The Legend of Zelda : The Wind Waker, le vent souffle sur 15 ans de légende

The Legend of Zelda : The Wind Waker, le vent souffle sur 15 ans de légende

Image :

Crédit : Nintendo

photo de profil

Par Jérémie Léger

Publié le

Le 3 mai 2003, Link levait l’ancre pour la première fois dans une aventure maritime épique. Malgré le scepticisme des fans au début, The Legend of Zelda : The Wind Waker est encore aujourd’hui un pilier d’une légende qui n’a pas fini de s’écrire.

À voir aussi sur Konbini

Comme un signe du destin, le 3 mai 2002 sortait en Europe la GameCube, la célèbre console de salon de Nintendo. Un an jour pour jour plus tard, soit il y a quinze ans, c’est The Legend of Zelda : The Wind Waker qui débarquait sur nos écrans. Un volet qui encore aujourd’hui fait battre le cœur des fans de la licence. Pourtant, les dieux du vent peuvent en témoigner, ce n’était pas gagné.

Si le thème principal du jeu est le vent, ses débuts ont des allures de tempête. Un nouveau Zelda est évoqué au salon Nintendo Space World en 2000. Les équipes de Big N veulent convaincre du potentiel technologique de leur nouveau bébé, la GameCube. Pour cela, rien de tel qu’une démo portée par l’une des licences phares de la marque.

On y voit un combat à l’épée entre Link et son némésis historique, Ganondorf, dans un style graphique proche de celui du volet Ocarina of Time, mais bien plus affiné et réaliste. Subjugués, les journalistes pensent que le prochain épisode sera basé sur cette direction artistique. Les rumeurs circulent, et les esprits s’enflamment. Un peu trop vite.

Le jeu, qui avait la lourde tâche de reprendre le flambeau des Zelda en 3D après les révolutionnaires Ocarina of Time et Majora’s Mask sur Nintendo 64, est officiellement présenté en 2001, et là, c’est la douche froide. La patte réaliste tant espérée n’est plus, et elle a laissé place à une direction artistique en cel-shading. Une touche graphique particulière qui va donner un aspect cartoon au rendu final du jeu.

Lorsque le monde le découvre, la déception est telle que des sondages émergent pour faire changer d’avis Nintendo. Mais la firme, droite dans ses bottes, n’a jamais cédé, et quinze ans plus tard, force est d’admettre qu’elle a eu raison : 500 000 personnes ont en effet précommandé The Wind Waker – un record pour l’époque –, et la version GameCube s’est vendue à plus de 4,6 millions d’exemplaires. Réédité en HD sur Wii U en 2015, le remake cumule, lui, 2,26 millions de ventes.

Son héros, Link Cartoon, est d’ailleurs tellement devenu culte que nombreuses sont les déclinaisons de ses aventures (The Minish Cap sur Gameboy Advance, ou encore Phantom Hourglass et Spirit Tracks sur Nintendo DS). Le petit bonhomme est même désormais un personnage à part entière dans la saga Super Smash Bros.

Hissez la grand-voile !

Une fois que l’on a dépassé la barrière des graphismes, ce Zelda enchante par sa prise en main immédiate et la profondeur de son gameplay. Link est plus maniable, agile. Mais c’est surtout la soif d’aventure qui m’a titillé dès les premières minutes. Je me souviens de ces longues heures passées à naviguer au gré des vents sur mon fidèle voilier parlant, équipé de ma baguette du vent. La brise de la nostalgie me submerge en écrivant ses lignes.

Par ailleurs, s’il y a un aspect autre que graphique sur lequel The Wind Waker se démarque par rapport à ses aînés, c’est son terrain de jeu. Après la Grande Inondation, les terres d’Hyrule n’étaient plus composées de plaines immenses, mais entourées par la Grande Mer s’étendant à perte de vue, avec sa multitude d’îles diverses et variées qui me tendaient les bras. J’ai encore le thème de la mer dans les oreilles.

Du côté de l’histoire, Link voit son quotidien bouleversé après l’enlèvement de sa sœur Arielle par le Roi Cuirasse, un oiseau géant masqué et peu amical. On apprend très vite que celui-ci est en fait contrôlé par Ganondorf. Le Seigneur du Malin cherche en effet à s’emparer de Zelda, détentrice d’une partie de la Triforce, l’artefact divin capable de déterminer le sort du monde.

Aidé entre autres de Tetra, capitaine des pirates, et de son équipage, de Médolie, une jeune servante piaf, de Dumoria, un Korogu téméraire, et de Lion Rouge, son bateau à voile, Link va braver tous les dangers sur terre comme sur mer pour porter secours à sa sœur.

Au fil des donjons, sa nature héroïque va progressivement s’éveiller, et le héros du vent va devoir rétablir les pouvoirs essoufflés de l’Épée de Légende, la seule lame capable de venir à bout du vil Ganondorf. Un scénario somme toute classique pour un Zelda, mais sublimé par un voyage maritime unique, des donjons périlleux, des boss mémorables et une musique splendide. Bref, un ensemble qui a marqué mon âme de joueur à tout jamais.

Avis de tempête

Seule une ombre vient noircir le tableau dans mon journal de bord : la quête interminable de la collecte des fragments de la Triforce. Le jeu étant relativement court, les développeurs ont eu la brillante idée, pour remédier au problème, d’inclure la quête la plus horrible d’un Zelda depuis celle du traumatisant Temple de l’eau d’Ocarina of Time. Le principe ? Sillonner la mer et fouiller les îles de fond en comble pour trouver des cartes qui permettent, une fois récupérées, de reconstituer la Triforce du Courage brisée.

L’objectif aurait pu être cool s’il ne nécessitait pas des heures et des heures de farming de rubis, le décryptage d’une carte coûtant la modique somme de 398 rubis. Multipliez ce prix par le nombre de morceaux à récolter, soit huit, et vous comprendrez que ce salopard de Tingle, lutin aussi fantasque qu’avare, aura été le pire ennemi de ma bourse. Vous qui y avez joué, vous savez forcément de quoi je parle. Pour les autres, que cela ne vous empêche pas d’entrer dans le jeu. Vous n’en reviendrez pas.

Si Breath of the Wild a plus que jamais brisé les codes de la série Zelda en optant pour un open world, The Wind Waker offrait déjà, en 2003, un monde semi-ouvert, dans lequel le joueur avait la possibilité d’explorer en toute liberté l’immensité de l’océan. Celui-ci pouvait, certes, parfois sembler vide, et too much water, l’expression – devenue un mème – utilisée par le site spécialisé IGN pour critiquer les jeux Pokémon Rubis et Saphir n’aurait aucun mal à s’appliquer ici.

Il n’empêche que le dépaysement est total, et cela n’a pas empêché Jeuxvideo.com de lui accorder à l’époque la note maximale de 20/20. Tentez l’expérience : quinze ans plus tard, le plaisir est toujours intact.