Les trois choses que l’on retiendra d’Hunger Games

Les trois choses que l’on retiendra d’Hunger Games

photo de profil

Par Fanny Hubert

Publié le

Le dernier volet d’Hunger Games est sorti sur nos écrans le 18 novembre dernier. L’occasion de revenir sur ce que la saga a appris à ses spectateurs.

À voir aussi sur Konbini

Hunger Games, c’est fini. Le quatrième volet des aventures de Katniss Everdeen est sorti le 18 novembre en France et est en train de laisser des milliers de fans tristes et nostalgiques. Depuis 2012, ils s’étaient habitués à voir tous les ans leurs héros préférés sur grand écran. Ils les ont vus évoluer, grandir, se battre, mourir aussi pour certains et s’aimer, surtout.

Si ces jeux de la faim ont su séduire tant de spectateurs, c’est par le côté novateur de cette saga pour adolescents écrite par Suzanne Collins dont le premier tome a débarqué en 2008. Exit le monde magique d’Harry Potter, exit les romances avec un vampire (coucou Twilight), place à une télé-réalité d’un nouveau genre : les Hunger Games, un “jeu” où des jeunes doivent s’entretuer dans une arène pour qu’il n’en reste finalement plus qu’un.

Ce pitch violent en dit beaucoup sur la société actuelle et met en avant des héros qui le deviennent malgré eux. Pour comprendre qu’Hunger Games n’était pas une saga comme les autres, voici les choses que l’on a apprises grâce à elle et que l’on retiendra.

Oui, les femmes sont fortes

Avant Hunger Games, il y avait Harry Potter et Twilight. Pour le premier, le héros est un jeune homme et pour le deuxième, on ne peut pas dire que Bella représente l’héroïne badass par excellence… Avec Katniss Everdeen, les rôles s’inversent et les codes changent. La jeune fille est une véritable leadeuse qui nous prouve – une fois encore – que les femmes sont fortes et savent encaisser beaucoup plus que ce que l’on veut nous faire croire.

Katniss vient du district 12, sa spécialité est le tir à l’arc. Elle chasse avec son ami Gale pour survenir aux besoins de sa mère et de sa sœur, Prim. Elle est celle qui gère tout, toute seule et qui se sacrifie lorsque Prim est désignée pour participer aux 74ème Hunger Games (on se souvient tous de cette fameuse réplique poignante : “I volunteer as tribute”).

Toutes les petites filles et les adolescentes peuvent donc dire merci à Suzanne Collins qui leur offre ici un modèle de courage et de force qui devrait être plus présent au cinéma et dans la littérature. Katniss n’est pas définie par sa relation avec les hommes et elle choisit de détruire le système par sa seule volonté et sa persévérance – ce qu’explique très bien cet article du Guardian. Elle a d’ailleurs dû inspirer Veronica Roth qui, pour sa saga Divergente, a choisi elle aussi une héroïne. Girl power quand tu nous tiens.

La jeunesse est la plus courageuse

Dans Hunger Games, les véritables héros ce sont les jeunes. Les adultes représentent la dictature et la violence : le Président Snow et tous ses acolytes, ou pour certains l’impuissance : la mère de Katniss. Évidemment, ils ne sont pas tous à mettre dans le même panier. Cinna, Haymitch, Boggs et beaucoup d’autres sont des alliés de Katniss et son équipe.

Mais la jeune fille devient le véritable visage de la révolution, le fameux geai moqueur que les méchants doivent tuer et que les gentils doivent protéger à tout prix. Elle est celle qui sauve des vies et qui encourage la population de tous les districts à se soulever. Bientôt, tout le monde reprend le signe du district 12 – le pouce qui touche l’auriculaire et les trois autres doigts levés – que Katniss fait pour la première fois après la mort de la petite Rue.

Si les jeunes sont les principaux héros, c’est parce qu’ils sont d’abord les principales victimes. Les Hunger Games recrutent des garçons et des filles agés de 12 à 18 ans pour faire payer aux districts leur première révolution contre le Capitole. Ils sont envoyés dans l’arène contre leur gré et s’ils survivent, ils doivent vivre avec ce traumatisme qui ressurgira lorsqu’ils deviendront peut-être mentor des nouveaux participants.

La télé-réalité, c’est de la merde

Pour rendre le jeu encore plus “excitant”, les Hunger Games sont évidemment filmés et diffusés sur tous les postes de télévision. Les habitants du Capitole se régalent en regardant ces jeunes se massacrer entre eux et tenter de faire face aux pièges que concoctent avec grand plaisir ceux qui tirent les ficelles. L’émission animée par Caesar Flickerman révèle cette mise en scène abjecte qui fait des candidats des bêtes de foire censées divertir les plus riches.

Cette télé-réalité cruelle où le voyeurisme atteint son paroxysme nous renvoie à notre propre voyeurisme qui ne cesse d’être testé. Les émissions qui fleurissent sur le petit écran depuis Le Loft Story semblent tous les ans repousser les limites de l’indécence et de la bêtise. Et aujourd’hui, dès qu’un événement sordide a lieu, vous pouvez être sûr qu’il y aura quelqu’un pour le filmer et pour le relayer sur les réseaux sociaux.

On est donc en droit d’imaginer qu’une version d’Hunger Games débarque un jour chez nous, lorsque la société aura complètement perdu la raison et deviendra cette dystopie tant redoutée. Si c’est le cas, on espère qu’une nouvelle Katniss sera là pour nous sauver.

Hunger Games La Révolte : Partie 2 est sur nos écrans depuis le 18 novembre dernier.