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Contre les tueries de masse, faites vos prières (dans un jeu vidéo) !

Contre les tueries de masse, faites vos prières (dans un jeu vidéo) !

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Par Thibault Prévost

Publié le

Un jeu vidéo dénonce les traditionnelles “pensées et prières” adressées aux familles des tueries aux États-Unis, en ridiculisant leur inefficacité.

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La formule “thoughts and prayers” n’a peut-être pas traversé l’Atlantique — on mettra ça sur le compte de la séparation de l’Église et de l’État ainsi que de vraies lois sur les armes — mais, aux États-Unis, elle est devenue en quelque sorte le slogan de l’hypocrisie politique, notamment du parti républicain, le “Grand Old Party” (GOP).

Ces “pensées et prières”, ce sont celles adressées inlassablement aux familles de victimes de tueries de masse par les congressmen du GOP. Des élus qui, en parallèle, continuent de se coucher devant le lobby des armes américain, la National Rifle Association (NRA), qui finance directement ou indirectement les élus du parti.

Pour dénoncer cette hypocrisie politique aux conséquences meurtrières (les tueries de masse sont de plus en plus fréquentes aux États-Unis, et le pays en connaît désormais plus d’une par jour), les développeurs de GOP Arcade, un site qui propose des petits jeux vidéos politiques anti-GOP et particulièrement anti-Trump (il faut dire que le bonhomme est une excellente source d’inspiration), ont donc développé Thoughts & Prayers.

A l’aide des touches “T” et “P”, vous devez lutter contre la multiplication des tueries de masse à travers le pays, à la seule force de vos prières et pensées. Lorsque vous tentez d’appuyer sur la grosse touche centrale qui propose de réguler légalement la vente de fusils d’assaut, le jeu vous rappelle que vous êtes “faible”, que “vous dépendez du financement de la NRA” ou que “vous n’avez pas reçu suffisamment de votes”.

En définitive, le joueur a beau agiter les pouces aussi frénétiquement que possible, rien n’y fait et les tueries s’amoncellent. C’est drôle ? Ça le serait si ce n’était pas aussi réel. Depuis la tuerie d’Orlando, les anti-guns ont radicalisé leur discours dans l’espoir de faire enfin bouger les lignes : désormais, les pro-guns sont décrits comme complices du terrorisme. Pas sûr que creuser des antagonismes déjà abrupts fasse changer les choses, mais face à l’inaction complice, c’est parfois tout ce qu’il reste à faire.