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En images : folie en tribunes lors d’un match du Bali United avec le photographe Mark Carolan

En images : folie en tribunes lors d’un match du Bali United avec le photographe Mark Carolan

Image :

Photo Mark Carolan

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Par Max Raby

Publié le

Il y a quelques années, j’ai également réalisé un spot publicitaire mettant en scène Gareth Bale tapant dans le ballon avec une équipe de football locale indonésienne. C’est vraiment un chic type.

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Le club a été fondé en 1989, mais était auparavant connu sous le nom de Putra Samarinda, alors situé dans la province de Kalimantan sur l’île de Bornéo. L’équipe a déménagé sur sa base d’attache à Bali en 2014 avant d’épouser le nom que l’on lui connaît aujourd’hui.

“Ce qui m’a sauté aux yeux, c’est la succession de chorégraphies ultra-détaillées des supporters et leurs chants frénétiques”

Aux antipodes de la modernité ou des moyens hors-norme de ses voisins européens, les championnats asiatiques semblent souvent tout droit extirpés d’un autre temps. Il suffit de s’approcher du stade du Bali United pour se rendre compte du folklore old school et de l’ambiance magique, voire survoltée, régnant un jour de match :

Le Kapten I Wayan Dipta Stadium de Bali a une capacité de  25 000 places et toutes les routes y menant sont bordées de cocotiers. Juste à l’extérieur loge un vieux fermier, les genoux plongés dans l’eau de sa plantation de riz, rappelant que l’on est bel et bien sur une île tropicale.
À l’intérieur de l’ovale, une véritable marée rouge investit les lieux. Étant la seule équipe dans la ligue basée sur l’île, il est donc difficile pour les fans de voyager à l’extérieur. De ce fait, 99% d’entre eux portent le rouge de Bali United et en mouille doublement le maillot. Car ce qui m’a le plus sauté aux yeux, c’est la succession de chorégraphies ultra-détaillées des supporters, parfaitement synchronisées à leurs chants frénétiques. Ainsi que les drapeaux se balançant sans arrêt d’un côté à l’autre. C’est incroyable à voir !

C’est toujours le même rituel : un régiment de supporters se met en condition autour du stade, une profusion de rabatteurs de marchandises suit au pas. En vente, du riz frit se substitue aux hamburgers. Une foule de batteurs et de meneurs avec des mégaphones relance à chaque instant une ferveur déjà assourdissante et après le coup de sifflet final, une valse de scooters disparaît au loin avec des écharpes volant derrière elle.

“J’étais le seul blanc dans les tribunes, c’était au départ très intimidant”

Ce jour là, Bali Utd affrontait Pusamania Bornéo F.C. basé à Samarinda, plus au nord. Débuté dans une chaleur suffocante en fin d’après-midi, le match a pris une tournure radicalement “dramaturgique” dans les gradins en terme de photographie lors de la seconde mi-temps :

En seconde période, lorsque j’ai sauté dans la foule derrière le but, c’était au départ très intimidant car j’étais le seul blanc dans les tribunes. Mais au summum de leur fierté, les supporters semblaient apprécier ma présence et mon désir de documenter leur passion inconditionnelle pour Bali United. C’est exactement ce que je souhaitais immortaliser, la ferveur sauvage du public et un peu moins les joueurs sur le terrain. Souvent, je collais mon objectif à seulement quelques centimètres de leur visage ou de leurs corps entièrement maquillés. Dans ce club, les supporters flirtent avec le fanatisme et peuvent être perçus comme farouches ou menaçants, seulement les apparences sont parfois trompeuses.

La ligue autorise chaque équipe à signer 3 joueurs étrangers et 1 joueur asiatique. Bali United compte un Espagnol, un Brésilien, un Serbe et un Sud-Coréen. En raison des règles, l’équipe est en grande partie indonésienne et donc bien reconnue sur l’île. D’ailleurs la première division comporte 18 équipes toutes disséminées aux quatre coins de l’Indonésie.

Une nation fan du football européen

Récemment, j’ai intensivement voyagé à travers l’Asie afin de documenter les habitants et les équipes de football qu’ils soutiennent. Il est étonnant de voir à quel point ils s’amourachent des clubs européens, certains les supportent même depuis de nombreuses décennies. Et bien sûr, il y a toujours plus de “fans” portant dans les rues les maillots de Barcelone, du Real Madrid, du PSG, de Manchester United, Manchester City et de Chelsea. C’est la force inquisitrice du foot business. Malheureusement, les affiches publicitaires aux abords des villes en Indonésie exhibent uniquement les stars mondiales du ballon, bien que cela me réconforte de voir une multitude de jeunes arborant les couleurs de clubs locaux comme celui du Bali United.