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Les 12 films les plus attendus du festival de Cannes

Les 12 films les plus attendus du festival de Cannes

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Par Constance Bloch

Publié le

Pour la France, de l’amour et des cowboys

À commencer par les longs métrages français, qui se font une belle place sous les palmiers cannois. Outre le puissant film d’ouverture réalisé par Emmanuelle Bercot (La Tête Haute), cette année, il faudra compter sur le retour de Maïwenn, Jacques Audiard ou encore Arnaud Desplechin.

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  • Mon Roi de Maïwenn

Le dernier long métrage de la réalisatrice, Mon Roi, qui raconte l’histoire de la passion amoureuse destructrice entretenue pendant des années par Tony (Emmanuelle Bercot) et Georgio (Vincent Cassel), est sélectionné en compétition officielle. Après avoir décroché le Prix du Jury en 2011 avec Polisse, le nouveau film de la réalisatrice est l’un des films les plus attendus de cette édition
Pourquoi ? Le casting réunit un trio d’acteurs omniprésents à Cannes : Vincent Cassel, également à l’affiche de Tale of Tales de Matteo Garrone, Emmanuelle Bercot, qui signe le film d’ouverture, et enfin Louis Garrel, dont le premier film Les deux amis, est présenté à la semaine de la Critique. Par ailleurs, la réalisatrice nous a habitué à des scénarios forts en émotions, et s’attaquer à une histoire d’amour destructrice pique notre intérêt au vif.

  • Dheepan de Jacques Audiard

Toujours côté français : Jacques Audiard, qui après avoir triomphé avec Un Prophète en 2009 (Grand Prix) va présenter Dheepan, dans lequel il retrace le parcours de trois réfugiés politiques sri lankais tamoul expatriés en France qui vont venir s’installer et travailler dans une cité sensible.
Pourquoi ? Comme il l’avait fait pour Un Prophète, le réalisateur n’a pas pris d’acteurs connus pour son film, ce qui nous fera peut-être découvrir de nouveaux talents, comme ce fut le cas pour Tahar Rahim et Reda Kateb. Et la B.O est signée Nicolas Jaar, rien que ça.

  • Trois souvenirs de ma jeunesse d’Arnaud Desplechin

Cette année, c’est aussi le retour d’Arnaud Desplechin, dont le film est sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs. Dans Trois souvenirs de ma jeunesse, le cinéaste livre un fascinant prequel à Comment je me suis disputé (1996). On retrouve Paul Dedalus à 16 ans, son enfance à Roubaix, les crises de folie de sa mère, les soirées avec ses amis et surtout, sa fabuleuse histoire d’amour avec Esther.


Pourquoi ? Parmi les trois souvenirs, l’histoire d’amour est celui qui occupe le plus de place. Il nous replonge dans les premiers émois adolescents, et nous entraîne dans la fougue de la jeunesse grâce à un duo d’acteurs (Quentin Dolmaire et Lou Roy-Lecollinet) au sommet de leur grâce.

  • Les Cowboys de Thomas Bidegain

À l’image des Combattants de l’année dernière (Thomas Caillet), le premier film de Thomas Bidegain semble plein de promesses. Les Cowboys nous entraîne dans un rassemblement country western quelque part dans l’est de la France. Alain, incarné par François Damiens, est l’un des piliers de cette communauté. Tout n’est que joie est bonheur jusqu’au jour où sa fille Kelly disparaît.
Pourquoi ? On est toujours ravis de retrouver l’inimitable François Damiens au cinéma, et encore plus lorqu’il est chaussé de santiags. Le film est sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs et promet de nous introduire dans un univers fascinant.

  • Love de Gaspar Noé

Le sulfureux cinéaste français compte bien refaire parler de lui cette année à Cannes. Alors qu’il avait fait trembler la croisette avec Irréversible en 2002, Gaspar Noé revient avec Love, projeté en séance de minuit, dont les premières affiches, plutôt explicites, ont été dévoilées il y a peu.
Au programme ? Des bouches et des langues qui se caressent ou encore un pénis et des seins emplis de sperme. L’histoire ? Pas encore très claire, mais le synopsis annonce un long métrage sur l’amour, qu’il soit sain, malsain, entre une ou plusieurs personnes.
Pourquoi ? On connait le goût de Gaspar Noé pour le bizarre, le violent et même le choc. Les premières images sexuellement connotées contrastent avec la douceur du titre, et prédit un film intriguant où la chair sera nue.

L’Italie entre contes horrifiques et Nani Moretti

Cette année, la sélection fait une belle place au cinéma italien, avec pas moins de trois films retenus par Thierry Frémeaux en lice pour la Palme d’or : Youth, de Paolo Sorrentino, Tale of Tales de Matteo Garrone et Mia Madre de Nanni Moretti. Trois grands noms bien connus du festival.

  • Youth de Paolo Sorrentino

Deux ans après avoir dévoilé son chef-d’œuvre La Grande Bellezza, qui relatait les péripéties désabusées d’un journaliste à succès, le réalisateur italien est de retour avec un nouveau film teinté de mystère, La Giovinezza (Youth).
Il raconte l’histoire de Fred et Mick, deux vieux amis approchant les quatre-vingts ans, profitent de leurs vacances dans un bel hôtel au pied des Alpes. L’un à la retraite, l’autre toujours en activité : les deux hommes savent que le temps leur est compté et décident de faire face à leur avenir ensemble.

