Cinq groupes à suivre vus aux TransMusicales 2013

Cinq groupes à suivre vus aux TransMusicales 2013

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Par Guy de Rengervé

Publié le

Les Trans, c’est ça : on y vient, on y boit, on y mange, on y danse, mais souvent sans savoir sur quoi. C’est le concept créé il y a maintenant 35 piges par Jean-Louis Brossard, certainement le mélomane le plus pointu de France, qui déniche tous les ans les perles qui feront les six prochains mois, années ou décennies. Petite sélection des groupes à suivre de cette cuvée 2013.

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Vendredi 6 décembre, 2H00, Hall 3 du parc expo. Un riff de guitare résonne dans la salle, une voix à peine sortie de l’adolescence, lancinante, se fait entendre : Mozes and The Firstborn est sur scène. Ça sautille sec sur scène et dans la fosse, puisque ce revival punk-rock s’inscrit fidèlement au croisement de FidlarBlack Lips et autres Skaters pour le plus grand bonheur du public.

Participer aux TransMusicales de Rennes c’est comme mettre un pied dans une spirale infernale de concerts tous mieux les uns que les autres. L’avantage indéniable d’une programmation ciselée se transforme vite en un inconvénient effroyable : on ne peut physiquement pas assister à tous les concerts que l’on voudrait. C’est pourquoi on a décidé de vous rajouter une sélection bonus track d’artistes qu’on n’a pas vu mais qui méritent tout autant le détour.

The Meridian Brothers

Cette théorie d’une soirée totalement aléatoire se confirme avec ce que l’on a pu voir un peu plus tôt dans le Hall 4, les Meridian Brothers. Au bord du grand n’importe quoi, c’est le genre de groupe pour lequel on a tout d’abord un œil extrêmement dubitatif. Rentrer dans cette salle, aux alentours d’une heure du matin équivalait à rentrer dans un bain d’eau bien trop chaude. Au début, on y met qu’un doigt de pied, on l’enlève par stupeur. Et puis par curiosité, on y replonge. On y replonge parce qu’il fait froid et qu’une telle chaleur ne se refuse pas.
Directement venu de Colombie, les Meridian Brothers, qui ne possède qu’en un seul membre, Eblis Álvarez, nous servent leur musique latino composée de rythmes endiablés gorgés de soleil. C’est parfaitement adapté à nos esprits fatigués d’une longue journée. Les percussions réveillent, les cuivres relancent la machine. Et on finit toujours par danser..
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The Crystal Ark

Il est plus de 3H00 du matin, nous sommes dans le Hall 9, le plus grand du parc expo. Hall qui, quelques heures auparavant, accueillait Stromae. Mais le public n’est plus le même et c’est The Crystal Ark qui s’apprête déverser sa musique sur une foule impatiente. Accompagné de la chanteuse Viva Ruiz, Gavin Russom, initiateur du projet, a un parcours à faire pâlir les DJs aux alentours.

Proche du Label DFA, il a pu tourner avec LCD Soundsystem, revisiter l’acid house avec un projet nommé Black Meteorit Star ou encore sortir un des albums les plus cool du label DFA : The Days of Mars. Bref, le bonhomme revient avec une musique quasi-mystique. Très spirituelle, on se demande si elle n’est pas composée d’incantations vaudoues tant nous sommes entraînés dans un mouvement effréné et agréable. À écouter d’urgence donc, et si possible à voir en live.

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Le lendemain, retour au parc expo. Il est l’heure de mettre la fatigue de la veille de côté et de se mettre dans l’ambiance des Trans. La navette qui part de la place Charles de Gaule contribue à nous rappeler que nous n’avons pas le droit d’être fatigué. Entassé dans un bus de la ville, on fonce vers les immenses installations aux sons de chants potaches d’un public déjà bien en jambe pour une nuit qui s’annonce sans fin.

