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À New York, une expo d’Ai Weiwei rend hommage aux migrants

À New York, une expo d’Ai Weiwei rend hommage aux migrants

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(© Deitch Projects)

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Par Bérénice Rebufa

Publié le

À travers son exposition The Laundromat, l’artiste contemporain chinois met les réfugiés de l’ancien camp d’Idomeni à l’honneur, en présentant leurs affaires comme des œuvres d’art.

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Depuis le 5 novembre, la galerie d’art contemporain new-yorkaise Deitch Projects a pris des airs de pressing le temps de l’exposition The Laundromat (“la laverie automatique” en français). Jusqu’au 23 décembre, l’artiste chinois Ai Weiwei y aborde le thème de la crise des migrants de façon originale et frappante. Le photographe/sculpteur/architecte/blogueur/activiste politique a choisi pour illustrer ce sujet d’exposer des vêtements et des effets personnels de migrants, récoltés dans l’ancien camp d’Idomeni, à la frontière gréco-macédonienne.

Persécuté par le gouvernement chinois pour ses prises de position critiques à l’égard du régime de Pékin (notamment au sujet de la mémoire du massacre de la place Tienanmen), l’homme de 59 ans a passé plusieurs années en prison avant d’être assigné à résidence et étroitement surveillé par les autorités. Aujourd’hui, il vit et travaille à Berlin, après avoir longtemps été interdit de quitter son pays. C’est sans doute pour cette raison personnelle qu’il se sent proche de tous ceux qui ont dû fuir leur patrie pour échapper à la guerre ou à la dictature.

Une série d’installation sur la crise des migrants

À Idomeni, l’artiste a récolté des chaussures, des T-shirts, des vestes abandonnées… Il les a triés, lavés et repassés dans son studio de Berlin, pour ensuite ensuite les mettre en scène à New York. Les vêtements récoltés dans le camp – où des milliers de réfugiés ont séjourné jusqu’à son démantèlement au printemps dernier –, sont disposés au sein de la galerie comme dans une boutique.

Cela crée un contraste avec les coupures de presse sur cette grande crise humanitaire réparties sur le sol et les photos de réfugiés prises par Ai Weiwei accrochées aux murs. Un espace rectiligne et bien ordonné, loin du désordre du camp. “J’ai commencé à prendre beaucoup de photographies, d’essayer de saisir le moment. La dure réalité peut servir de preuve et nous faire réfléchir sur [les conditions de vie des migrants]. Ceci est une condition que beaucoup de personnes refusent de voir, essayent de déformer ou d’ignorer. Beaucoup croient obstinément que ceci n’a pas lieu en réalité“, explique l’artiste à DesignboomCette exposition est la suite logique des projets menés précédemment par l’artiste sur le même thème à Florence, PragueBerlin, et Vienne.