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Vidéo : les règles du vandalisme dans le graffiti

Vidéo : les règles du vandalisme dans le graffiti

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Par Anaïs Chatellier

Publié le

Les règles tacites du vandalisme

Le graffiti et le vandalisme sont indissociables“, affirme Boris. Si le vandalisme peut se décliner sous de nombreuses formes, un tag, tel que l’artiste le considère, représente forcément une forme de vandalisme, ils sont intrinsèquement liés et ce depuis le début. C’est aussi une des conditions qui le rend illégal – d’ailleurs Boris en a largement fait les frais – le propriétaire des lieux n’ayant pas donné son accord. “Aucune règle ne peut normalement s’imposer à quelque chose d’illégal“, poursuit-il, “mais comme chaque acte considéré comme criminel, un certain nombres de codes existent“.

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N’utilise pas plus de trois couleurs. Ne peins pas sur telle ou telle surface. N’utilise pas de pochoir. Tu peux seulement faire des lettres. Pas de signature au sein de ton œuvre. Pas de similitudes avec les créations d’autres artistes, etc.

MOSES & TAPS, une certaine liberté quant aux codes

La seule chose qui est et doit être constante c’est : la bombe aérosol comme outil et l’espace urbain comme support“, le reste ne servirait donc selon Boris et MOSES & TAPS qu’à limiter la créativité des artistes. C’est pourquoi ces deux artistes ont refusé de suivre ces règles. Connus pour leur projet de peindre 1000 oeuvres en 1000 jours sur des trains du monde entier, ils ont été confrontés, tout au long de leur voyage, à la règle dépassée selon laquelle derrière un pseudonyme se cache une personne.
En échangeant de temps à autres leur noms, fans comme policiers se sont alors retrouvés avec la question suivante en suspens : “Mais qui est qui” ? Une manière pour les artistes de dénoncer les procès injustes de personnes dont on aurait pu usurper le blaze.
Ainsi, pour Boris, le “vandalisme conceptuel” des deux artistes est une manière selon lui de montrer que “l’art n’appartient pas seulement aux galeries et aux musées“. Pourtant, MOSES & TAPS se retrouvent à leur tour exposés dans une galerie parisienne, une démarche qui peut alors paraître contradictoire. S’ils ont accepté, c’est bien parce que ce qui va être exposé n’est pas du graffiti, mais bien de l’art contemporain questionnant la pratique du graffiti. C’est du moins la vision que nous propose Boris, une vision qui ne fait pas toujours l’unanimité :

Les artistes qui sont payés ou qui font du graffiti avec une autorisation, ne sont pas en train de faire du graffiti mais une fresque. Quelque chose qui ressemble au graffiti mais qui n’a pas son “essence”, son “âme”. C’est la même chose pour les artistes qui exposent dans les galeries, ils créent quelque chose qui y ressemble, mais à partir du moment où il a été créé dans un studio, une zone de confort, il ne s’agit pas de graffiti mais d’art contemporain.

Exposition du 30 mai au 13 juin à la galerie Le Paris Urbain.