A Tribe Called Red

Le groupe A Tribe Called Red, justement, est là pour raviver la flamme. Il est plus de 3h00 du matin alors que démarre le son de ce groupe génialement hybride. Originaire du Canada, le trio est d’ors et déjà ultra respecté là-bas. Inventeur de ce qu’ils appellent eux-même le Pow Wow Step, ces djs mélangent rythmes trap, dubstep et chants natifs américains. Plus qu’une musique endiablée, un vrai moyen de faire passer un message sur le racisme envers les Indiens qui peut encore sévir là-bas.

L’efficacité est au rendez-vous, la musique prend le public à revers et le fait danser comme il ne l’aurait plus espéré. La mixité qu’ils représentent transcende et ne nous laisse pas en reste. Et au vu du succès qu’ils rencontrent au Canada, on peut s’attendre à une déferlante sur l’Europe très prochainement.

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Julian Jeweil

À peine sorti d’A Tribe Called Red, on court au Hall 9 (encore) pour assister au set impeccable de Julian Jeweil. Petit prodige de la techno, il est difficile de ne pas acquiescer en rythme, lever les bras avec ce qu’il nous reste de force et d’apprécier un des DJs des plus en vue du moment. Couvé par Richie Hawtin entre autres, ce dj français contribue largement à nous rendre fier de la musique qui sort de l’Hexagone. Et ça s’est vu ce samedi soir, avec des breaks à rendre fou les plus téméraires, Julian Jeweil a servi au public des Trans une techno dévastatrice.

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Acid Arab

Ça y est il est plus de 5H00 du matin, en cumulé on est à plus de 10h00 de danse, de lumières épileptiques et basses survoltées dans les pattes. Mais qui l’eut cru, les deux DJ’s d’Acid Arab vont carrément nous donner envie de continuer la soirée jusqu’à ce que mort s’en suive. Le temps n’a plus aucun impact, la musique, l’ambiance et l’osmose qui fait encore bouger le public pourrait ne pas s’arrêter. Là c’est encore le choc deux styles musicaux qui viennent nous faire vibrer.
Les deux Français d’Acid Arab développent leur marque de fabrique autour d’une acid house teintée de musique orientale. C’est puissant, envoûtant et extrêmement efficace. Clore sur ce point n’aurait pas pu mieux tomber, tout le monde adhère et même une partie de l’équipe des Trans, qui vient danser derrière les Dj’s.
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Les groupes qu’on a ratés mais qui sont quand même à suivre :

S’il ne faut surtout pas louper les trans, c’est parce qu’on  est rarement déçu par la qualité de la sélection, quoiqu’on aime, on trouve chaussure à son pied. En y allant, il fallait faire des choix, oublier certains pour en voir d’autre. Ce qu’on a été obligé de faire avec Benjamin Clémentine qui passait à la salle de concert l’Air Libre les mercredi, jeudi, vendredi et samedi soir. Ghanéen, londonien, basé à Paris, le jeune chanteur hérite d’une voix soul emplit de nostalgie et d’une profonde tristesse, qui pourrait attendrir les plus durs d’entre vous.
En tout début de soirée au parc expo le vendredi soir, c’était The Skins qui débarquait directement de Brooklyn. Cette formation extrêmement jeune, fournie sans concession une musique rythmée par des influences rock et soul très bien intégrés. La chanteuse, à peine âgée de 19 ans, est formidable, sa puissance vocale ferait pâlir les plus grandes.
Et pour finir notre sélection bonus track, voici les Jaccuzi boys. Ce groupe de garage rock, sent bon le soleil à des kilomètres. On s’imagine cheveux longs sur un skate aux côtés de Tony Alva, à rider sous une chaleur à crever. L’énergie qu’ils dégagent n’a d’ailleurs pas échappé à Jack White qui les a adoubé en produisant un live pour eux : Live at thirdman. Thirdman étant le label de l’ex moitié des Whites Stripes.
C’en est tout de notre sélection, mais n’hésitez pas à visiter le site des Trans, afin de continuer à découvrir les pépites dont regorgent ce festival.