Paris : 5 expositions à ne pas manquer en 2019

Paris : 5 expositions à ne pas manquer en 2019

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“Sassy” de Mr., 2014. Acrylique sur toile. (© Galerie Perrotin)

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Par Naomi Clément

Publié le

De “Rêve électro, de Kraftwerk à Daft Punk” à la nouvelle rétrospective de la peintre Inès Longevial.

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Après avoir exposé à la Chandran Gallery de San Francisco, la peintre Inès Longevial dévoilera prochainement ses dernières œuvres à la galerie des Tournelles de Paris. (© Instagram Inès Longevial)

Jean-Michel Basquiat à la Fondation Louis Vuitton, l’œuvre de Sergio Leone à la Cinémathèque française, les coulisses du jeu vidéo Assassin’s Creed à la Gaîté Lyrique, l’immense carrière de Michael Jackson au Grand Palais… En 2018, les expositions proposées par la capitale furent aussi riches que variées, aussi bien sur leur fond que dans leur forme. Et 2019 promet de poursuivre sur cette lancée. Voici une liste non exhaustive de celles que nous attendons de pied ferme.

“Mr.’s Melancholy Walk Around the Town” à la galerie Perrotin (du 19 janvier au 9 mars 2019)

(© 2018 Mr./Kaikai Kiki Co., Ltd. All Rights Reserved. Courtesy Perrotin)

Protégé du fascinant Takashi Murakami, Mr. est de retour à la galerie Perrotin de Paris avec une nouvelle exposition : “Mr.’s Melancholy Walk Around the Town”. Otaku autoproclamé, fasciné par la culture des lolita, cet artiste japonais de 49 ans donne vie à des tableaux, sculptures et autres vidéos qui prennent leurs racines dans la culture populaire nipponne, et dans lesquelles de jeunes adolescentes sont dépeintes sous les traits de personnages de manga.

De prime abord, perçu comme innocent et enfantin, cet univers aux couleurs vives et au sein duquel, comme le décrivait le critique d’art Amy Serafin, “les filles font la loi”, ferait en fait partie d’un processus cathartique permettant à l’artiste d’extérioriser ses douleurs enfouies. Désireux de mieux signifier la véritable nature de son œuvre, Mr. inaugurait d’ailleurs à la galerie Perrotin d’Hong Kong fin 2018 une exposition ainsi décrite :

“Les gens nous comprennent mal, moi et mes peintures. Ils pensent que mes tableaux sont nostalgiques, mignons, qu’ils ressemblent à des anime japonais. C’est peut-être vrai, mais en vérité, je peins tous les jours dans le but d’échapper aux démons qui hantent mon âme. On dit que le démon réside également dans mon sang, et même si j’en meurs d’envie, je ne peux donc lui échapper. Alors, je peins par résignation.”

L’expositionMr.’s Melancholy Walk Around the Town” est à découvrir à la galerie Perrotin de Paris du 19 janvier au 9 mars 2019.

“Toutânkhamon, le trésor du Pharaon” à la Grande Halle de la Villette (du 23 mars au 15 septembre 2019)

© Toutânkhamon, le Trésor du Pharaon/La Grande Halle de la Villette

C’était il y a près de cent ans. Le 4 novembre 1922, l’archéologue britannique Howard Carter faisait une importante découverte dans la Vallée des Rois en Égypte : celle du tombeau de Toutânkhamon, emblématique pharaon de la 18e dynastie. En prévision du centenaire de cet évènement historique, l’exposition “Toutânkhamon, le trésor du Pharaon” s’apprête à s’installer à Paris et à nous offrir un véritable voyage dans le temps.

Organisée par le ministère des Antiquités égyptiennes, avec le concours du Musée du Louvre, cette exposition immersive réunira plus de 150 objets originaux directement tirés du tombeau de Toutânkhamon, dont certains voyagent pour la premières fois hors d’Égypte. Parmi eux, le lit funéraire en bois doré du pharaon, son mobilier, une statue à l’effigie du roi montant la garde ou encore la statue Le dieu Amon protégeant Toutânkhamon – des objets qui, malgré leur 3 300 ans d’âge, témoignent d’une déroutante modernité.

Plus de cinquante ans après l’exposition des trésors de Toutânkhamon au Petit Palais, qui avait réuni plus d’un million de visiteurs en 1967, “Toutânkhamon, le trésor du Pharaon” constitue ainsi une occasion unique de redécouvrir l’histoire du plus célèbre des pharaons.

L’exposition “Toutânkhamon, le trésor du Pharaon” se tiendra à la Grande Halle de la Villette de Paris du 23 mars au 15 septembre 2019.

“Inès Longevial: One Year” à la galerie des Tournelles (28 au 31 mars 2019)

© Inès Longevial

Beaucoup de choses se sont passées, depuis notre entretien avec la peintre Inès Longevial en 2016. Outre la production de dizaines et de dizaines de toiles immenses, via lesquelles elle n’a cessé de préciser son univers à la fois doux et puissant, qui s’inspire principalement des thématiques de la féminité et de la nature, la Française a également parcouru le monde pour exposer dans des lieux aussi convoités que la Galerie M de Toulouse, la HVW8 Gallery de Berlin, et plus récemment la Chandran Gallery de San Francisco.

