Kery James balance ses quatre vérités dans le clip de “J’rap encore”

Kery James balance ses quatre vérités dans le clip de “J’rap encore”

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©Capture d’écran YouTube – Kery James – J’rap encore

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Par Guillaume Narduzzi

Publié le

“Pop pop, c’est le retour du Rap Français.”

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Kery James est-il le rappeur le plus hardcore ? Peut-être pas, mais le plus franc, assurément. Dans son dernier clip “J’rap encore”, diffusé sur YouTube ce lundi 22 octobre, l’artiste du 94 n’est pas très content, et avait manifestement besoin de le faire savoir. Sur cette ballade énervée de cinq minutes, Kery James regrette la direction prise par la new wave du rap français. Lui n’a pas besoin de vocodeur ou d’artifices – et encore moins de “baisser son futal” devant l’industrie musicale. Et ce malgré la fin annoncée du rap conscient, dont il est l’un des derniers dignes représentants.

Car c’est bien là que le bât blesse selon le rappeur de 40 ans : il déplore la dénaturation du rap issue de l’exploitation commerciale. Pour lui, être en indé est une bien meilleure chose, tant au niveau de la rentabilité que de l’honneur. Sur ce titre, il se révèle toujours aussi acerbe envers le système, et la France “ce pays gouverné par des banquiers”. Il dénonce ainsi cette société du spectacle que dépeignait Guy Debord dans son livre éponyme (1967), et tous ceux qu’on peut y associer : Laurent Ruquier, Thierry Hardisson, Yann Moix ou encore ce brave Raphaël Enthoven, son grand pote. Des propos engagés, dans la lignée de ceux de son dernier album, Mouhammad Alix, paru en 2016.

Dans ce clip efficace réalisé par Kub & Cristo et produit par Suther Kane & 94 Side P, un plan séquence assez impressionnant de 5 minutes qui va à l’essentiel, Kery James continue de prendre des coups. Mais toujours pour mieux se relever. Preuve que rien ou presque ne peut atteindre l’aura d’une telle légende (“Un rappeur légendaire, ça se mesure aux classiques”). Kery James rappe encore, et rappera sûrement toujours. Et c’est très bien ainsi, n’en déplaise aux chroniqueurs mondains.

Ce titre puissant fait office de single avant l’arrivée de l’album J’rap encore, attendu pour le 9 novembre prochain. Une actualité chargée pour un Kery James décidément sur tous les fronts, puisque son premier film, Banlieusards, co-réalisé avec Leïla Sy devrait prochainement être disponible sur Netflix.