Douze ans après Rize, ce docu nous replonge dans le monde fascinant du krump

Douze ans après Rize, ce docu nous replonge dans le monde fascinant du krump

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Par Naomi Clément

Publié le

Mise en lumière par David LaChapelle et son Rize en 2005, cette danse typique de la Californie est aujourd’hui au cœur du nouveau film, intime et poétique, de Maceo Frost : Raised by Krump.

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Malgré ses mouvements exécutés de façon agressive, et la colère que l’on peut souvent lire sur les visages de ses danseurs, le krump est une danse on ne peut plus pacifique. Née à l’aube des années 2000 dans les quartiers défavorisés de Los Angeles, cette dernière constitue, pour ceux qui la pratiquent, un moyen de libérer, de partager et ainsi de panser leurs douleurs les plus enfouies. 
“Je crois que le krump permet d’exprimer les étapes difficiles par lesquelles nous sommes passés en grandissant dans nos quartiers, que ce soit le fait d’être pourchassés par des violeurs, ou encore d’être harcelés par la police pour le simple fait d’être ce que nous sommes. Le krump est né de cela : de notre besoin de sortir de toute cette merde qu’on ne pouvait plus contrôler.” C’est avec ces mots que la danseuse Marquisa “Miss Prissy” Gardner parle de son rapport au krump dans Raised by Krump, le nouveau film de Maceo Frost. Désireux de célébrer ce mouvement, le réalisateur américain a en effet choisi de nous entraîner à la rencontre de quelques-unes des figures de la culture krump à Compton.

“Le krump a repris le rôle de mon père”

Doté d’une esthétique brute et léchée, partagé entre performances captivantes et entretiens intimes, Raised by Krump nous plonge dans les récits tourmentés et touchants de Christopher “Worm” Lewis, Willie Chris “Fudd” Hodge, ou encore les jeunes frères Brenden et Lynnden Hodge qui, tour à tour, se livrent sur la façon dont le krump les a nourris, éduqués, et éloignés de la rue.
“Nombre d’entre nous ont déjà perdu un parent, ce qui explique que nous n’ayons pas vraiment de role models, y relate Christopher “Worm” Lewis. Pour compenser, on a souvent tendance à se tourner vers le sport, à s’entraîner dur pour devenir de vrais athlètes, dans le but de nous élever. Le krump m’a littéralement élevé. Il a repris le rôle que mon père avait jusqu’à ce qu’il s’en aille.” Un documentaire poignant, qui montre combien l’expression individuelle est essentielle, et vitale.