Les concerts et les découvertes au festival SXSW à Austin

Les concerts et les découvertes au festival SXSW à Austin

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Par Paloma Clement Picos

Publié le

Réputé pour savoir dénicher les nouveaux artistes, qui seront à suivre de près, et de tous les genres musicaux, le festival musical SXSW d’Austin au Texas, qui s’est déroulé du 10 au 19 mars, était le lieu idéal pour renouveler sa playlist.

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Cette année encore le “SouthBy” nous a régalés en programmant une longue liste de musiciens de qualité à écouter d’urgence. Nous vous proposons une petite sélection.

Cameron Avery

Membre de Tame Impala pendant cinq ans, Cameron Avery a décidé de se lancer en solo. Et c’est réussi. Grand, coupe de rocker torturé, look de croque-mort, sa voix de crooner grave et lisse nous enchante et la magie opère, entre ballades nostalgiques et sons old school plus rock’n’roll. Pourtant il nous confie “avoir bu des mimosas toute la journée”. Pas mal pour un mec en gueule de bois alors. Son album “Ripe Dreams Pipe Dreams” vient tout juste de sortir et est une petite merveille à écouter.

Froth

Au début Froth, c’était une blague entre deux potes passionnés de musique et qui ont voulu faire un canular en vendant des CD composés de vingt minutes de silence. Et puis un jour, lors d’un festival, un groupe s’est désisté et ils ont décidé de monter sur scène. Ce fut un désastre mais l’expérience aura eu le mérite de leur donner envie de passer pro. Aujourd’hui ils sont quatre, toujours basés dans leur Californie natale et produisent du vrai son. Leurs chansons sont un doux mix entre pop psychédélique et indie rock. On aime.

Sylvan Esso

Composé d’Amelia Meath à la voix et de Nick Sanborn à l’instru, ce duo originaire de Caroline du Nord a mis du temps à trouver son style avant de devenir ce petit bijou indie pop. La voix folk d’Amelia rencontre avec beauté les sons électro créés par Nick, pour des chansons qui parlent autant de se faire accoster dans la rue que de se faire briser le cœur. Ça semble déjà vu mais ça marche.

Sundara Karma

Formé il y a à peine quelques mois, cette bande de potes originaire de la région du Berkshire en Angleterre est en pleine conquête des États-Unis. Après avoir fait les premières parties de Two Door Cinema Club, Sundara Karma est fin prêt à imposer son son indie rock et ses looks androgynes. À suivre de très près.

Survive

Vous ne le savez pas mais vous connaissez déjà Survive. Si, si. Fermez les yeux, pensez au générique de Stranger Things. Voilà, ce sont eux les petits génies derrière cette musique dont tout le monde se rappelle. Virtuoses du synthé analogique, le quatuor a transporté son public dans son univers glauque et psyché lors de plusieurs live totalement dingues. Originaires d’Austin, c’est donc à la maison qu’ils se sont produits, lâchant au passage quelques spoilers sur la suite de la série.

Côté concerts

La ville d’Austin est totalement transformée pendant le festival, la rue entière est une fête. Les salles de concerts mises à disposition des artistes vont de la suite d’un hôtel au petit bar local. On peut donc profiter des live d’artistes en petits comités, dans une ambiance intime et avec une scénographie très restreinte, offrant l’opportunité aux chanteurs et aux musiciens de ne compter que sur leur talent pour donner un show de qualité. Petite liste des concerts les plus marquants :

Lana Del Rey

Annoncée la vieille de son concert, Lana Del Rey a fait la surprise a tout le monde en annonçant sur Instagram qu’elle nous ferait l’honneur de sa présence. Résultat : une file d’attente qui a commencé à se former quatre heures avant son show, où finalement seulement les VIP et les détenteurs d’un badge “Platinum” (le plus haut grade du festival en somme) ont pu rentrer. Une fois la (très petite) salle pleine à craquer, la chanteuse a interprété pour la première fois sa nouvelle chanson “Love” en live. Seule avec ses musiciens et sa robe blanche, elle a tellement enchanté l’audience que le public réclamait souvent le silence auprès de ceux qui l’acclamaient.

Jaïn

Petite audience, petit espace, mais grosse ambiance. Avec son col Claudine, son sampler, la française Jaïn a assuré chacun de ses shows avec énergie. Dans le patio d’un bar du centre d’Austin, elle a réussi à chauffer un public d’une cinquantaine de personnes totalement ambiancé par ses chansons. Elle semblait même surprise de l’enthousiasme du public qui l’acclamait à la fin de chaque chanson. Elle en a donc profité en incluant le public dans sa mise en scène mais aussi dans sa musique, en enregistrant les voix d’inconnus du premier rang à son sample. Pour couronner le tout, Jaïn a remporté le Grulke Prize winner for Developing Non-U.S. Act décerné par le SXSW. La classe au Texas.

My safe place , See you tonight Santa Ana @observatoryOC

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Gabriel Garzón-Montano

Adoubé par Lenny Kravitz, propulsé par Drake, ce musicien de Brooklyn a pourtant offert une performance pleine d’humilité lors de son concert. Accompagné d’un incroyable batteur, il a chauffé juste comme il faut la salle du petit bar où il se produisait. Il nous a même fait le plaisir de quitter son piano le temps d’une chanson pour se trémousser avec agilité face au public. Ambiance caliente et rythmée, tout le monde a fini par danser, de quoi remonter le moral du chanteur qui a avoué s’être faire larguer à peine deux semaines plus tôt.

Jacques

Ovni de l’électro française, le DJ Jacques nous a régalés avec non seulement un set de trois heures mais en donnant une masterclass le lendemain, dans le cadre du projet French Waves, actuellement en tournée pour parler de l’électro française. Avec son look des années 1990 et sa coupe unique, il a détaillé pendant une heure environ comment il créait ses sons, à bases de bruits d’objets, de spots radios et de samplers.