Cinq tatoueurs adeptes du stick and poke à suivre sur Instagram

Cinq tatoueurs adeptes du stick and poke à suivre sur Instagram

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Par Naomi Clément

Publié le

Longtemps considérée comme une pratique de mauvais garçons, la technique du stick and poke, qui consiste à réaliser un tatouage à l’aide d’une aiguille trempée dans l’encre, renaît aujourd’hui de ses cendres, portée par une nouvelle génération d’artistes en quête d’une plus grande authenticité.

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“Hey, c’est bien toi Naomi ?” Tati Compton s’avance timidement vers moi, l’air interrogateur, un bout de papier estampillé de deux minuscules reptiles entre ses doigts. “Cool ! Bon, voilà, j’ai dessiné les deux serpents que tu voulais. T’en penses quoi ?” Contrairement à l’image de sorcière mystique qu’elle laisse volontiers transparaître sur son compte Instagram, via lequel elle expose des dessins qui flirteraient presque avec la magie noire, Tati Compton, qui s’apprête ce jour-là à m’encrer la peau, est une femme aussi douce que lumineuse. Et, malgré les quelque 200 000 dévots qui admirent chaque jour son travail sur les réseaux sociaux, d’une admirable humilité.

Installée sous le soleil de la Californie, cette jeune femme est aujourd’hui l’une des chefs de file d’un courant baptisé stick and poke (ou hand poked), soit l’art de réaliser des tatouages sans machine électrique, à l’aide d’une simple aiguille plus ou moins épaisse, plongée dans une petite quantité d’encre. “Dans les sociétés occidentales modernes, les tatouages stick and poke ont parfois été critiqués, nous confiait-elle lors d’une précédente interview. Mais à mon sens, ils ont toujours été légitimes : après tout, c’est la technique utilisée par les tout premiers tatoueurs de notre histoire.”

Désormais, c’est aussi celle revendiquée par une nouvelle communauté d’artistes qui, sans doute un peu las du monstrueux business qu’est devenu le petit monde du tatouage, sont en quête d’une plus grande simplicité, d’un retour aux sources en rupture avec la démocratisation massive de leur art. La preuve avec ces cinq tatoueurs inspirants basés entre Melbourne, Brooklyn et Cape Town.

Ninja Bread Boy (Cape Town, Afrique du Sud)

Ninja Bread Boy est l’un des artistes officiant au studio Palm Black Tattoo Co. de Cape Town. Animaux, paysages, fruits, mandalas ou encore crânes de tyrannosaure… Si les motifs imaginés par le garçon sont extrêmement variés, la méthode qu’il utilise pour les réaliser, elle, reste constamment la même : avec une extrême précision, Ninja Bread Boy remplit ses tattoos de microscopiques points noirs, créant ainsi un effet d’ombre et de lumière remarquable.

Yaroslav Putyata (Kiev, Ukraine)

Contrairement à la grande majorité des adeptes du stick and poke, qui ont recours à l’encre noire, Yaroslav Putyata donne vie à des tatouages tout en couleurs, gorgés de rose pâle, de bleu turquoise ou de jaune pastel. D’habitude basée à Kiev en Ukraine, la jeune femme sera bientôt de passage Paris, où elle tatouera du 4 au 10 octobre avant de s’envoler pour Milan, Venice et Rio. Pour organiser un rendez-vous, rien de plus simple, il suffit d’envoyer un mail à l’adresse suivante : y.putyata@gmail.com

Liv Astrid Libertine (Stockholm, Suède)

Sur son compte Instagram, scruté par quelque 1 500 personnes, Liv Astrid Libertine se targue de créer des tatouages “vegan”, soit réalisés à l’aide d’une encre qui ne possède aucun ingrédient d’origine animale, et qui n’a pas été testée sur les animaux. D’une impressionnante précision, ses œuvres, d’un noir profond, prennent tantôt la forme d’une forêt enchantée, tantôt celle d’un ours mal léché, ou encore d’un minuscule coquillage. Une ode à la nature dont notre œil ne finit pas de se lasser.

Tea Leigh (Brooklyn, New York)

Originaire du Texas mais désormais basée à Brooklyn, Tea Leigh est, aux côtés de sa comparse Kelli Kikcio, la cofondatrice de Welcome Home, un salon de tatouage spécialisé dans le hand poked, entièrement constitué d’artistes femmes. Sur Instagram, ses followers, qui sont aujourd’hui au nombre de 15 000, se délectent quotidiennement de ses tatouages aux motifs poétiques, entre fleurs sauvages, papillons délicats et faons endormis.

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Kalula (Melbourne, Australie)

À l’instar de ceux créés par Tati Compton, les tatouages de Kalula possèdent eux aussi quelque chose de mystique. Minimalistes, ces derniers représentent des symboles tribaux intrigants, ou des yeux au regard omniscient qui semblent vouer un culte divin à “Dame Nature”. La jeune femme, actuellement suivie par une communauté de près de 10 000 individus, s’est établie à Fine Line Tattoos, un studio de tatouage implanté dans le quartier de Richmond, à Melbourne.

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