À présent, Inès Longevial s’apprête à faire son retour à Paris avec “One Year”, une nouvelle exposition qui se tiendra à la galerie des Tournelles du 28 au 31 mars prochain. Cette rétrospective autoproduite, dans laquelle seront exposés toiles, dessins mais aussi céramiques, dévoilera les toutes dernières œuvres de la peintre, nous immergeant au passage dans sa façon si singulière de créer.

“Toutes les œuvres de cette exposition ont été créées entre Paris et Marrakech, et je crois qu’elles parlent toutes de mon processus de travail, de ce que je peux y ressentir de bon ou douloureux”, nous confie-t-elle. Et d’ajouter, comme pour mieux nous entrouvrir les portes de ce que nous découvrirons lors de cette exposition : “J’adore cette citation d’Hemingway : ‘J’ai appris à ne jamais tarir le puits de mon inspiration, à toujours m’arrêter quand il restait un peu d’eau au fond et à laisser sa source le remplir pendant la nuit’. Je n’arrive pas toujours à la suivre, mais j’y travaille.”

L’inauguration de “One Year” sera accompagnée de la sortie d’un livre qui retracera le travail mené par Inès Longevial tout au long de l’année 2018, saison après saison, jour après jour.

L’exposition “Inès Longevial : One Year” se tiendra à la galerie des Tournelles de Paris du 28 au 31 mars 2019.

“Rêve électro, de Kraftwerk à Daft Punk” à la Philharmonie de Paris (du 9 avril au 11 août 2019)

Square Cube, Live audiovisuel d’Étienne De Crécy et 1 024 Architecture. (© Yves Malenfer)

Après avoir décrypté l’histoire du reggae (“Jamaica Jamaica !”), la Philharmonie s’apprête aujourd’hui à s’attaquer à un tout autre genre musical : l’électro. Du 9 avril au 11 août 2019, l’établissement parisien ouvrira en effet les portes de “Rêve électro, de Kraftwerk à Daft Punk”, une imposante rétrospective qui retracera les racines, le succès et l’héritage de cette vaste culture musicale, née il y a plus de trente ans dans les boîtes de nuit underground de Chicago et Détroit.

Soutenue par Laurent Garnier, qui a été choisi pour en concocter la bande-son, “Rêve électro, de Kraftwerk à Daft Punk” proposera de nous plonger dans l’évolution de la musique électronique grâce à un parcours à la fois sonore, participatif et sensoriel. Ce dernier sera en effet jalonné de nombreux instruments, sculptures, multiprojections, photographies et installations qui convoqueront les principales figures, musiciens, DJ et inventeurs ayant participé à l’élévation de ce genre, dont Kraftwerk, Jean-Michel Jarre, Robert Moog, Daft Punk ou Juan Atkins.

“Rêve électro, de Kraftwerk à Daft Pun” reviendra également sur la dimension politique du genre, décrite par la Philharmonie en ces termes : “De la communauté LGBTQ à l’activisme de l’univers des free-parties, l’électro possède par ailleurs une dimension revendicative, politique et contre-culturelle, dont témoignent manifestes, performances, fêtes et défilés, redéfinissant un nouveau rapport à l’altérité et au monde : militantisme queer, esprit DIY (Do it yourself), nomadisme festif, utopies éphémères et communautaires.”

L’exposition “Rêve électro, de Kraftwerk à Daft Punk” se tiendra à la Philharmonie de Paris du 9 avril au 11 août 2019.

“Dora Maar” au Centre Pompidou (du 5 juin au 29 juillet 2019)

Dora Maar, “Sans titre”, 1935. (© Georges Meguerditchian/Centre Pompidou)

Souvent décrite comme la muse et amante de Picasso, Dora Maar (1907-1997) était surtout et avant tout une véritable artiste. À la fois peintre et photographe, cette native parisienne, qui a côtoyé et inspiré quelques-uns des noms les plus emblématiques de la scène artistique et littéraire de son époque (Paul Éluard, Picasso, Georges Bataille…), a en effet laissé sur l’avant-garde parisienne de l’entre-deux-guerres une empreinte indélébile.

Vingt-deux ans après la disparition de l’artiste, le Centre Pompidou lui rendra cette année hommage à travers une exposition inédite, entièrement dédiée à ses photos. Menée en collaboration avec le J. Paul Getty Museum de Los Angeles et la Tate Modern de Londres, cette rétrospective, sobrement baptisée “Dora Maar”, retracera la vie de l’artiste pour en montrer les multiples facettes, notamment les plus méconnus, dans le but de répondre à cette question : “Qui est Dora Maar ?”

“Son soutien actif au surréalisme, son travail pour la mode et le portrait, mais aussi son engagement social et politique à travers le reportage sont examinés pour témoigner avec justesse de l’influence exercée par cette figure artistique hors norme”, détaille sur son site le Centre Pompidou. À découvrir dès le 5 juin prochain.

L’exposition “Dora Maar” se tiendra au Centre Pompidou du 5 juin au 29 juillet 2019.