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Pourquoi l’affaire Lostprophets est inédite dans le monde du metal

Pourquoi l’affaire Lostprophets est inédite dans le monde du metal

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Par Théo Chapuis

Publié le

Le chanteur de Lamb Of God arrêté pour homicide involontaire

Je vous en prie, souvenez-vous de la famille de Daniel Nosek dans vos pensées et vos prières en cette période difficile. Tout ce que je souhaite, c’est qu’ils trouvent la paix. Merci de votre soutien.

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Le malaise norvégien

“Quatre ou cinq” coups de couteau

Vikernes aurait poignardé sa victime de “quatre ou cinq” coups de couteau, la laissant sans vie après une rixe dans l’escalier de son appartement d’Oslo. Il est arrêté neuf jours plus tard et la police retrouve 150 kilos d’explosifs et 3 000 cartouches de fusil chez lui. Cet arsenal était apparemment destiné à détruire la “maison Blitz”, le repaire des activistes d’extrême-gauche d’Oslo.
Le 16 mai 1994, la sentence est prononcée. Vikernes est condamné à 21 ans de prison — la même peine que celle, 19 ans plus tard, écopée par l’assassin Anders Breivik : c’est la peine maximale en Norvège. La cour retient un meurtre, l’incendie de trois églises, la tentative d’incendie d’une quatrième et le vol et la détention de 150 kg d’explosifs. Il n’avouera que ce dernier chef d’accusation.
Aujourd’hui, un souvenir liant les deux hommes glace encore le sang : celui d’entendre la basse, jouée par Varg Vikernes, aux côtés de la guitare enregistrée par Euronymous dans l’un des parangons du genre, le génial album De Mysteriis Dom Sathanas de Mayhem, enregistré avant les faits. “Freezing Moon” s’écoute très fort, dans le noir le plus total.
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Le retour du Comte Grischnack

Varg Vikernes a de nouveau fait parler de lui, en France, cette année, lorsque la police l’a placé en garde à vue. Alors qu’il vit avec sa femme, elle-même Française, il se procure des fusils. La police le soupçonne d’avoir voulu perpétrer un “massacre” et perquisitionne chez lui. Problème : les armes sont acquises légalement, Marie Cochet est inscrite à un club de tir et il est très vite libéré.
D’autres affaires survenues au début des années 90 ont contribué à la légende sulfureuse du black metal norvégien. Comme celle de l’assassinat délibéré d’un homosexuel par le batteur du groupe Emperor, Bard Faust, ou encore de l’incendie de plusieurs églises par le batteur du même groupe, Samoth. Mais à part les événements norvégiens qui ont eu cours à cette époque, il est bien difficile de relever d’autres crimes commis par des musiciens de metal.

Les satanistes sont sympa

Surprise : le musicien metal moyen ne serait donc pas un être assoiffé de sang, inconditionnel de crimes, de violence et de boissons aromatisées à la cyprine de vierges. L’affaire Ian Watkins est d’autant plus remarquable que la musique de son groupe était mélodique, positive… et finalement, très pop. Si la vague de neo-metal a aussi bien pris en Europe et en France, c’est aussi parce que les suiveurs de ce genre, dont Lostprophets fait parti, accentuaient le côté mélodique à outrance, ne gardant du heavy metal originel que le son des guitares et quelques breaks de batterie un peu fouillés. Et puis basta.
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C’est donc le chanteur d’un groupe de “metal” très propre sur lui qui a accompli des crimes aussi violents que ceux qu’on lui reproche. La mise en parallèle est forcément tentante : d’un autre côté, le black metal et le death metal sont les groupes les plus fustigés par la presse ou encore les associations, notamment celle qui veut interdire le festival Hellfest à cause, notamment, de ses choix de programmation. Le death metal et le black metal, deux sous-genres à la musique violente et sans merci pour le néophyte, voient souvent leur art occulté par le satanisme supposé de leurs membres.
Cette croyance, souvent montée en épingle, est interprétable dans de nombreux cas comme du second degré. Et quand bien même certains groupes, tel Deicide, Behemoth, Mayhem ou encore Dark Funeral, se revendiquent satanistes, eux, ils n’ont pas violé des enfants.
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