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Le festival Coachella vécu par les Carbon Airways

Le festival Coachella vécu par les Carbon Airways

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Par Konbini Staff

Publié le

  • Jeudi 10 avril : tout est prêt

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On est à Paris. Demain, on embarque pour les États-Unis, destination Palm Springs pour le festival de Coachella. C’est la troisième fois qu’on joue outre-Atlantique mais on a encore du mal à réaliser ce qui nous arrive. Même si on rêve de jouer à ce festival depuis plusieurs années, on était loin de penser que ça se concrétiserait.
Excitation, mais aussi gros challenge vu le line up et le prestige de l’évènement. Heureusement, on a bien peaufiné notre set ces dernières semaines et les premières parties de Skip The Use nous ont mis une patate d’enfer. Entre la fin de nos cours et nos visas qui viennent d’arriver à la dernière minute, on n’a qu’une envie, c’est de tout déchirer sur scène. Dans notre tête, un horaire : 16h30 à la Sahara Tent. Pour une première, c’est un super slot !

  • Vendredi 11 avril : le départ

Toute proportion gardée, il n’y a pas que le 6 juin 1944 qui aura été le jour le plus long. Le 11 avril 2014 fut aussi une journée à rallonge. Le matin, départ de Paris-Charles de Gaulle pour Palm Springs. Les passeports en poche, on embarque le matériel, entre ordi, clés USB et micros.
Avion qui décolle en retard dit avion qui atterrit en retard. C’était sans compter sur les formalités de douanes une fois posés en transit à Atlanta. Résultat, on rate notre correspondance et il n’y a plus de vol pour Palm Springs avant le lendemain midi. Impossible vu notre heure de passage sur scène. Seule alternative : prendre un vol pour San Diego. On fera le reste en voiture.
On arrive à notre hôtel à 4 heures du matin, après 27 heures de voyage. Rincés ? Si peu.

  • Samedi 12 avril : le jour J
  • L’arrivée des ExGirlFriend

13 heures : on démarre une série d’entretiens et de courtes sessions photo pour les media US : LA Weekly, Pitchfork, Rolling Stone et Spin défilent. Deux heures plus tard, on arrête.
De quoi rapidement se restaurer, choisir ce qu’on va mettre sur scène (vu la chaleur, éviter les slims noirs), revoir une dernière fois la setlist, se demander toutes les dix minutes : “Il est quelle heure ?”, boire de l’eau, beaucoup d’eau, grignoter des bonbons, raconter des conneries et se dire que quand même, ce qu’on vit, c’est juste ouf.
Voilà que le collectif de rappeurs ExGirlFriend (EXGF) débarque. Les deux frères sont de Los Angeles et ont tenu à venir participer au titre “Gutter Punk” avec nous sur scène pour Coachella. On ne s’était parlé que par email jusqu’à maintenant. Les mecs sont d’une coolerie absolue, une rencontre comme on aime en faire, simple, sincère et passionnée.
16 heures : dans la voiture de golf, on se dirige vers la scène. Juste avant nous jouent TJR puis c’est au tour de GTA. Derniers branchements, dernier line-check. On se serre fortement dans les bras l’un et l’autre pour se motiver à fond.

  • 16h30 : le concert

16 heures 30, c’est parti. On débute notre set par “When My Eyes Get Low”. Le titre reflète bien notre univers et permet de saisir notre style musical pour ceux qui ne nous connaissent pas. On se donne à fond dès les premières notes.
Je crois qu’on ne pense plus à rien, ni à la fatigue, ni au stress, ni au jetlag, à la chaleur, aux galères de la veille. On enchaîne avec “DNA” pour mieux nous présenter à la fin du morceau, en prenant notre meilleur accent anglais :

Hey what’s up Coachella !? We are Carbon Airways, coming all the way from France !

Le public est assez mixte et l’état d’esprit festif : les gens viennent ici sans a priori, souvent déguisés ou lookés, tendance post-hippie-baba-cool-néo-romantique. Les filles portent des couronnes de fleurs, les gars sont torse nu, à moins que ce ne soit l’inverse. Certains nous connaissent, d’autres nous découvrent. Un petit drapeau français ici, un espagnol à gauche, une poupée gonflable au fond : chacun sa nation !
On continue avec “Providence”, puis “Black Sun”, dont certains discernent les premières notes et reprennent les paroles. Plus on joue, plus les gens affluent. C’est bon signe, on commence à se détendre.  Viennent ensuite “You Walk Away” ou “Blasted Daydream” (qui seront sur l’album Outre Noir), des titres qu’on n’a jamais présentés sur le territoire américain.
On aime voir la réaction des gens sur nos morceaux en live : ça permet d’avoir un retour immédiat et de peaufiner certaines parties. Nouvelle trêve pour prendre la température avec le public et présenter sur scène nos amis d’EXGF. Ils sont venus en renfort avec leurs potes et des drapeaux pour dynamiter la performance sur “Gutter Punk”.
Grosse énergie, super flow, leur présence sur le morceau fait encore monter la pression d’un cran. On achève notre set par “Timeline”, en mordant un peu sur la plage horaire qui nous avait été attribuée. On est Français, faut bien qu’on se différencie non ? Il est quasi 17h30. Onze titres plus tard, on sort de scène.

  • La pression retombe
  • Dimanche 13 avril : retour à Coachella

Après une session repos le matin, quelques interviews et un burger à Jack In The Box, on reprend la direction de Coachella sur les coups de 15h30, de quoi apprécier la fin du set de Chance the Rapper. Le festival est blindé, encore plus que la veille. On croise même les Canadiens de Duck Sauce.
Les gens sont toujours aussi détendus : peut-être à cause (ou grâce à) des cigarettes qui font rire que beaucoup de gens consomment sur ce festival ? L’herbe de l’hippodrome doit avoir des vertus euphorisantes.
Direction la Sahara Tent pour une heure de set avec Krewella. Seules Yasmine et Jahan assurent le show, le troisième membre du groupe, Kris, est malade. Qu’à cela ne tienne, le groupe de Chicago enchaîne avec une énergie folle ses tubes EDM et productions hard style, avec quelques passages en guitare/voix.
L’ensemble est plutôt bien amené, les filles ne se ménagent pas, on aime leur attitude à la fois rock, rebelle, trash et électro et cette capacité à mélanger dubstep, hard style, mélodies vocales pop et DJing. Le public est à fond, on asperge les premiers rangs régulièrement avec une sorte d’énorme brumisateur pour éviter les malaises. Fin de leur set avec un de leurs titres phare, “Alive”.
Backstage, on croise justement Yasmine, aussi chaleureuse derrière le rideau que sur scène, enchantée par l’accueil du public de Coachella. Sur le côté de scène, Alesso discute avec la production. Il passe dans 15 minutes, le temps pour toute son équipe de mettre en place la machinerie impressionnante qui ponctuera son DJ set.
On a beaucoup de respect pour ce qu’il fait. Le Suédois a une vraie gueule, un look recherché, sobre mais pointu, tout en noir et blanc et avec un réel charisme. Une petite photo et l’affaire est dans le sac.

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