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Nuit Blanche : Paris se met à l’heure du street-art

Nuit Blanche : Paris se met à l’heure du street-art

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Par Tomas Statius

Publié le

Pour sa treizième édition, la Nuit Blanche dédie une partie importante de sa programmation au street-art. Présentation des points chauds du cru 2014 et rencontre avec le directeur artistique de l’évènement : José-Manuel Gonçalvés. 

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 L’idée que nous avons tenté de développer cette année, c’est d’offrir un vrai point de vue sur un certain nombre de formes artistiques. On voulait permettre le dialogue, ouvrir un public large à l’art, et offrir à des artistes émergents une vraie visibilité.
On leur a proposé différents espaces et on les a invité à penser leurs propositions en lien avec ces lieux qui ont chacun leur identité. L’idée, c’était de faire de la rue un musée qui vit.

Ce qui a changé cette année, je pense, c’est qu’on a beaucoup plus assumé le pendant “Off” de la programmation. On a vraiment essayé de relier le “In” et le “Off”, de les associer. Le “In” ce sont les points de vue [il sont au nombre de six, ndlr] alors que le “Off” c’est le lien entre ces différents points de vue que l’on rencontre en déambulant.

Et dans l’un de ces points de vue, le street-art se taille la part du lion.

Un point de vue “street-art” dans le treizième arrondissement

On voulait véritablement sortir de la représentation commune du genre. Les gens imaginent que les street-artists sont des mecs avec des bombes qui ne font que de la peinture. Or ce n’est pas vrai.
Au contraire, pour cette Nuit Blanche, on a voulu mettre à l’honneur des artistes qui ont des techniques très différentes. Je pense qu’on est arrivé à une variété de propositions assez folle. Par ailleurs je trouvais assez intéressant, à l’heure où le street-art entre massivement en galerie, d’inviter plusieurs artistes qui ont été identifiés par leur intervention dans l’espace public à revenir créer dans la rue.

Sur la terrasse du Wanderlust, outre la projection de documentaires – proposés par la galerie Magda Danysz – suivant des artistes jusque dans l’intimité de leur atelier, il sera possible de voir les créations tout-de-bois de Sambre. Le parcours se prolongera aux abords de la gare d’Austerlitz où les peintures “lettrées” de Jacques Villéglé, les oeuvres monumentales de SpY et les entrelacs de L’Atlas raviront les amateurs du genre.

L’art de rue : trait d’union de cette Nuit Blanche ?

Ce qui est pourtant déroutant quand on regarde la programmation de cette treizième Nuit Blanche, c’est la présence du genre au sein de six points chauds définis par les organisateurs. La preuve que de “curiosité” parsemant les éditions précédentes, le street-art est devenu une sorte de trait d’union entre les différentes propositions artistiques. L’artiste Mark Jenkins symbolise bien cette nouvelle orientation de la manifestation. Lui qui s’est fait connaître par des sculptures grandeur nature d’être humain qu’il dépose dans l’espace public et qui est une sorte de “fil rouge” de cette programmation.
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Avec sa série “Les Vraisemblables”, l’américain fait en effet de Paris son terrain de jeu. Le directeur de la Nuit Blanche s’amuse d’ailleurs, entre deux coups de fils, de la présence de ces silhouettes un peu partout dans la capitale. “Je découvre moi-même certains de ces sculptures aujourd’hui. C’est assez fou”, commente-il.
Et l’enthousiasme de José-Manuel Gonçalvès ne s’arrête pas là.

Les rendez-vous du directeur

Parmi les temps forts de la programmation, le directeur artistique de la Nuit Blanche s’est arrêté sur trois évènements qu’il attend tout particulièrement.

Je pense que cette année il y a trois artistes pour qui cette Nuit Blanche est un véritable pari.
Le premier c’est Jeff Mills. C’est un artiste extrêmement respecté, qui a une grande connaissance de la musique actuelle. Pour l’occasion il va se frotter à un toute autre répertoire : le bal populaire. Les gens vont avoir un carnet de bal pour danser avec lui. J’ai hâte de voir ce que cela va donner [à voir au Parc André Citroën à partir de 21h] 

Le deuxième c’est Jan Vormann qui est un artiste talentueux et assez méconnu. Je viens de passer devant une de ses fresques en Lego qui s’insère dans le mur. C’est sublime. [à voir du 121 au 157 rue du Chevaleret dans le 13ème arrondissement]
Le troisième c’est Pablo Valbuena qui a conçu une énorme pièce vidéo immersive pour la Gare d’Austerlitz.

Rendez-vous pris. À samedi.