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Retour sur 30 jeux cultes de la Game Boy, qui fête ses 30 ans

Retour sur 30 jeux cultes de la Game Boy, qui fête ses 30 ans

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Par Pierre Bazin

Publié le

Enfants des années 1990, cet article est fait pour vous !

C’est la console la plus populaire, et pour cause : la Game Boy est la troisième console la plus vendue de tous les temps avec 118,69 millions d’unités écoulées – incluant la réédition Color. Elle est le support vidéoludique le plus vendu du XXe siècle, et la console portable la plus vendue juste après sa “petite-fille” la Nintendo DS. D’ailleurs, vos parents et grands-parents ont longtemps continué d’appeler n’importe quelle console portable “Game Boy”.

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Le 21 avril 1989 débarque au Japon la Gēmu Bōi (ゲームボーイ). Déjà à l’époque, on comprend le fort potentiel d’un tel support chez Nintendo, un an avant la sortie de la SNES. C’est à l’inventeur de génie Gunpei Yokoi qu’on le doit, le concepteur qui a aussi créé les Game and Watch (1990), des jeux d’arcade de poche. Gumpei avait non seulement compris l’intérêt de pouvoir jouer n’importe où, mais c’est aussi lui qui a popularisé le bouton de croix directionnelle.

Pour la Game Boy, l’idée était d’adapter la console NES (“Famicon” au Japon) à un format nomade, et l’utilisation d’un écran monochrome (une seule couleur et des nuances) était la meilleure solution pour garantir une incroyable autonomie de 10 heures de jeu – soit dix fois plus que votre iPhone X quand vous jouez à Candy Crush.

Il aura fallu attendre octobre 1989 pour que la console arrive aux États-Unis. La France reçoit le sésame en même temps que toute l’Europe, un an après, en septembre 1989. D’ailleurs, sans doute tout simplement parce que “console” est un nom féminin, c’est désormais “la” Game Boy qui envahit les rayons et les publicités, malgré un nom officiellement masculin, selon Nintendo.

Quel que soit le pays d’accueil, le succès est immédiat : on a affaire à une console qui tient dans la main (220 g) avec peu de boutons pour plus d’accessibilité (même pour les profanes), une sortie son et un écran LCD, certes pas rétroéclairé, mais qui peut vous durer tout le trajet en famille Marseille-Mont-Saint-Michel sans changer les piles.

Le catalogue de jeux Game Boy est faramineux, notamment parce que la console a vu sa durée de vie rallonger en 1998 avec la version Color. Aussi, dès les premières années, Nintendo adapte une fournée de titres et franchises, qui étaient auparavant sur NES et arcade, pour la petite console portable.

Pour votre plus grand plaisir nostalgique, voici les 30 jeux les plus emblématiques de la Game Boy première du nom (les dates de sortie sont pour l’Europe) par ordre alphabétique :

1. Astérix et Obélix (1995)

On commence ce classement avec une petite fierté nationale, car nos irréductibles Gaulois n’ont pas attendu les salles obscures pour s’exporter sur d’autres médias. Développé par le tristement célèbre studio français Infogrames, ce titre a échappé aux grosses erreurs auxquelles la marque au tatou nous avait habitués (difficulté absurde, fainéantise des développeurs, opportunisme, etc.).

Astérix et Obélix sur Game Boy était fun, accessible et on y revenait sans problème, que ce soit aux côtés du petit moustachu ou de notre ami “un peu enrobé” pour enchaîner ces fous de Romains.

© Infogrames

2. Balloon Kid (1991)

Le jeu est une suite et une adaptation portable de Balloon Fight, un grand classique arcade et NES (1984) devenu culte. Il est souvent référencé dans la franchise Smash Bros. Vingt ans avant Là-haut, le jeu proposait de folles aventures en défilement horizontal avec des ballons d’hélium, des secrets cachés et des ennemis loufoques, sur fond d’une petite histoire entre un frère et une sœur assez sympa. Le titre doit surtout son succès à sa maniabilité instinctive, qui consistait à marteler à un rythme irréprochable pour maintenir une altitude exacte. Un petit bijou.

