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La Mirabello, Souvenir Machine, Rusmin : 3 nouvelles marques françaises à suivre en 2019

La Mirabello, Souvenir Machine, Rusmin : 3 nouvelles marques françaises à suivre en 2019

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Par Naomi Clément

Publié le

Fraîchement lancées, ces griffes proposent, chacune à leur façon, de revenir à une mode plus respectueuse et authentique.

C’est un fait qu’on ne peut désormais plus ignorer : la fast fashion, portée par des noms comme H&M, Zara, Gap ou Uniqlo, constituent l’une des industries les plus néfastes au monde, non seulement pour notre planète, qu’elle pollue dramatiquement, mais aussi pour ses travailleurs, qu’elle maintient dans des conditions de vie parfois mortelles.

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Une catastrophe écologique et humaine donc, récemment décryptée par le documentaire The True Cost d’Andrew Morgan, et face à laquelle de nombreuses personnes ont décidé de s’élever. En France, de plus en plus de jeunes entrepreneurs, animés par l’envie de consommer mieux mais aussi de renouer avec l’idée de singularité, ont décidé de fonder leur propre marque. La preuve par trois.

© Flavien Prioreau pour Souvenir Machine

La Mirabello

Après plusieurs années passées aux commandes de la griffe JOUR/NÉ, dont elle fut l’une des cofondatrices, Lou Menais dévoile aujourd’hui son nouveau projet : La Mirabello. Une marque entièrement basée sur ses trouvailles vintage, avec laquelle la créatrice parisienne s’affranchit des calendriers de la Fashion Week et opère un véritable retour aux sources. “L’idée, c’est de créer une marque à taille humaine, et surtout dans laquelle les pièces sont uniques”, nous explique-t-elle, avant d’ajouter :

“Avec Instagram, il y a eu une vraie uniformisation des silhouettes : que tu ailles à Tokyo, Paris ou New York, les gens sont tous habillés pareil ! Alors qu’il y a encore quelques années, les Américains avaient un style qui leur était propre, les Espagnols avaient un style qui leur était propre, les Français avaient un style qui leur était propre… J’aimerais que les gens retrouvent goût à ça.”

Pour ce faire, Lou Menais a déjà préparé deux collections entièrement composées de vêtements vintage, qu’elle a elle-même chinés. La première, dévoilée le 15 mars dernier, est constituée de chemises, pantalons et autres pulls signés de quelques-unes des plus grandes maisons de couture françaises et italiennes, à l’instar de Dior, Lanvin ou Versace. “Des pièces de qualité, qui ont survécu à l’épreuve du temps”, précise-t-elle.

Quant à la seconde collection, prochainement disponible, elle se composera principalement de pièces vintage créées par des marques issues de la Provence, une région très inspirante pour notre créatrice, qui y a passé une partie de son enfance.

Dans un futur proche, la fondatrice de La Mirabello envisage également de créer des collections d’upcycling et des vêtements pour hommes, et devrait ouvrir cet été à Marseille un pop-up store en partenariat avec le collectif Anti Fashion. “En attendant, je vends les collections La Mirabello sur Instagram, en échangeant directement par DM avec les intéressés”, précise Lou Menais. “L’idée de ce projet, c’est aussi de renouer le contact avec les gens.”

© La Mirabello

© La Mirabello

© La Mirabello

Souvenir Machine

Portée par le succès planétaire de Supreme, l’influence du skate sur le milieu de la mode est aujourd’hui indéniable, et les pantalons cargo, Vans Old Skool et autres T-shirts Thrasher n’en finissent plus de gonfler les rayons des géants du textile comme Asos ou Urban Outfitters, et d’inspirer les plus grands noms du luxe comme Louis Vuitton ou Dior.

Désireux de revenir à quelque chose de plus authentique, de plus sincère, Thomas de Ambrogi vient de lancer Souvenir Machine. Une marque à taille humaine, portée par des collections en éditions limitées, avec laquelle ce passionné de skate entend bien rappeler une “belle époque du skate aux kids de 2019”.

