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Dragon Ball Super: Broly, le Super Saiyan God des films de la saga

Dragon Ball Super: Broly, le Super Saiyan God des films de la saga

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© Toei Animation

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Par Adrien Delage

Publié le

Le combat de Gokû et Vegeta contre Broly tient toutes ses promesses et comblera les fans de l’œuvre signée Akira Toriyama. Attention, spoilers.

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© Toei Animation

Après des mois d’attente et une hype qui atteignait un niveau indécent avec les records battus aux box-offices américains et japonais, nous avons enfin pu visionner Dragon Ball Super : Broly. Le vingtième film de la saga créée par Akira Toriyama concentrait une foule d’interrogations pour les fans du manga et de l’anime, devant répondre à des questions cruciales telle que la validation des origines de Gokû et Vegeta, rapidement aperçues dans l’épisode spécial sur Bardock diffusé en 2011. Mais sensei Toriyama ne recule jamais devant rien et en a aussi profité pour rendre Broly canon dans son histoire, tout en satisfaisant les besoins mercantiles de la Toei sur le marché américain.

Le Saiyan légendaire, apparu dans le film Dragon Ball Z : Broly le super guerrier, a toujours été un adversaire emblématique de Son Gokû malgré sa condition de bâtard, créé par la Toei et le scénariste Takao Koyama. Avec ce nouveau film d’animation, Akira Toriyama, qui a écrit l’entièreté du scénario, a décidé de revisiter partiellement l’histoire du personnage pour l’intégrer à sa saga, profitant au passage des talents du directeur artistique Kazuo Ogura (One Piece Gold) pour retravailler son design. Le résultat ? Trente minutes d’origin story passionnantes et une heure de bastons complètement dingues, entre bizarreries visuelles, fulgurance d’effets de lumière et sensations de coups palpables.

Une prise de risque surprenante mais réussie

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Le vingtième film d’animation prend la suite directe de l’anime Dragon Ball Super, quelques jours après la fin du tournoi du Pouvoir. Mais pas besoin d’en connaître tous les tenants et aboutissants pour saisir l’intrigue de Dragon Ball Super : Broly. Le long-métrage porte bien son nom et nous plonge d’entrée de jeu dans les sous-sols de la planète Vegeta, alors que les jeunes Saiyans sont en train de grandir dans leur pod de croissance. Ainsi, Toriyama a accordé un soin particulier pour donner un peu de corps au roi Vegeta et à Bardock, les parents de nos deux rivaux, laissant place à des scènes pleines d’émotions au début du film.

Par ailleurs, le mangaka insuffle davantage d’humanité à des personnages souvent très manichéens. On pense notamment à Paragus, le père de Broly, véritable enflure dans le premier film dédié au super guerrier. Ici, son rôle paternel et protecteur est mis en avant pour nous faire comprendre que son rejeton n’est pas qu’une brute sans cervelle, mais bien un paria renié par son peuple. On sent toute la tendresse pour son univers et l’efficacité de l’écriture de Toriyama dans ses changements, qui nous évoquent les meilleures heures de Dragon Ball premier du nom, notamment sur la dualité qui habitait Piccolo et son penchant maléfique.

Si la rencontre entre les multiples adversaires survient comme un cheveu sur la soupe (les scénarios des films DBZ n’ont jamais été incroyables), le premier coup de poing entre Vegeta et Broly sonnent l’heure de plusieurs combats titanesques. C’est bien simple, Dragon Ball Super : Broly n’aura plus aucun temps mort à partir du lancement de la bataille, quitte à nous faire regretter le réflexe humain de cligner des yeux. C’est une grosse claque visuelle qui surgit devant notre écran, à mesure que les combattants se renvoient les coups et enchaînent les transformations, fan service jouissif mais assumé.

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Le style visuel du film désarçonnera plus d’un spectateur. Kazuo Ogura et le réalisateur Tatsuya Nagamine (One Piece : Z) ont opté pour un parti pris artistique osé mais innovant, qui tranche radicalement avec les déboires des premiers arcs de Dragon Ball Super. Le mélange entre des éléments de 3D flagrants, des dessins à l’ancienne avec un trait très marqué et une sorte de cel-shading évoquant les jeux vidéo de la saga peut rebuter. Et d’un autre côté, difficile de bouder son plaisir devant le rythme effréné des combats, où l’on ressent durement les coups dévastateurs que s’échangent Gokû, Vegeta et Broly dans un tourbillon d’attaques ultradynamiques.

Ainsi, le montage épileptique de cette séquence de plusieurs dizaines de minutes est renforcé par des effets de lumière tout simplement dingues : les techniques emblématiques des guerriers, du “Kamé Hamé Ha” au “Canon Garric” en passant par les boules de ki verdâtres, n’ont jamais été aussi belles et colorées. Si les combats finissent parfois par perdre en lisibilité, on retrouve presque le niveau épique des affrontements contre Cell, les Majin voire Li Shenron pour ceux qui acceptent l’existence de Dragon Ball GT. On regrettera juste le manque d’émotion, qui disparaît progressivement de l’histoire au profit d’un humour enfantin, et du sentiment d’urgence dans ces scènes, qui vont obligatoirement habiter votre esprit pendant une éternité en sortant de la salle.

Au final, Dragon Ball Super : Broly s’attire beaucoup de superlatifs, mais a surtout le mérite d’incarner le film intergénérationnel par excellence. Les fans de la première heure y trouveront des réponses sur l’origine de certains personnages, ceux d’aujourd’hui pourront se réconcilier avec l’anime Dragon Ball Super, trop irrégulier, et ceux de demain trouveront en Broly un antihéros puissant et charismatique, appelé à revenir dans la franchise. Pendant 1 h 40, on a pu kiffer et s’imaginer sur la planète Vegeta, en train de hurler “KAKAROTTO !” et de balancer des vagues de ki comme un vrai Super Saiyan.

En France, le film Dragon Ball Super : Broly sortira le 13 mars prochain au cinéma.