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À Brooklyn, une fresque de Notorious B.I.G. pourrait disparaître à cause de la gentrification

À Brooklyn, une fresque de Notorious B.I.G. pourrait disparaître à cause de la gentrification

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Par Justina Bakutyte

Publié le

Un visage légendaire risque de disparaître des murs de Brooklyn pour une simple fenêtre.
Depuis plus de deux ans à présent, l’angle entre Bedford Avenue et Quincy Street, à Brooklyn, est un endroit où les fans de hip-hop du monde entier se rendent avec ferveur. La raison ? Une fresque de street art haute de deux étages rendant hommage à Notorious B.I.G.
Elle est l’œuvre de deux street artists : Naoufal “Rocko” Alaoui et Scott “Zimer” Zimmerman. L’endroit est devenu un spot important pour ceux qui souhaitent rendre hommage à la mémoire du rappeur de légende, qui a grandi à quelques pas de là. Cependant, l’œuvre est menacée de destruction car le propriétaire de l’immeuble voudrait s’en débarrasser.


Le lundi 15 mai, Spread Art NYC, un groupe d’artistes lié aux créateurs de la fresque a annoncé que l’œuvre allait être démolie prochainement. Dans un autre post Instagram, le groupe précise :

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“Le propriétaire nous appelle sans cesse pour expliquer que les voisins se plaignent de la fresque et des personnes qu’elle attire. Il y a environ quatre mois, il nous a expliqué que les travaux qu’il envisageait allaient endommager l’œuvre. Il souhaite percer une fenêtre dans le mur pour gagner 500 dollars [445 euros, ndlr] de plus chaque mois.”

Spread Art NYC a expliqué avoir proposé 5 000 dollars (4 450 euros) au propriétaire pour revenir sur cette décision. En réponse, le propriétaire a exigé 1 250 dollars (1 110 euros) par mois, ce qui est un prix rédhibitoire pour une association à but non lucratif.
Découragé, le collectif a annoncé qu’il n’y avait “plus rien à faire pour sauver l’œuvre” et a fait des adieux symboliques à ce chef-d’œuvre sur Instagram :

“On dit toujours que Brooklyn c’est Biggie et que Biggie, c’est Brooklyn. Un proprio ne pourra jamais changer ça. Merci à tous pour l’amour que vous avez donné ! On vous a entendus, promis !”

Interviewé par le site DNA Info, le propriétaire a donné son opinion sur la fresque en expliquant : “En vertu de quoi devrais-je la conserver ? Je ne comprends même pas le débat. Je peux détruire l’immeuble si je veux.”

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Chez Konbini, on en a profité pour interroger les riverains sur ce que l’œuvre signifiait pour eux.  Pour nombre d’entre eux, sa démolition planifiée témoigne de la gentrification galopante qui ronge le quartier. Un témoin anonyme nous a expliqué :

“Ceux qui ne sont pas du quartier, ils arrivent et ils se disent : ‘Ça n’est pas beau, je n’en veux plus’ et ils nous poussent au départ pour prendre notre place.”

Les personnes interrogées nous ont répondu que ce conflit tombait en plein dans le débat sur la gentrification et l’appropriation de la culture noire. Une pétition a été lancée pour sauver la fresque. Alors que le but était au départ d’obtenir 1 000 signatures, elle en a déjà récolté plus de 3 500. Elle devrait désormais être remise à la commission de préservation des monuments de la ville, qui décidera de la destinée de ce mur iconique de Brooklyn. Pour vous tenir au courant, suivez Spread Art NYC sur Instagram.


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