Ludacris, le difficile come-back

Ludacris, le difficile come-back

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Par François Oulac

Publié le

“Luda peut faire l’effet d’une relique”

Le rap jeu a quand même sacrément changé depuis la sortie du dernier album de Ludacris, en mars 2010. En 2010, Kendrick Lamar était un rappeur émergent. Drake sortait son tout premier album. Young Thug était une émule de Lil Wayne inconnue du grand public. Mince, même Asap Rocky n’existait pas.
Normal, dans ces conditions, que les blogueurs et twittos d’outre-Atlantique s’interrogent sur la capacité de Ludacris à innover face à la nouvelle garde.

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Fin 2014, Yoh, un contributeur de DJ Booth, signait un papier sobrement intitulé “La musique de Ludacris peut-elle encore compter ?”. Le blogueur y remarquait le décalage croissant qui se creuse entre Ludacris et le hip-hop d’aujourd’hui :

Ludacris vieillit. Le hip-hop est un truc de jeunes, et en 2014 Luda peut faire l’effet d’une relique, un voile de nostalgie dans lequel s’enveloppe la génération des années 90 qui revit ses glorieuses années club […] Le statut de star lui a permis d’apparaître dans des films comme Hustle and Flow et la remarquable saga Fast & Furious, mais j’ai vu des gosses le qualifier d’acteur qui rappe pour s’occuper […]
Il semble y avoir un vrai doute quant à la capacité de Ludacris d’être à nouveau réellement influent dans l’ère du rap moderne. Tant de temps s’est écoulé depuis la dernière fois qu’il a prouvé qu’il faisait partie de l’élite.

Et l’auteur de remarquer l’inconsistance des dernières sorties de Ludacris, comme son freestyle moyen sur le “Tuesday” de iLoveMakonnen.

L’envie des débuts

Sur son blog, la journaliste Karen Civil est plus positive. Selon elle, la place de Ludacris dans le game est restée inoccupée et n’attend que lui pour être reconquise :

La voie pour Ludacris se trouve pile là où il l’a laissée. Ni Atlanta ni le Sud en général ne possèdent ce genre de rappeur original qui nous a offert des morceaux et des vidéos aussi fun que “Stand Up”, “Southern Hospitality” et “Rollout (My Business).

Des morceaux emblématiques, mais sortis au tout début des années 2000… Entre-temps, Luda a coupé ses cheveux et évolué vers un rap plus mature, style “Runaway Love” sur Release Therapy (2006).

Pour Yoh, le come-back de Ludacris ne sera réussi que si ce dernier retrouve justement cette verve, ce grain de folie des débuts :

Honnêtement, il ne vieillit pas bien : sa musique a perdu la vitalité qui a secoué l’industrie au début des années 2000. […] Pour qu’il puisse vraiment entrer dans une nouvelle ère, il doit l’approcher avec une nouvelle mentalité artistique. Il lui faut la même envie qui a alimenté Word of Mouf s’il veut pénétrer cette époque nouvelle et peu orthodoxe.

Les temps sont durs pour les vétérans sur le retour. On avait déjà émis des inquiétudes l’an dernier quant au come-back de 50 Cent : avec un album solo peu inspiré mais un retour gagnant du G-Unit, le New-Yorkais a réussi son pari à moitié. On souhaite au moins autant de succès à Ludacris.