Petit tour du monde des couloirs d’avant-match

Petit tour du monde des couloirs d’avant-match

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Par Léo Ciabrini

Publié le

Les minutes précédant l’entrée des joueurs sur la pelouse sont parfois les plus longues. En-dehors de l’étroit couloir, la pression monte, le vacarme gronde depuis les tribunes. Une bonne préparation mentale devient indispensable si l’on ne veut pas perdre ses nerfs.
Difficile de voir de ses propres yeux l’ambiance d’un début de match lorsqu’on est encore dans le fameux couloir qui mène à la pelouse. D’autres sens y sont mis à rude épreuve, comme l’ouïe, quand arrivent jusqu’à vous les vibrations des milliers de spectateurs déchaînés. C’est alors que la pression s’empare des corps, l’atmosphère prend le dessus, pour le meilleur et pour le pire.

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L’ambiance de feu

L’ambiance “comme à la maison”

Heureusement, les sensibles du coeur ne sont pas toujours mis à rude épreuve. Il arrive même parfois de se sentir “comme à la maison” au moment de sortir du tunnel. La faute à un public soit absent soit plus spectateur que fanatique. À Monaco par exemple, les minutes d’avant-match ont le don de mettre en confiance les visiteurs. Car bien souvent on entend plus ses propres supporters que ceux de l’ASM.
L’Argentine est réputée pour sa “Grinta”, sa ferveur, et pourtant certains clubs se démarquent en optant pour une ambiance plus cool, loin des travées de l’insoutenable Bombonera. Dans le stade du CA Aldosivi, on a opté pour une entrée des joueurs un peu fantaisiste, facilitant ainsi l’apaisement des esprits des footballeurs prêts à arpenter la pelouse. L’idée, mettre une tête de requin à la sortie du tunnel des joueurs.

L’ambiance “cathédrale”

À Barcelone résonnent les chants indépendantistes avant même l’entrée des vingt-deux acteurs sur la pelouse. À peine le maillot rentré dans le short, les derniers encouragements du coach, et déjà les visiteurs sont submergés par ces chants entonnés par les dizaines de milliers de socios venus soutenir l’équipe catalane. La “cathédrale” du Camp Nou a quelque chose de religieux juste à l’écoute. Le couloir rappelle la gloire passée du club et montre à l’adversaire sûr de lui que, pour gagner ici, il faudra être un cran au dessus des simples mortels.

L’ambiance venue d’une autre époque

Enfin, il y a des corridors qui appartiennent à une autre époque. Le Marakana de Belgrade en est un bel exemple. D’abord parce que son nom renvoie au glorieux passé du Maracana brésilien, où se sont écrites de nombreuses pages de l’Histoire du foot. Ensuite parce que l’on dirait ce stade sorti tout droit de l’époque soviétique. Totalement bétonné, sombre et délabré, la couloir du Marakana est l’un des pires du monde. On sent déjà, rien qu’en y pénétrant, que le match ne sera pas une partie de plaisir.

Bonus : Chaban Delmas

Bordeaux a déménagé de stade pour une enceinte plus moderne, plus accueillante et surtout mieux agencée. Le stade des Girondins, s’il n’est pas connu pour être particulièrement chaleureux, pourrait entrer dans le livre des records. Celui du plus long tunnel entre les vestiaires et le terrain. Et ce n’est pas un mythe, Laurent Paganelli l’a lui-même testé devant les caméras du Canal Football Club. Vingt-sept grosses secondes pour rejoindre les vestiaires, et à vélo, c’est presque une excursion. Alors, imaginez marcher jusqu’au terrain un jour de match, l’équipe adverse en ligne à ses côtés, le public chauffant le stade le tout sur une distance de plus de cent mètres.