Tony la Fripe, la friperie en ligne dont les rappeurs raffolent

Tony la Fripe, la friperie en ligne dont les rappeurs raffolent

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Par Manon Baeza

Publié le

Rencontre avec les créateurs de Tony la Fripe, compte Instagram dédié aux vêtements de seconde main, adoré par Roméo Elvis (et pas que).

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Derrière Tony la Fripe, se cachent Camille et Louison, deux frères natifs du Val d’Oise. Avant de s’intéresser aux vêtements, Camille faisait beaucoup de graffitis et de peintures sur toile avec son groupe “Ereska. Il a également travaillé dans la photographie et la vidéo. Louison, quant à lui, travaille toujours dans le cinéma en tant que comédien et régisseur. Véritables touche-à-tout dans le milieu créatif, depuis maintenant deux ans, Camille et Louison se consacrent principalement à la mode grâce à leur friperie en ligne.

Les débuts de Tony la Fripe

Sur un coup de tête, Camille délaisse son ancienne profession et embarque son frère dans une nouvelle aventure. Ensemble, ils décident de créer leur propre entreprise afin de mêler liberté, indépendance et créativité à leur quotidien.

“Il y avait beaucoup d’engouement et d’intérêt aux États-Unis et en Grande-Bretagne pour les revivals d’anciennes marques telles que Ralph Lauren, Tommy Hilfiger, Nike ou encore Stone Island… Je regardais ça avec attention dès les débuts car tout ce qui marche outre-Atlantique arrive forcément un jour en France”, explique-t-il.

“Nous avons toujours adoré le vintage et les objets qui appartiennent au passé. C’est un truc un peu familial. Notre père est un collectionneur de CD et de disques vinyles et une de nos tantes bosse dans un dépôt-vente en Vendée”, poursuit-il.

Sans aucun réseau professionnel mais avec beaucoup de motivation, d’intelligence et de passion, ils décident de créer Tony la Fripe.

Le vintage, une façon de se démarquer dans la mode

Aujourd’hui, le manque d’originalité au sein de la sphère mode pèse terriblement. Au-delà de son aspect écoresponsable, acheter des vêtements de seconde main permet de personnaliser son look. Acheter vintage, c’est aimer porter une pièce qui porte une trace du passé et qui possède une histoire unique. “La mode actuelle, je la trouve trop lisse, monotone et chère”, ajoute Camille.

Être “fripeur”, c’est avoir un goût certain pour l’histoire de la mode. Dénicher des perles rares, c’est également se rendre compte du nombre ahurissant de coupes, de matières et de styles différents qui existent. Chiner est un métier à part entière, c’est un véritable sport quotidien qui requiert beaucoup de patience et de déplacements. “Le processus se fait avec le temps et les contacts évidemment, c’est indispensable pour mieux ‘sourcer’ nos produits”, rajoute-t-il.

Instagram, l’élément clé de la réussite de Tony la Fripe

Plus de 45 000 abonnés et un soutien infaillible de Roméo Elvis, Tony la Fripe, c’est un compte Instagram en pleine expansion. Au-delà d’une simple plateforme visuelle, Instagram a été un véritable tremplin et un élément clé à la réussite de leur friperie. Évidemment, le piège de ce réseau social, c’est de réussir à monter un projet qui possède un minimum de singularité mais surtout ne pas reproduire ce que font les autres en termes de communication et d’esthétique.

“C’est bien fait Instagram, on peut papoter avec le monde entier grâce à un outil qui tient dans notre poche. Tu peux vite créer des connexions et montrer ton travail mais c’est important aussi de rencontrer les gens en dehors de ce contexte. Je pense qu’aujourd’hui, c’est une passerelle inévitable pour les futurs entrepreneurs et même les artistes”, commente Camille.

Dernièrement, on remarque un essor impressionnant des comptes Instagram dédiés à la fripe. Trouver des vêtements vintage est à la portée de tous mais trouver de belles pièces uniques, c’est un autre travail. “Pour les dégoter, la curiosité et la chance sont nécessaires”, confie-t-il.

Tony la Fripe, la friperie favorite des rappeurs francophones

Grâce à sa boutique en ligne, Tony la Fripe a le soutien de plusieurs rappeurs tels que Roméo Elvis, Caballero, JeanJass ou encore Sully. “Sa passion inconditionnelle pour les crocos nous a réunis, Roméo et moi”, admet-il. Lorsqu’on demande à Camille quels sont les vêtements les plus représentatifs de sa fripe, il explique qu’il n’y a pas de pièces en particulier qui ressortent du lot.

“En revanche, ce qui nous fait le plus vibrer, ce sont les fringues de Lacoste des 80’s et 90’s, celles de Ralph Lauren des années 1970 aux années 2000, et les T-shirts Nike des 90’s avec l’étiquette chromée, la virgule et le logo rouge… J’allais oublier les maillots du PSG avant les années 2000”, nous explique-t-il.

Leur clientèle, quant à elle, est très éclectique. Elle mêle à la fois les personnes aux goûts pointus aux clients qui sont à la recherche de choses spécifiques, en passant par les plus curieux qui tombent sur leur site par le plus grand des hasards. Une chose est sûre : les Français sont une clientèle de plus en plus pointilleuse et fidèle.

Les bons plans pour chiner quelques perles rares

Si Paris et sa banlieue possèdent quelques perles rares, les meilleures villes pour chiner sont Los Angeles, Londres, Tokyo et New York, selon Camille. Et pour les amoureux de la fripe, Tony nous a donné quelques bonnes adresses. À Londres, Waveygarms est l’un des meilleurs shops, à l’origine du mouvement vintage en Grande-Bretagne.

Sean Wotherspoon est l’un des créateurs et propriétaires du shop Round Two, à Los Angeles. C’est une véritable encyclopédie sur Nike et le véritable boss du vintage, assure Camille. Procell est le shop incontournable de New York qui possède quelques milliers de trésors. Enfin, juste pour le plaisir des yeux, le compte thegallerybyroundtwo, regroupe de nombreuses archives collectors.

Les futurs projets de Tony la Fripe

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Tout a commencé sur Instagram, mais aujourd’hui, Tony la Fripe est devenu une référence dans le monde de la friperie. En octobre dernier, Reebok mettait en lumière quelques-unes de ses pièces grâce à leur boutique éphémère installée au sein de leur Megastore.

Aujourd’hui, le vintage est une tendance incontournable dans le monde de la mode mais c’est également un engagement écoresponsable de plus en plus important.

“J’ai l’impression que l’on va se tourner vers une pièce plus unique et une customisation plus élaborée. Je pense, et j’espère, que le vintage va devenir une norme. Ceux qui critiquent le fait d’acheter de la seconde main seront nos futurs clients, j’en suis sûr”, nous confie Camille.

Enfin, concernant le futur de Tony la Fripe, Camille espère encore plus se perfectionner dans sa sélection et pourquoi pas, commencer à travailler avec des couturières sur la personnalisation de certaines pièces. Pour en savoir un peu plus, on vous invite à suivre son compte, juste ici.