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Un verre de vin dans l’eau est un meilleur instrument que de l’eau dans un verre de vin

Un verre de vin dans l’eau est un meilleur instrument que de l’eau dans un verre de vin

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Par Thibault Prévost

Publié le

Deux physiciens ont découvert une nouvelle façon de faire de la musique avec un verre de vin, en plongeant celui-ci dans l’eau.
Le verrillon, ou l’art ancestral de jouer de la musique en faisant glisser son doigt avec dextérité sur le rebord de verres plus ou moins remplis de liquide, a très peu évolué depuis son introduction en Europe au XVème siècle. Injuste sort pour un noble instrument venu d’Asie qui, durant son âge d’or, le siècle des Lumières, eut pourtant droit aux faveurs de compositeurs et d’inventeurs européens séduits par la finesse de ses sonorités.
Revenu de l’oubli grâce à YouTube, l’ “orgue des anges”, comme l’appelait affectueusement le virtuose Richard Pockrich, est aujourd’hui majoritairement utilisé par des hommes et des femmes de tous âges qui tentent d’impressionner leur entourage après avoir un peu trop fricoté avec le Sauternes pendant le repas de famille dominical. Accessible, peu onéreux et ne nécessitant aucune formation préalable au solfège, le verrillon s’apprête désormais à vivre une petite révolution grâce à deux physiciens américains, Daniel Quinn et Brian Rosenberg.

Publiée dans le journal Physical Review, leur découverte a de quoi chambouler totalement notre façon d’appréhender les subtilités de l’instrument : selon l’étude, maths à l’appui, les propriétés sonores du verre de vin sont exactement les mêmes “peu importe qu’il soit rempli de liquide ou partiellement immergé”. En d’autres termes, il est désormais possible de moduler une note avec le seul verre de vin, en plongeant celui-ci dans un bac plus ou moins profondément tout en caressant le rebord avec son doigt.
Le résultat, baptisé le “verrillon inversé”, produit un son proche du theremin, autre instrument – électrique, cette fois-ci – injustement décrié avant de revenir en grâce à la faveur du tsunami hipster. Le journal britannique The Independent, qui a tenté de reproduire le procédé, a quand même mis en lumière la relative adresse nécessaire pour dompter la bête. Mais la prochaine fois que tonton monopolisera toute l’attention des convives avec sa – superbe – version de “Mary Had a Little Lamb“, vous pourrez enfin faire mieux.

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