La sélection des artistes nommés pour le Mercury Prize n’a jamais été aussi éclectique

La sélection des artistes nommés pour le Mercury Prize n’a jamais été aussi éclectique

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Par Lydia Morrish

Publié le

On connaît enfin la liste des artistes nommés pour le Mercury Prize 2016. Le prestigieux prix récompense chaque année le meilleur album britannique ou irlandais des douze deniers mois.

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La cérémonie 2016 du Mercury Prize se tiendra le 15 septembre, dans la salle de concert londonienne de l’Hammersmith Apollo. Les gagnants seront désignés par des musiciens, des critiques et des cadors de l’industrie musicale, parmi lesquels : Kate Tempest (poète et rappeuse), Jarvis Cocker (leader du groupe Pulp), Ellie Rowsell (du groupe Wolf Alice), Annie Mac (DJ et présentatrice radio) et Jessie Ware (chanteuse).

La liste des nommés est un concentré de talents. Celui qui remportera le prestigieux prix, qui récompense le meilleur album de l’année, sera promis à une belle carrière, comme ce fut le cas des gagnants précédents : PJ Harvey, Laura Marling, Pulp, les Arctic Monkeys et James Blake.

Mais ce qui différencie vraiment cette édition du Mercury Prize des précédentes, c’est la grande diversité des genres représentés. Des rappeurs de grime Kano et Skepta à Anohni, en passant par David Bowie, 2016 s’avère être une année éclectique pour la pop britannique. Et c’est fabuleux.

David Bowie — Blackstar

Ayant sorti son dernier album peu avant sa mort en janvier, le légendaire David Bowie pourrait être récompensé à titre posthume pour son ultime chef-d’œuvre.

Radiohead — A Moon Shaped Pool

Grâce à l’album A Moon Shaped Pool, Radiohead est devenu cette année le groupe le plus souvent nommé de l’histoire du Mercury Prize. Cet album travaillé avec talent est rempli de mélodies d’une envoûtante perfection.

Anohni — Hopelessness

Anohni a fait l’actualité en 2016. Auparavant leader du groupe Antony and the Johnsons (lui même récompensé d’un prix Mercury), elle mérite amplement d’être reconnue à nouveau par le jury. Avec Hopelessness, la chanteuse transgenre nous livre un bel opus rythmé, qu’elle décrit comme “un album électro aux dents pointues”.

Skepta — Konnichiwa

Alors que la grime prend de l’importance ces dernières années, il est tout naturel que Skepta, roi du genre, se voie enfin nommer pour le prix. Son album Konnichiwa a eu un succès phénoménal aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Kano — Made In The Manor

Cinquième album de Kano, après une pause de six ans, Made in the Manor est un point de vue poignant sur la culture grime londonienne. Kano s’est fait un nom en devenant l’un des maître du genre en 2004. Il surfe depuis sur la vague du grand retour de la grime : son dernier album a même été décrit commeun grand classique britannique.

Bat for Lashes — The Bride

L’histoire d’une jeune fille qui va se marier mais dont le fiancé est tué alors qu’il se rend à l’église, The Bride de Bat for Lashes est un album conceptuel baroque qui popularise les mélodies dark pop.

Jamie Woon — Making Time

Jamie Woon creuse son trou dans le paysage de la pop. Son EP Making Time, caractérisé par un son R’n’B baigné de soul, en a séduit plus d’un.

The 1975 — I Like It When You Sleep, for You Are So Beautiful Yet So Unaware of It

C’est peut-être le groupe le plus mainstream de la liste. Très suivi, le groupe de rock de Manchester a repoussé les limites avec ce titre à rallonge, le plus long à être nommé.

Laura Mvula — The Dreaming Room

Nommée pour la seconde fois consécutive, Laura Mvula a construit son album The Dreaming Room dans la cabane du jardin de son producteur. Mais n’allez pas penser que sa musique est banale : son jazz vocal (doux et pétillant) et ses sonorités funk pourraient lui permettre de gagner.

The Comet Is Coming — Channel the Spirits

Qui aurait cru que du cosmic jazz finisse dans la liste du Mercury Prize ? Le groupe The Comet Is Coming a pourtant réussi cet exploit. Encore méconnu du grand public, il pourrait créer la surprise lors de la cérémonie.

Savages — Adore Life

Le puissant album du groupe de post-punk Savages est aussi sombre que tonitruant : il ne laissera pas le jury indifférent.

Michael Kiwanuka — Love & Hate

Même si Michael Kiwanuka ne gagne pas le Mercury Prize, il mérite au moins un prix pour son immense succès à la radio cette année. Ses paroles mélancoliques posées sur de la soul très 70’s sont un délice.

Traduit de l’anglais par Celia Guillon