3 & 4. Castlevania: The Adventure (1989) et Castlevania II: La Vengeance de Belmont (1992)

Difficile de séparer les deux titres, qui se suivent d’ailleurs. Si le premier épisode était culte, le second a fait exploser la popularité de la franchise Castlevania, particulièrement aux États-Unis. Entre nervosité, maniabilité et ambiance gothico-fantastique sublime malgré un scénario certes un peu cliché (Dracula ressuscite toujours à la fin), les jeux Game Boy ont rendu hommage à la série. En revanche, Christopher Belmont, le protagoniste, est tombé dans l’oubli, laissant la place à ses descendants Simon et Richter.

© Konami

5. Coupe du monde 98 (1998)

On arrive sur cet ovni (œuvre vidéoludique non identifiée), sobrement intitulé comme l’évènement sportif qui a marqué la France en 1998. Ce jeu est en réalité un sacré précurseur : il s’agit du tout premier jeu édité par EA Sports, qui a marqué le coup en achetant pour la première fois les droits officiels d’adaptation d’une Coupe du monde à la FIFA. Même si le gameplay était loin de retranscrire l’ambiance du 3-0 face au Brésil, la “fausse bonne idée” d’adapter ce genre de titre supposé 3D sur Game Boy reste remarquable.

6. Donkey Kong (1994)

Avec ses 3 millions d’exemplaires vendus dans le monde, Donkey Kong est une des premières preuves que les remakes de classiques ont du bon. Reprenant le mythique titre arcade de 1981 (première apparition de “Jump Man” aka Mario au passage), le titre est bien plus qu’une simple réédition. Tout le système de jeu a été massivement repensé, avec l’ajout de dizaines d’étapes de plateformes et de puzzles plus proches de l’univers des Mario Bros. Addictif, rafraîchissant, frustrant comme excitant : un chef-d’œuvre vidéoludique.

© Nintendo

7, 8 & 9. Donkey Kong Land I, II et III (1995/1996/1997)

Adapter un classique, c’est bien, adapter toute une franchise qui a eu un succès récent, c’est mieux. Donkey Kong Country (DKC) est une franchise de jeux de plateformes tout simplement incroyable, développée par Rare et éditée par Nintendo pour la SNES. Face au succès des jeux sur console de salon, il est décidé de porter la franchise sur la Game Boy avec la version “Land”, de la même manière que Super Mario Land faisait écho aux Super Mario Bros.

DKC était incroyable, mais DKL se débrouille tout aussi bien en adaptant au format portable les premières aventures de Donkey Kong (ou de son neveu Diddy) en tant que “gentil”. Le gameplay est aussi intuitif que riche et les niveaux s’enchaînent sans jamais se ressembler. L’adaptation Donkey Kong Land est devenue tout aussi culte que Donkey Kong Country, s’écoulant à 7,3 millions d’unités sur toute la période d’exploitation de la Game Boy.

10. Dr. Mario (1990)

Conçu par Yokoi, le créateur de la console, Dr. Mario est le huitième jeu le plus vendu de la Game Boy, rien que ça. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes joueur·euse·s de Smash Bros. s’interrogent sur l’origine de cette version médicale du plombier moustachu. Ce titre est la preuve qu’estampiller d’un personnage célèbre des concepts de puzzles simples peut suffire à lui garantir le succès.

En réalité, le jeu Dr. Mario serait presque l’ancêtre des Candy Crush et compagnie, si ce n’est que les bonbons étaient remplacés par des petites pilules de toutes les couleurs, nous faisant par ailleurs nous interroger sur l’authenticité des diplômes de cet étrange médecin…

11. Dynablaster (EU)/Atomic Punk (US)/Bomber Boy (JPN) (1990)

Ne vous turlupinez pas : ces trois noms correspondent à Bomberman, adaptation officielle de la célèbre franchise qui avait explosé (pardon) dans les années 1980. Nintendo a eu du flair en intégrant ces mécaniques (qui n’ont pas vieilli) sur une console portable. Le titre proposait une version multijoueurs grâce aux fameux câbles link, en plus d’une aventure solo assez difficile mais plaisante.

12. F1 Race (1990)

S’il y a bien un jeu de course à retenir pour la Game Boy, c’est F1 Race, précurseur de l’automobile sur console portable puisque Nintendo en a vendu 3,41 millions d’exemplaires, surtout en Occident. Pour l’époque, le jeu est incroyablement maniable et complet, proposant divers circuits et bolides avec leurs caractéristiques propres. On retiendra surtout la capacité de pouvoir jouer à quatre, une révolution au début des années 1990.

