En plein débat sur la loi de moralisation, les députés n’ont retenu que la tenue de François Ruffin

En plein débat sur la loi de moralisation, les députés n’ont retenu que la tenue de François Ruffin

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Par Virginie Cresci

Publié le

Ce jeudi 27 juillet, en plein débat sur la loi de moralisation de la vie publique à l’Assemblée nationale, certains députés ne se sont pas attardés sur les propositions de François Ruffin, député La France Insoumise (LFI) de la Somme, mais sur sa chemise.

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Alors que François Ruffin prend la parole pour parler du pantouflage [expression qui désigne le fait qu’un haut fonctionnaire aille travailler dans le privé, ndlr], un brouhaha de protestations l’empêche de parler devant l’hémicycle.

“La chemise, c’est dans le pantalon”, lui lance alors un député, qui ajoute que “c’est dans les usages”. Le réalisateur de Merci Patron obéit et rentre sagement sa chemise dans son pantalon, imperturbable. Alors qu’il tente de commencer son discours, Claude Goasguen (Les Républicains) lance avec un rire gras : “À poil !” La présidente tente tant bien que mal de les faire taire, en vain. Visiblement agacé, François Ruffin lâche : “Ça doit être le problème central de cette Assemblée !”

Une liberté vestimentaire inconcevable pour Christian Jacob

Jean-Luc Mélenchon finit par protester : “On n’est pas en Iran ici, pour la police des vêtements.” Un “ohhh” généralisé se fait alors entendre et, après une minute de protestations inutiles, François Ruffin peut enfin prendre la parole. Cette liberté vestimentaire a profondément ému Christian Jacob, député LR de Seine-et-Marne, qui s’est plaint de la “permissivité sans limite” des députés LFI :

“On voit que certains de nos collègues, et notamment de la France insoumise, testent la présidence de notre Assemblée régulièrement, testent sa permissivité, qui se trouve être sans limite.”

Avant d’ajouter, visiblement inquiet :

“On est passé du sans cravate au sans veste, maintenant les paniers à provisions arrivent dans l’hémicycle. Je veux simplement poser la question : jusqu’où va-t-on aller ? Est-ce qu’on va avoir des séances où on va pouvoir venir en short et en tongs, est-ce qu’on va venir avec des cagettes de tomates et se les échanger d’une tribune à l’autre ?”

Face à cette polémique vestimentaire de la plus haute importance en plein débat parlementaire sur la moralisation de la vie publique, François Ruffin a réagi en venant vêtu d’une chemise bien repassée, rentrée dans son pantalon, et même d’une veste, ce vendredi 26 juillet. Il a cette fois pris la parole “avec la veste, la chemise dans le pantalon, et tout”, s’est-il amusé à souligner, sous une huée d’applaudissements.

Mais que l’on ne s’y méprenne pas trop. Ce n’est pas pour faire plaisir à Christian Jacob que le journaliste de Fakir s’est mis sur son 31, mais pour sa mère. “Ça ne plaît pas à Monsieur Jacob, mais ça ne plaît pas non plus à ma mère”, a-t-il lancé à l’Assemblée. On remerciera donc la maman de François Ruffin d’avoir clos ce débat pour que nos députés puissent enfin, après ce houleux évènement, se concentrer sur les amendements, qu’ils ont d’ailleurs du mal à voter.