Grandeur et décadence d’un objet pas si désuet : le vinyle

Grandeur et décadence d’un objet pas si désuet : le vinyle

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Par Tomas Statius

Publié le

Carl Craig a atteint un nouveau sommet de médiocrité cette année. Il est passé de chansons fainéantes, entretenant l’illusion pour de riches espagnols que l’esprit de Detroit vibre à Ibiza, à juste rassasier l’audience. Cette track nous fait penser au type de Dance Music que l’on pourrait écouter à H&M, Urban Outfitters ou dans n’importe quels magasins de fringues merdiques.

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Un objet qui perdure et dont les ventes augmentent

Last Shop Standing : paroles de disquaires

Last Shop Standing, réalisé par Graham Jones, ex-représentant de maison de disques et Pip Piper, réalisateur indépendant, montre ce constat d’un flux et reflux, à propos du vinyle, bien visible quand on creuse l’actualité. Non pas la chronique d’une mort annoncée mais une mise en perspective des creux et des pics d’un objet qui, mine de rien, perdure depuis plus d’une soixantaine d’années.
Au cours des premières secondes du trailer, le ton est pourtant grave. Dans les années 1980 plus de 2200 disquaires indépendants peuplaient la Grande Bretagne. En 2009 ils n’étaient plus que 269. Traditionnels, branchés, ou poussiéreux, de Londres, Liverpool ou Manchester, lieux de sociabilité et de culture, ces îlots musicaux ne sont pas toujours en perdition.[iframe src=”http://prod-3.konbini.com/embed/music-fr-last-shop-standing-trailer” width=”620″ height=”349″]Le constat semble être le même en France. Non pas celui d’une dégradation mais bien, si ce n’est d’un renouveau, au moins d’un renouvellement de la communauté d’acheteurs.
Christophe Ouali, propriétaire du magasin Le silence de la Rue à Paris constate :

Aujourd’hui nos ventes se répartissent de la manière suivante 2/3 vinyle, 1/3 Compact Disc.

Quand on en vient à la composition sociologique de cette communauté d’amoureux de la galette noire, il précise :

On a évidemment une communauté d’adultes qui s’oriente naturellement vers des vinyles, de Jazz notamment. Mais depuis cinq ans j’observe une tendance lourde vers un renouvellement de cette communauté : des jeunes parrainés par leurs aînés qui font l’acquisition de disques classiques (les Doors par exemple) mais aussi de nouveautés. Les derniers albums de Cat Power, Tame Impala ou Flying Lotus se sont extrêmement bien vendus en vinyles, tout comme celui d’Alt-J qui s’est même mieux vendus en vinyles qu’en CD.

La culture du vinyle n’est pas morte

Surtout pas fataliste, encore moins puriste, plus qu’un simple documentaire, Last Shop Standing est un hymne d’amour à cet objet si particulier où les déclarations s’enchainent. Celle d’un simple vendeur de disque, d’un musicien célèbre (à noter la présence à l’écran de Fatboy Slim, Richard Hawley ou Johnny Marr des Smiths), ou de simples passants appréciant la survie de cette galette noire et de l’industrie qui va avec.[iframe src=”http://prod-3.konbini.com/embed/music-fr-johnny-marr-last-shop-standing” width=”620″ height=”349″]Financé grâce à du crowd founding [la participation financière d’internautes soutenant le projet, ndlr], le film a eu bonne presse outre-Manche lors de sa sortie début septembre. Disponible en DVD depuis, il est une bonne manière de découvrir ou de redécouvrir une culture qui, on l’espère, ne s’éteindra pas.
Parce que la culture de la galette noire n’est pas uniquement l’apanage des “Britons”, parce qu’ici aussi les magasins de vinyles sont légion, on vous proposera une série de portraits sur les acteurs du secteur. Plus à venir d’ici peu.