Pourquoi ? Paolo Sorrentino nous a habitués au sublime, et les premières images de Youth ne dérogent pas à la règle. Pour faire vivre ses personnages, il a choisi deux acteurs géniaux : Michael Kaine et Harvey Keitel. Sous la direction de l’Italien, on tient peut-être la Palme de 2015.

  • Tale of Tales Matteo Garrone

Après avoir décroché à deux reprises le Grand Prix du Jury, en 2008 avec Gomorra et en 2012 avec Reality, Matteo de Garrone présente sur la Croisette son dernier né, Tale of Tales (Le Conte des contes).
Très attendu par les cinéphiles, le long métrage revisite les contes d’un recueil d’un poète italien entre le 16e et 17e siècle, Giambattista Basile. Mais ici, les rois et reines, princes et princesses, fées et autres sorcières n’ont rien de bien merveilleux, au contraire. Il était une fois un roi fornicateur et libertin, un autre captivé par un étrange animal, une reine obsédée par son désir d’enfant…

Pourquoi ? Les contes de fée de Matteo Garrone ne sont pas polissés, mais crus. Malgré le fait que ces contes datent du 16e siècle, la modernité du cinéma du réalisateur italien va insuffler une énergie particulière aux histoires d’antan. Sans parler du très bon casting avec Vincent Cassel et Salma Hayek.

  • Mia Madre, Nanni Moretti

Nanni Moretti et Cannes, c’est une grande histoire d’amour. Le réalisateur transalpin y a notamment décroché la convoitée Palme d’Or en 2001, avec La Chambre du Fils, et a fait rire toute la croisette avec son Habemus Papam en 2012. Cette fois, il est de retour avec Mia Madre, un film qui se veut plus autobiographique.
Il raconte l’histoire de Margherita, une réalisatrice en plein tournage d’un film dont le rôle principal est tenu par un célèbre acteur américain. À ses questionnements d’artiste engagée, se mêlent des angoisses d’ordre privé : sa mère est à l’hôpital, sa fille en pleine crise d’adolescence. Et son frère, quant à lui, se montre comme toujours irréprochable…
Pourquoi ? Le plaisir de retrouver Nanni Moretti à l’affiche de l’un de ses films, entouré de Margherita Buy et John Torturro, dans une oeuvre encore plus personnelle que d’habitude.

USA, Europe : Denis Villeneuve contre Gus Van Sant

  • The Sea Of Trees de Gus Van Sant

En 2003, il décrochait la Palme d’or avec Elephant, qui retrace la tuerie survenue en 1999 dans le lycée américain de Columbine. Aujourd’hui, le réalisateur est de retour à Cannes avec un long métrage qui s’annonce également très sombre.
Sea of Trees relate l’histoire d’un lieu particulier, où les gens viennent se suicider : la forêt d’Aokigahara, au pied du Mont Fuji. Arthur Brennan est venu mettre fin à ses jours, mais il aperçoit soudain un homme blessé et perdu. Il va alors voler à son secoure dans un élan de vie et d’humanité.

Pourquoi ? Le réalisateur américain a réuni un casting quatre étoiles pour porter son film : Naomi Watts, Matthew McConaughey et Ken Watanabe incarnent les rôles principaux. De plus, il explore un mystérieux lieu japonais légendaire où les âmes en peine viennent se perdre.

  • Sicario de Denis Villeneuve

À sa sortie, le thriller Prisoners avait fait vibrer le public de manière quasi unanime. Peu après, son très bon Enemy (qu’il avait pourtant tourné avant) avait eu des retours plus mitigés. Il y a cinq ans, Incendie l’avait couvert de prix. Aujourd’hui, Sicario, le nouveau film de Denis Villeneuve, est sélectionné en compétition, une première pour le réalisateur canadien.
Le long métrage nous plonge dans la zone frontalière entre les États-Unis et le Mexique, devenue un territoire de non-droit, aux côtés de Kate, une jeune recrue idéaliste du FBI, enrôlée pour aider un groupe d’intervention d’élite dirigé par un agent du gouvernement dans la lutte contre le trafic de drogues.
Pourquoi ? Coté casting, Denis Villeneuve réuni une belle brochette composée (entre autres) d’Emily Blunt, Benicio Del Toro et Josh Brolin. Et les premiers retours du films sont très prometteurs.

  • Les mille et une nuits de Miguel Gomes

Comme P’tit Quinquin, la série évènement de l’année dernière, la trilogie Les mille et une nuits de Miguel Gomes est une projection très attendue de la Quinzaine des Réalisateurs. Trois ans après Tabou, le réalisateur portugais présente L’Inquiet, Le Désolé et L’Enchanté. Au programme, un regard sur la situation actuelle du Portugal, en se ramifiant aux légendes arabes d’un autre temps.

Pourquoi ? Une relecture moderne des milles et une nuits appliquée à la situation du Portugal d’aujourd’hui, c’est très tentant.

  • Mustang de Deniz Gamze Ergüven

Le film, dirigé par la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Ergüven met en lumière la condition des femmes en Turquie à travers l’histoire de 5 soeurs dont le destin va tragiquement basculer après un évènement aussi banal qu’insignifiant. Elles seront alors séquestrés dans leur maison par un oncle tyrannique, pour apprendre à devenir la femme turque parfaite.

Pourquoi ? Des faux airs de Virgin Suicides, avec un casting de cinq jeunes filles absolument fascinantes, qui nous ouvre les yeux sur la situations des femmes dans un pays où les violences à l’encontre du sexe féminin sont en pleine recrudescence.