13 & 14. Golf et Tennis (1989)

Avec des noms aussi simples, difficile pour Golf et Tennis de mentir sur la marchandise. Nintendo a bien compris que le sport version pixels était une vraie opportunité de marché, y compris pour des profanes du jeu vidéo. Wii Sports (2006) marque la suite logique de cette époque improbable où quasiment tous les sports ont été adaptés avec plus ou moins de succès en jeux vidéo.

Golf et Tennis sont les deux plus gros succès de la console. Il y a une vraie volonté, même sur Game Boy, de retranscrire certaines sensations du tennis ou du golf avec ces titres, que ce soit par la vitesse ou par le rythme choisi pour appuyer sur une touche. Bonus : la présence de Mario en arbitre. Un caméo gratuit mais qui fait toujours plaisir.

15. Game Boy : Camera and Printer (1998)

Rien de tel qu’un accessoire absurde pour marquer la première moitié de cette liste. Oui, avant la sortie de la Game Boy Color, Nintendo décide de faire un clin d’œil au futur en proposant un appareil photo et une imprimante pour sa console portable. Certes, la qualité de 128*112 pixels de l’appareil et la perte induite par l’imprimante (fournie séparément) ne rendaient pas hommage à notre faciès, mais il s’agit sans doute du tout premier objectif à selfie utilisable sur un appareil nomade, et ça, c’est juste incroyable.

16. Kid Icarus: Of Myths and Monsters (1992)

Il y a des personnages dans Super Smash Bros. dont on ne connaît que très peu les origines, et Pit de Kid Icarus en fait partie. Pourtant, Kid Icarus sur NES (1987) a été un véritable succès et cette suite sur Game Boy aussi. Mêlant intelligemment jeu d’action et de plateformes, le Royaume des Anges a proposé à ses fans de formidables aventures, entre vol et combat à l’arc ou à l’épée, incluant même une notion d’amélioration de personnage avec la barre de santé qui augmentait au bout d’un certain nombre d’adversaires vaincus. Un classique, tout simplement.

17 & 18. Kirby’s Dream Land (1992) et Kirby’s Dream Land 2 (1995)

Avant de se lancer sur la célèbre série Smash Bros., Masahiro Sakurai a créé Kirby, cette petite boule rose toute mignonne mais qui possède une capacité d’aspiration d’ennemis et un appétit inégalables. À la base, le design simpliste du héros, au départ nommé “Popopo”, devait être provisoire pour faciliter le travail des développeurs, mais l’équipe s’y est tellement attachée que la petite boule à quatre membres a été gardée.

Kirby’s Dream Land était une commande de Nintendo et devait être un jeu qui peut plaire à tout le monde“. Ainsi, avec ses mécaniques simples mais terriblement accrocheuses et surtout l’accompagnement gradué vers la difficulté, les deux titres ont rencontré un succès phénoménal et ont inscrit à jamais Kirby au panthéon des personnages cultes du jeu vidéo.

19. Mega Man V (1994)

S’il ne fallait garder qu’un titre de l’énorme franchise de Capcom, Mega Man V a tous les arguments. Contrairement aux quatre épisodes précédents, qui étaient surtout une adaptation des titres sur console de salon, le cinquième sur Game Boy est un jeu à part entière. Son thème musical en 8-bits est devenu mythique et ses cartouches (produites en faible quantité) se vendent aujourd’hui à prix d’or.

20. Metroid II : Return of Samus (1992)

Après l’immense succès de Metroid sur NES (1986), Nintendo décide de parier directement sur sa console portable en y proposant en exclusivité le deuxième opus. Le succès est immédiat et la chasseuse de primes Samus Aran commence à être reconnue de tous malgré sa lourde armure. Metroid II est un titre aussi exigeant qu’il est nerveux, et sa difficulté a pu en rebuter plus d’un. Mais les affrontements contre ces horribles aliens ont aussi donné de formidables souvenirs à tout bon joueur de plateformer des 90’s.

21. Mystic Quest (EU)/Final Fantasy Adventure (US) (1993)

Si le nom de Mystic Quest vous est inconnu, vous connaissez probablement la franchise et suite que cet épisode a fait naître grâce à son succès : Secret of Mana, Sword of Mana, Adventures of Mana. Ce titre action-RPG est un incontournable historique du genre. Développé par Square, il est en réalité un spin-off de la célébrissime série Final Fantasy.

