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“Grrr”, “J’adore” : comment bien utiliser les nouveaux boutons Facebook

“Grrr”, “J’adore” : comment bien utiliser les nouveaux boutons Facebook

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Par Le Sociologue

Publié le

Cette semaine, Facebook a ajouté à son “Like” des nouvelles émotions pour mieux réagir. Pour sa nouvelle collaboration avec Konbini, le sociologue notoire Steeve Bourdieu, fondateur du site Le Sociologue, vous donne des conseils pour utiliser avec souplesse cette mise à jour.

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L’arrivée des nouveaux boutons sociaux, sonne t-elle la fin de Facebook comme nous l’avons connu ? En tout cas, ils marquent un vrai changement dans la façon dont nous allons réagir au contenu qui nous est proposé. En effet, durant toute notre vie de djeun’s, Facebook a toujours été intimement lié à son fameux bouton “Like”, aka “J’aime” en français, instauré en février de l’année 2009 sur le réseau social de Mark Zuckerberg.

Facile et pratique, le “Like” jouissait d’une grande polyvalence d’usages et de significations :

Comme en témoigne cette étude très scientifique, en tête des justifications d’un “Like” trônait la fameuse signification “J’ai envie de te faire l’amour et je te le fais savoir de manière espiègle”. Souvent posé sur des photos de profil, mais parfois aussi sur d’autres types de publications en mode #masqué, le bouton “Like” permettait d’envoyer des signaux faibles sans trop se griller. Pourquoi ? Car on pouvait alors se défendre d’un “Like” à dimension de “LOL des barres” ou encore de “CHUI DACCORD, TROP VRÉ FRANCHEMENT”. #astuce

5 nouvelles émotions : un changement de paradigme ?

Ce mercredi 24 février, coup de tonnerre : Mark Zuckerberg a décidé de changer le paradigme du “Like” pour proposer une plus grande variation d’émotions. L’argument principal avancé était que le bouton “J’aime”, dans sa pluralité d’usages et de significations, pouvait parfois être mal interprété selon les publications.

Typiquement lorsqu’un ami annonçait le décès d’un proche :

Néanmoins, là encore, le “Like” avait cet avantage qui permettait, même si vous détestiez la génitrice de votre ami, de rester dans une ambiguïté salvatrice : vous pouviez alors liker ce post et célébrer la nouvelle du décès de la mère de votre pote que vous haïssiez secrètement. Votre ami n’y voyait que du feu et avait l’impression d’être soutenu car le “Like” était la seule interaction disponible. Le “Like” était un système gagnant-gagnant, en somme.

Aujourd’hui, c’est plus compliqué :

Comme vous pouvez le constater, les nouveaux boutons n’ont pas ce pouvoir caméléon dont jouit le “Like”. Et là où le bât blesse, c’est que le “Like” lui-même n’est plus envisageable sur ce type de nouvelles aujourd’hui, car désormais les alternatives “tristesse” et “colère” ou “CHUI CHOQUÉ” existent.

En d’autres mots, l’ambiguïté qui nous était offerte avec le “Like” a désormais totalement disparu. Aujourd’hui, entre amour (“J’adore”), tristesse (“Triste”), étonnement (“Wouah”), hilarité (“Ah ah”) et colère (“Grrr”), il va falloir choisir. C’est tout notre système de pensée qui en est chamboulé. Désormais, à chaque contenu que vous verrez passer dans votre feed Facebook, une rangée d’émotions vous est proposée.

Comment bien utiliser ces réactions ? Voici un petit guide pour rappeler le périmètre d’utilisation de ces cinq nouvelles émotions.

1. Le Bouton “J’adore”

Signification :

Le bouton “J’adore” signifiera que vous adorez particulièrement la publication d’une personne ou d’une page Facebook (media, blogueur, célébrité, etc.). Ce bouton devra célébrer une vraie bonne nouvelle qui aura un impact sur votre vie et celle de vos concitoyens. À noter qu’il est par nature plus fort que le “Like” et vient ainsi témoigner d’un sentiment de plénitude, d’une joie intense ou d’un amour particulièrement ardent pour son prochain.

Les usages possibles du bouton “J’adore” :

Exemple 1 : pour saluer avec bonhomie un changement de profile picture d’Emily Ratajkowski

2. Le Bouton “Ah ah”

Signification :

Le bouton “AHAH, DES BARRES” exprime que vous êtes littéralement mort de rire, genre vous êtes en train de rire à gorge déployée comme devant le film Les Tuches. Ce bouton est l’équivalent, dans le langage courant, du “JPP”, “XPDR”, “PTDR”. Il sera parfaitement adapté quand la publication postée sur Facebook (une image, une vidéo, un article) est hilarante.

Les usages possibles du bouton :

Exemple 1 : lorsque un ami à vous raconte une blague de grande qualité

Exemple 2 : lorsque Nadine Morano dévoile une analyse

3. Le Bouton “CHUI CHOQUÉ”

Signification :

Troisième bouton proposé, le bouton “OH, CHUI CHOQUÉ” signifie : “dis-donc je suis très étonné par ce que tu me dis !” ou, encore, “Sérieux ? Franchement je m’y attendais pas !”. Il traduit l’étonnement et la surprise relative à une nouvelle qu’on n’avait pas anticipée.

Les usages possibles du bouton “CHUI CHOQUÉ” :

Exemple 1 : lorsqu’un pote t’annonce qu’il vient de changer de sexe

Exemple 2 : lorsque Kev Adams propose un show “freestyle de fou” avec son “bro” Gad

4. Le Bouton “Triste-Fragile”

Signification :

Interaction moins optimiste que les précédentes, le bouton “Triste-Fragile” vient exprimer tout le chagrin de la personne en réaction à une nouvelle ou à une situation donnée qui impacte négativement sa vie.

Les usages possibles du bouton “Triste-Fragile :”

Exemple 1 : quand un ami publie le nombre impressionnant de kilomètres qu’il a courus lors de son dernier jogging

Exemple 2 : quand Keen V annonce une performance de 8 millions de vues en moins de deux mois pour sa dernière création

5. Le Bouton “Grrr”

Signification :

Enfin, le bouton “VÉNER PUTE PUTE PUTE” est censé rendre compte de toute la colère de la personne. Il vise à informer autrui que l’utilisateur Facebook n’est pas très content, voire carrément furax, par rapport à une situation donnée, ou à une terrible nouvelle.

Les usages possibles du bouton “VÉNER PUTE PUTE PUTE” :

Exemple 1 : quand ton ex se met “in a relationship” sur Facebook avec ton meilleur ami, pour ne citer que cet exemple, très classique au demeurant

Exemple 2 : quand Touche pas à mon poste te propose un best-of de la semaine et que celui-ci consiste, une nouvelle fois, à ne pas respecter le slip de Matthieu

Conclusion

Dans la communication humaine normale, 80 % de ce que nous disons ne vient pas de nos mots, mais de nos émotions, notre gestuelle, les comportements de nos corps. On comprend la nécessité de faire un usage prudent de ces nouveaux boutons d’émotions, très liés à l’émergence des emojis dans nos conversations virtuelles. J’espère que ce guide pourra vous aiguiller mais je ne vous cache pas qu’il va falloir un certain temps avant de s’y habituer.

Car une erreur de jugement est vite arrivée sur Facebook :