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Avec Splatoon, Nintendo tient LE jeu de l’été

Avec Splatoon, Nintendo tient LE jeu de l’été

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Par Thibault Prévost

Publié le

Le 29 mai, Nintendo a lancé sa nouvelle franchise sur Wii U, Splatoon, un jeu de paintball en ligne bariolé dans lequel les joueurs s’affrontent au pistolet à peinture.

Si vous avez la chance de posséder une Wii U, un grand salon et des amis, préparez-vous à en voir de toutes les couleurs : le 29 mai, Nintendo a lancé Splatoon, son dernier titre d’arcade et, surtout, un jeu débarrassé de tous les personnages issus de l’univers Mario. Un petit événement en soi et un succès commercial, puisque le jeu, dans sa deuxième semaine de commercialisation, s’est déjà vendu à 250 000 copies.
Dans un monde rétro-futuriste aux lignes cartoonesques, deux équipes de quatre – vous, vos amis, votre famille ou des inconnus en ligne – s’affrontent pour le contrôle d’une arène. Vos armes : flingues de paintball, rouleaux de peinture, mortiers de pigments et autres joyeusetés destinées à faire de l’arène immaculée un hommage à Jackson Pollock (ou aux activités artistiques de maternelle). L’équipe qui aura peinturluré le plus de surface lorsque sonnera la cloche de la récré aura gagné.
Ai-je précisé que vos personnages, visiblement issus d’une écœurante manipulation génétique, peuvent se transformer à l’envi en calamar pour nager incognito dans les flaques de peinture et en bondir pour prendre l’ennemi par surprise ? Au cas où vous vous poseriez la question : oui, Splatoon est un aller simple pour l’immaturité.

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Avec cette nouvelle franchise, Nintendo choisit donc de s’attaquer au bon vieux jeu de shoot, un genre pourtant déjà embouteillé par les machines à cash (coucou Call of Duty). Pour marquer sa rupture avec un genre devenu trop occupé à se regarder le nombril technique et rivaliser de “maturité”, le géant japonais offre donc un jeu intentionnellement futile, pauvre en scénario (un mode solo orienté plate-forme, certes mignon mais négligeable), graphiquement limité et doté d’un gameplay à la simplicité enfantine. Et, en caricaturant une simulation de tir, donne au jeu de massacre le visage d’une baston de centre aéré.
Parce qu’après tout, déjouer des attentats terroristes d’envergure planétaire en 4K, avec du vrai sang, de la vraie violence, ça va deux minutes. Avec Splatoon, on est là pour se foutre sur la tronche à coups de bombes de peinture, sous un grand ciel bleu, en sirotant une grenadine entre deux parties et en tauntant ceux d’en face.

Pour ce qui est des références graphiques, on se retrouve donc dans un jeu mêlant allègrement l’univers pop  japonais (adolescents au style vestimentaire improbable, créatures à tentacules…) dans un bukkake stylistique empruntant à la fois au regretté Jet Set Radio, à Super Mario Sunshine et au mouvement Blue Sky, qui milite pour un retour à l’innocence vidéoludique.
Enfin, suivant la direction déjà prise par nombre d’éditeurs de jeux en ligne, Nintendo a prévu de faire de Splatoon une expérience en constante évolution : dans les prochains mois, des contenus additionnels (arènes supplémentaires, armes originales et modes de jeu spécifiques) feront leur apparition gratuitement – du moins, dans un premier temps. De quoi passer des heures à repeindre des murs et faire exploser ses amis en gerbes de couleurs fluo. Alors, convaincu ?