Pour autant, le titre s’inspire plus des jeux Zelda, que ce soit par son angle de caméra ou par ses mécaniques de combat direct. Dans tous les cas, il reste un jeu incroyable et dont la durée de vie était juste inimaginable pour un support portable à l’époque.

22. Pac-Man (1991)

Ne pas citer un des personnages les plus célèbres de toute l’histoire du jeu vidéo aurait été une insulte à ce classement. Certes, la formule ne changeait pas beaucoup de la recette originale de 1980, mais l’adaptation en format nomade a rendu le titre encore plus accessible. Peu de choses à ajouter, la postérité de la boule jaune gourmande témoigne désormais de son succès.

23 & 24. Pokémon Rouge, Bleu, Vert et Jaune (1996/1998)

Étape inévitable de cette liste, la première génération de jeux Pokémon (dont la version Verte est sortie uniquement au Japon) a déclenché un raz-de-marée mondial, suivi par le phénomène des cartes à collectionner ainsi que du dessin animé du même nom. Il s’agit d’ailleurs du jeu le plus vendu de la console avec pas moins de 31,37 millions d’exemplaires écoulés dans le monde.

Avec leur mécanique de combat accessible, mais aussi optimisable et perfectible au possible, et surtout les possibilités supplémentaires qu’offrait le câble link, les 151 premiers Pokémon ont marqué à jamais l’histoire de la pop culture. On n’oubliera pas non plus la version Jaune, hommage à la série TV qui a suivi le même succès que ses prédécesseurs malgré le fait que, putain, Pikachu c’est vraiment l’enfer pour commencer !

25 & 26. Super Mario Land (1989) et Super Mario Land 2 : 6 Golden Coins (1992)

La série Super Mario Land est l’adaptation nomade des classiques Super Mario Bros., mais, loin de faire une simple repompe, il s’agit de jeux absolument géniaux aux mécaniques réinventées. Tout aussi addictifs que leurs cousins sur console de salon, les titres n’en oubliaient pas de maîtriser les changements de rythme et la difficulté avec une progressivité exemplaire.

Pourtant, l’absence du génie Shigeru Miyamoto à la réalisation avait fait naître certaines inquiétudes. Néanmoins, malgré le changement d’univers, d’ennemi ou de princesse (première apparition de Daisy !), la franchise a au contraire prouvé qu’elle pouvait renouveler les possibilités offertes par le personnage de Mario.

27. Tetris (1984)

Tetris est, encore à ce jour, le jeu le plus vendu tous supports confondus, et les 30 millions d’exemplaires écoulés sur Game Boy y sont pour beaucoup. Le jeu, conçu par le soviétique Alekseï Pajitnov en 1984, a rencontré son meilleur portage avec la Game Boy. Il faut d’ailleurs considérer que de nombreux “packs” Tetris + Game Boy s’étaient vendus, attirant un public particulièrement large.

28. The Final Fantasy Legend (1989)

Il ne s’agit pas de la célèbre série Final Fantasy, mais elle n’en est pas non plus trop éloignée. Conçu par Akitoshi Kawazu, une des têtes pensantes de Square, Legend et ses suites ont repris certains des concepts inhabituels apparus dans le très critiqué Final Fantasy II. Historiquement, il s’agit d’une des premières aventures RPG sur support portable, et son succès fut gigantesque, notamment grâce aux centaines de personnalisations possibles de son équipe pour une aventure extrêmement personnelle.

29. The Legend of Zelda : Link’s Awakening (1993)

Seul titre de la célèbre franchise porté sur Game Boy, Link’s Awakening n’en reste pas moins un chef-d’œuvre. Grâce à un gameplay toujours aussi efficace et une histoire intrigante centrée autour du naufrage de Link sur une mystérieuse île, le titre a marqué une génération entière, et les joueur·euse·s en gardent un souvenir fort. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la Nintendo Switch accueillera un remake de l’épisode.

30. Wario Land : Super Mario Land 3 (1994)

Officiellement, ce titre est supposé être le troisième épisode de la série Super Mario Land. En réalité, c’est la première apparition en tant que protagoniste du double maléfique de Mario, Wario. De ce fait, l’épisode, même s’il restait un plateformer classique, adoptait une violence inédite propre au cousin de Mario. Désormais, les coups de poing et les rentre-dedans sont de la partie tandis que les pièces doivent être amassées en masse.

Bonus : Game Boy : Pocket Sonar (1998)

Oui, il y a eu un accessoire Game Boy pour vous aider lors de vos sessions de pêche.