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Une gigantesque crevasse en Antarctique pourrait annoncer l’effondrement de la calotte polaire

Une gigantesque crevasse en Antarctique pourrait annoncer l’effondrement de la calotte polaire

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Wikipedia / Pine island glacier crevasse

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Par Clotilde Alfsen

Publié le

Alerte aux crevasses

L’an dernier, cette crevasse longue de 32 kilomètres avait fendu en la surface du glacier de l’île du Pin et un iceberg de 360 kilomètres carrés s’en était détaché. Selon les chercheurs de l’université de l’Ohio, cités par Mashable, le réchauffement de l’eau a fait fondre la glace par en dessous, ce qui a provoqué la fissure. C’est pour eux une preuve de plus que le réchauffement climatique risque de créer de nouvelles crevasses dans l’inlandsis Ouest-Antarctique, la partie occidentale de la calotte polaire. La conséquence de ces détachements pourrait être l’effondrement de la calotte polaire, ce qui entraînerait une montée spectaculaire et désastreuse du niveau des mers, et de possibles inondations un peu partout sur la planète.
Comme le souligne Mashable France, une étude de la revue Nature évoquait récemment une augmentation d’un mètre du niveau de la mer d’ici à 2100 en cas d’effondrement de la calotte polaire. Certaines études encore plus pessimistes annoncent une augmentation de 3 mètres… et la disparition totale des villes de New York, Miami ou Dacca.
“La question n’est maintenant plus de savoir si la calotte glaciaire de l’Antarctique va fondre, mais quand”, déclare Ian Howat, directeur de l’étude et professeur associé en sciences de la terre à l’université d’État de l’Ohio, dans un communiqué de presse, cité par Mashable US.

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Vallée glacière et courants chauds

Ce qui  inquiète le plus les scientifiques, c’est que la crevasse s’est formée au milieu de la banquise, c’est-à-dire là où celle-ci est normalement la plus solide.
Toujours d’après les propos de Ian Mowat relayés par Mashable, la crevasse est apparue dans une vallée glaciaire, où un courant d’eau chaude a dû s’introduire. Et les vallées glaciaires sont nombreuses sur la banquise…
Mais pour Ian Joughin, ingénieur au laboratoire de physique appliquée de l’université de Washington, cette fissure pourrait en fait être nécessaire à l’écoulement de la glace. “Le lieu de la fissure n’est pas si différent des lieux des précédentes fissures”, confie-t-il. Pour lui, “il est trop tôt pour dire s’il s’agit d’un mouvement durable qui pourrait vraiment altérer le rythme de retrait de la glace”  dans ce coin de l’Antarctique.
En tout cas, le fait d’avoir découvert comment cette énorme fissure s’est formée permettra aux scientifiques de mieux comprendre et anticiper l’apparition de nouvelles crevasses.