waikiki sur le goudron. Ce mélange d’admiration, de respect et de jalousie. De ta mère qui dégainait tes plus beaux habits pour la rentrée. De ce sentiment d’invincibilité quand tu choisissais toi même ta tenue pour la première fois, étoile de Mario puissance 10.
Mais aujourd’hui on n’a plus de rentrée, plus de dimanche soirs, seulement des devoirs. Alors on recrée artificiellement ces instants. On affirme notre indépendance, plus besoin des parents pour acheter la paire de ses rêves. Les rôles s’inversent beaucoup plus tôt que prévu, et il faut pas nous en vouloir de prolonger encore un peu la fausse insouciance. Après tout, il parait qu’on ne peut pas racheter son enfance, mais personne a dit qu’on ne pouvait pas essayer.
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Publié le lundi 16 septembre à 19h23.