“Souvenir Machine est née de mon amour pour le skate, avec lequel j’ai grandi dans les années 1990 et 2000, mais également de mon addiction aux T-shirts, que je collectionne depuis des années, nous dit-il. J’avais envie de créer une marque regroupant tout ce qui m’avait fait kiffer dans le skate dans mon enfance et adolescence, mais qui s’adresse à la génération d’aujourd’hui.”

D’où un premier lookbook très nineties, réalisé au fisheye par le photographe Flavien Prioreau, et dans lequel on découvre des têtes issues de la scène skate parisienne, à l’instar des jumeaux Benoit et Thomas Renaux, ou encore des jeunes Félix et Helena.

“L’idée de ces photos, c’était de montrer des sourires, des grimaces… Et, finalement, d’aller à l’encontre de cette tendance de la mode qui veut que les mannequins tirent la gueule ou aient l’air malade, poursuit Thomas de Ambrogi. Le skate, c’est fun, et il faut que ça le reste.”

Également désireux de souligner toute la diversité du monde du skate en 2019, Thomas de Ambrogi propose avec Souvenir Machine des vêtements mixtes, qui s’adressent aussi bien aux filles qu’aux garçons. “J’ai à cœur de m’adresser à tous les kids d’aujourd’hui, poursuit-il, y compris à ces filles de plus en plus nombreuses qui se mettent à skater, encouragées par la visibilité grandissante des skateuses sur Instagram.”

Pour l’instant constitué de deux modèles de T-shirts (le “Classic Typewriter Tee” et le “Long Typewriter Tee”), le catalogue de Souvenir Machine s’apprête à s’élargir avec la mise en vente prochaine de pièces uniques et de planches de skate. “Mais je veux que ces planches soient shapées, qu’elles aient un côté old school, que tu aies envie de les collectionner autant que de la skater – un peu comme tous ces T-shirts que j’amasse depuis des années, finalement”, conclut Thomas de Ambrogi. À suivre de près.

© Flavien Prioreau pour Souvenir Machine

© Flavien Prioreau pour Souvenir Machine

© Flavien Prioreau pour Souvenir Machine

Rusmin

Le 4 mars dernier, les sœurs jumelles Rubi et Yasmin Pigeon, toutes deux passionnées de vêtements, diffusaient sur leur page YouTube une vidéo dénonçant les méfaits de la fast fashion, en revenant notamment sur l’effondrement du Rana Plaza en 2013 au Bengladesh. Un évènement tragique qui, visiblement, a encouragé le duo à penser la mode autrement.

“On estime que, si tu paies pour un vêtement confectionné par la fast fashion, alors tu cautionnes ce système, expliquent-elles dans la vidéo. Mais si on décide d’arrêter de donner de l’argent à cette industrie, et de consommer de façon plus intelligente, alors c’est une façon de refuser ce système, et de détruire un peu moins notre planète.”

D’où la création de Rusmin, une marque basée sur le principe de l’upcycling, soit l’action de récupérer des matériaux dont on a plus l’usage afin de les transformer en produits de qualité ou d’utilité supérieure, que les deux jeunes femmes ont officiellement lancée le 13 mars dernier.

“Chez Rusmin, on aime les fringues, on aime s’habiller, on aime les couleurs, les textures et les formes…, poursuivent Rubi et Yasmin Pigeon. Étant nées dans une époque où la mode est l’une des plus grosses causes de détérioration de notre belle planète, nous avons décidé de créer nos propres vêtements à partir de vêtements déjà existants.”

Ainsi, à chaque fin de mois, Rusmin proposera sur son site une sélection de pièces uniques, déconstruites et repensées avec soin et créativité par les deux filles. “Chaque dernier mercredi du mois, on va vous présenter une sélection de fringues qu’on aura toutes les deux trouvées par-ci par-là, et qu’on aura réparées, ou restylisées, détaillent les sœurs. Trente pièces uniques par mois, qu’on vous proposera dans l’espoir de prouver qu’une autre mode est possible.”

La première collection upcyclée de Rusmin, dans laquelle tops à empiècements zébrés côtoient cols roulés scintillants, est d’ores et déjà disponible en ligne.

© Maxime Morice pour Rusmin

© Maxime Morice pour Rusmin

© Maxime Morice pour Rusmin

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